Kagbélén : Souadou Barry battue à mort par son mari à Samatran, un féminicide qui choque

Les crimes passionnels prennent une ampleur inquiétante en Guinée, où des différends conjugaux dégénèrent parfois en tragédies irréversibles. Dans la nuit du mardi 28 janvier, Souadou Barry, mariée mais sans enfant, a été brutalement assassinée par son époux, Ousmane Sow, au quartier Samatran, dans la commune de Kagbélén. Après son acte, le mari en fuite reste introuvable.

El Hadj Gandho Barry, frère de la victime, encore sous le choc, retrace les événements ayant conduit à ce drame familial.« Il y avait déjà des tensions dans leur couple. Un jour, ma sœur m’a appelé en pleurs pour me dire qu’Ousmane l’avait violemment frappée. Face à la gravité des faits, j’ai exigé qu’ils viennent ensemble pour tenter de régler le problème. Lors de notre rencontre, il a reconnu ses torts et s’est excusé. Nous avons conclu que cela ne devait plus se reproduire, et ils sont retournés chez eux », raconte-t-il.

Malheureusement, le répit fut de courte
durée. Quelques semaines plus tard, un nouveau différend, cette fois lié à un téléphone, a ravivé les tensions.

Le soir du drame, aux environs de 20 heures, Souadou Barry tente une dernière fois d’alerter ses proches. « Elle m’a appelé pour me dire qu’il la frappait encore. Quelques minutes après, mon jeune frère m’a contacté pour me rapporter la même chose. J’ai immédiatement tenté de la joindre, mais son téléphone ne répondait plus », se remémore El Hadj Gandho Barry.

L’inquiétude grandit au fil des heures,
jusqu’au matin, lorsqu’il reçoit un appel du mari lui annonçant la pire des nouvelles. « II m’a simplement dit que ma sœur était décédée. Quand je lui ai demandé la cause de sa mort, il est resté silencieux. Il m’a juste indiqué que son corps se trouvait dans le magasin où elle tenait son commerce », explique-t-il avec douleur.

Sur place, la famille et les forces de l’ordre font une découverte macabre. « Nous avons ouvert le magasin et trouvé son corps allongé, des blessures visibles à la tête et du sang qui coulait. Le corps a ensuite été transféré à l’hôpital Ignace Deen pour les procédures d’usage », ajoute son frère.

Alors qu’Ousmane Sow demeure introuvable, une enquête a été ouverte pour faire la lumière sur ce féminicide qui choque la communauté. Les proches de la victime, encore sous le choc, réclament justice pour Souadou Barry, dont la vie a été fauchée par la violence conjugale.

Ce drame relance le débat sur la nécessité d’une meilleure prise en charge des violences domestiques en Guinée, afin d’éviter que d’autres femmes ne connaissent le même sort tragique.

 

Mohamed Diallo pour Planete7.info 

Les commentaires sont fermés, mais trackbacks Et les pingbacks sont ouverts.

Accueil
Radio
Tv
Replays