Kankan : Les femmes manifestent contre la présence de bœufs étrangers

La colère monte à Bissandougou, dans la sous-préfecture de Tintioulen (préfecture de Kankan). Ce lundi, aux environs de 13 heures, des dizaines de femmes ont pris d’assaut la préfecture de Kankan pour dénoncer l’arrivée de troupeaux de bœufs en provenance du Mali. Une situation qu’elles jugent intolérable en raison des tensions récurrentes liées à la transhumance incontrôlée.

Selon les manifestantes, l’introduction de ces bêtes représente une menace pour leurs terres et leurs ressources pastorales. Alertées par l’arrivée d’un troupeau en provenance de Kérouané, les populations locales ont aussitôt exprimé leur indignation.

Face à cette fronde, le préfet de Kankan, le contrôleur général de la police Kandia Mara, a rappelé la stricte interdiction de la transhumance dans la région. « Ces bœufs sont entrés dans la zone de Tintioulen alors que leur présence est interdite. Dès que la population a appris leur passage, elle s’est mobilisée pour s’opposer à cette situation », a-t-il expliqué.

Les autorités locales, dépêchées sur place, se sont rapidement heurtées à une vive résistance. « À notre arrivée, nous avons trouvé une foule déterminée, empêchant tout accès au site. Les jeunes étaient intransigeants et refusaient tout dialogue direct. Pour éviter un affrontement, nous avons convoqué les représentants coutumiers et communautaires afin d’apaiser les tensions », a détaillé le préfet.

La convocation du Sotikèmo (chef coutumier), du président de la jeunesse et d’autres leaders locaux a cependant été mal interprétée par les manifestants, qui ont cru à leur arrestation. « Ils sont venus en force exiger leur libération, alors qu’ils n’étaient nullement détenus mais simplement invités à des échanges », a précisé Kandia Mara.

Grâce aux discussions engagées, la situation s’est progressivement apaisée. Le préfet a tenu à rassurer la population sur la fermeté des autorités quant à l’application des restrictions en vigueur.

« La transhumance étrangère demeure formellement interdite. Seuls les bœufs appartenant aux habitants de la localité ou ceux destinés à la vente sont autorisés à rester sur place », a affirmé le préfet, soulignant son engagement à faire respecter cette mesure.

Ces déclarations ont été accueillies avec soulagement par la communauté. Sékou Konaté, conseiller du Sotikèmo, a salué cette décision : « Le préfet nous a rassurés. Nous n’accepterons plus aucun troupeau étranger sur nos terres. »

Pour Nansira Condé, citoyenne de Bissandougou, cette prise de position marque une victoire pour les habitants. « Aujourd’hui, nous sommes soulagés. Le préfet nous a entendus et a pris une décision qui nous protège. Que Dieu le bénisse et le fasse monter en grade ! »

Cet épisode illustre les tensions persistantes autour de la transhumance et ses conséquences sur les ressources locales. La vigilance des autorités sera désormais cruciale pour prévenir de nouveaux conflits et garantir le respect des interdictions en vigueur.

Avec cette mobilisation, les habitants de Bissandougou envoient un message clair : leur territoire n’accueillera plus de troupeaux étrangers. Reste à voir si cet engagement sera suivi d’actions concrètes et durables.

Saliou Fatou Cissé, correspondant à Kankan pour Planete7.info 

Les commentaires sont fermés, mais trackbacks Et les pingbacks sont ouverts.

Accueil
Radio
Tv
Replays
Nous écrire sur Whatsapp

Comment pouvons nous vous aider?

12:43