Journée internationale des personnes handicapées : Un regard sur la cité de la solidarité
Chaque 3 décembre, la Journée internationale des personnes handicapées offre l’occasion de sensibiliser le monde aux droits et au bien-être des personnes en situation de handicap. Cette année, notre équipe a enquêté sur les réalités de vie des résidents de la cité de la solidarité à Conakry, un centre censé être un havre pour les personnes vulnérables, mais qui fait face à des défis immenses.
Selon Hadja Fatimatou Diallo, directrice du centre, entre 85 et 90 % des résidents dépendent de la mendicité pour survivre. « Certes, un petit groupe pratique des activités comme la saponification ou des travaux manuels, mais cela reste marginal. » L’État avait promis la construction d’un centre de formation professionnelle pour autonomiser les résidents, mais ce projet, malgré un appui initial du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), souffre aujourd’hui d’équipements insuffisants et d’un manque de moyens pour fonctionner efficacement.
Le centre de santé de la cité illustre les lacunes criantes. « L’infirmerie ne peut répondre aux besoins des résidents faute de médicaments,» regrette la directrice. Elle ajoute que l’attention des donateurs se focalise souvent sur l’alimentation. « Pourtant, le réel problème se situe dans l’éducation et l’encadrement des enfants. Si nous investissons dans leur scolarisation, nous pourrions briser le cycle de dépendance à la mendicité.»
Les enfants parrainés par des bienfaiteurs bénéficient d’un espoir pour un avenir meilleur. Malheureusement, ceux qui ne disposent pas de ce soutien restent pris au piège d’un quotidien difficile. Mamata Sylla, une résidente handicapée, décrit avec émotion les réalités qu’elle affronte chaque jour. « Nous souffrons ici. Si nous ne sortons pas mendier, nous n’avons rien à manger. Nous demandons aux autorités de nous aider à éviter cette situation dégradante.»
La cité de la solidarité, symbole des espoirs et des luttes des personnes handicapées en Guinée, met en lumière l’urgence d’agir. Alors que le monde célèbre cette journée internationale, il est crucial que les autorités et les partenaires au développement prennent des mesures concrètes. Un investissement dans l’éducation, la santé et la formation professionnelle pourrait transformer la vie des résidents et les aider à construire un avenir digne et autonome.
Cette journée doit être plus qu’un symbole : elle doit être un catalyseur pour un changement réel et durable.
Hawa Mohamed Soumah pour Planete7.info
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