Industries extractives : Gorée Institute organise un dialogue régional multipartite réunissant 6 pays !

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Du 12 au 13 juin dernier, Gorée Institute a organisé un dialogue régional multipartite sur le thème « Industries extractives, communautés locales et prévention des conflits : quel rôle pour l’État et la société civile ? ». Cette rencontre de très haut niveau a réuni des experts, acteurs de la société civile, communautés locales et des journalistes venus de 6 pays à savoir : la Guinée, le Sénégal, la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Nigéria et la Sierra Leone.

Pendant ces deux jours d’échanges, 6 sessions ont été animées par des intervenants dans le domaine des industries extractives dans la sous-région africaine. Pour le premier jour, les discussions ont porté sur ces sujets brillamment abordé par les différents pénalistes avec à la clé des questions-réponses et des commentaires constructifs des participants.

Session 1 : « Protection des droits des communautés locales à l’ère de l’industrie extractives : enjeux et défis pour une gestion transparente et équitable ». Session 2 : « Industries extractives, communautés locales et dynamique de conflits : quels systèmes de gouvernance aux différents échelons de l’État ? » Session 3 : Communautés locales et conflits liés à l’exploitation et au partage des ressources : enjeux, défis et mécanismes inclusifs pour une gouvernance équitable ?

Même exercice pendant le deuxième jour avec trois autres sessions à savoir : Session 4 : « Démarche constructive pour assurer la participation des communautés : quels types de partenariat entre les entreprises, la société civile et les communautés locales pour prévenir les conflits ? ». Session 5 : « Industrie extractives, tensions communautaires et stratégie de prévention des conflits associés à la GRM : Approches stratégique pour les États et la CEDEAO ? » Session 6 : « Quel plaidoyer pour l’implication communautaire dans la gouvernance de l’industrie active, aux côtés de l’État et des industries extractives ? »

Pour clôturer la cérémonie, le Directeur Administratif et Financier de Gorée Institute Abdourahmane SOW, a salué la qualité des débats animés tout en rassurant de la mise en œuvre des différentes recommandations faites à l’issue de cette rencontre.

« Je remercie tout le monde, j’ai vu que les débats ont été vraiment intéressants avec une forte interaction entre les acteurs et c’est ce résultat que nous recherchions en organisant cette rencontre. Je voudrais saisir cette opportunité au nom de Gorée Institute pour exprimer mes sincères remerciements à vous tous pour vos différentes contributions au succès de cet évènement. Au cours de ces deux jours d’intenses débats et d’échanges, vous avez pu d’abord identifier des solutions prometteuses et des bonnes pratiques à partager. Vous avez également réaffirmé l’importance d’une approche inclusive et participative dans la gestion des ressources, enfin vous avez mis en avant la nécessité d’intégrer pleinement les communautés locales et surtout les acteurs qui évoluent de manière locale, de les intégrer dans les prises de décision en renforçant la transparence dans la gouvernance des industries extractives. Par voix, Gorée Institute vous rassure à mettre en œuvre les recommandations émanant de vos discussions et vous invite à continuer la collaboration car c’est ensemble que nous pouvons réaliser le changement que nous souhaitons voir dans notre sous-région ».

Pour sa part, Houleymatou Baldé, chargée de projet – gouvernance des ressources minérales de l’institut a replacé le contexte qui a poussé son institution à initier de telles rencontres. Elle espère obtenir des recommandations concrètes et pratiques pour l’Etat, la société civile et la CEDEAO.

« Gorée Institute est une organisation Panafricaine de la société civile qui s’intéresse aux questions liées aux ressources naturelles. Dans le cadre du projet que nous menons depuis 2018 avec l’appui financier de la fondation Ford, nous menons des activités liées à la prévention des conflits dans le secteur extractif. Du 12 au 13 juin nous avons eu à organiser un dialogue régional multipartite qui regroupe l’ensemble de certains pays de l’Afrique de l’Ouest à savoir la Guinée, le Sénégal, la côte d’Ivoire, le Ghana, la Sierra Leone et le Nigéria. Le dialogue régional multipartite est axé sur les industries extractives, les communautés locales et la prévention des conflits : quel rôle pour l’Etat et la société civile. L’objectif principal de cette rencontre est de déterminer et de renforcer le rôle de l’Etat et de la société civile dans la régulation de la gestion des revenus tirés du secteur extractif tout en protégeant les droits des communautés mais aussi en promouvant la transparence et l’équité. Donc à l’issue de ce dialogue régional multipartite nous souhaitons obtenir un rapport analytique qui détaille nos discussions et des recommandations. Nous souhaitons obtenir aussi un document d’analyse qui sera partagé à l’ensemble des parties prenantes, nous souhaitons également créer un cadre de plaidoyers développé par les organisations de la société civile pour la mise en œuvre de ces recommandations et ensuite nous souhaitons vraiment sortir de ce dialogue des recommandations concrètes et pratiques pour non seulement l’Etat, la société civile, la CEDEAO et l’union africaine dans la gestion des conflits liés aux ressources naturelles. Il est important de souligner que ce dialogue s’inscrit dans une suite logique d’activités que nous avons eu à mener ».

Chez les participants, Gorée Institute a vu juste en choisissant cette thématique sur les industries extractives. Ils saluent tous l’initiative et promettent tous de ne ménager aucun effort pour l’application des recommandations issues de ce dialogue régional multipartite.

« Il faut dire que c’est un thème qui est venu à son heure. Quand on parle d’exploitation minière et des communautés en terme de conflit. Il n’y a pas un pays au monde où il y a exploitation minière et que les communautés hôtes ne créent pas certaines difficultés par rapport à l’entreprise. Souvent c’est parce qu’elles n’ont pas compris beaucoup de choses, c’est pourquoi ça amène des heurts. Donc si on se réunit ici pour réfléchir sur toutes ces questions je pense que c’est une excellente chose surtout dans le cadre ses échanges qu’il y a eu lieu, on s’est rendu compte que pratiquement que c’est les mêmes problématiques dans tous les pays de l’espace sous régional. Ensemble il faudrait faire des recommandations qui puissent faire que ces conflits soient véritablement évités parce que parfois ils sont mortels avec assez de dégâts. Mieux vaut les éviter que de les regarder venir », a réagi Boubacar Tamba, journaliste et secrétaire exécutif AGERNA Sénégal.

« On a presque les mêmes problèmes dans les 6 pays qui sont représentés ici. Aujourd’hui il y a les ressources, nos États sont vraiment dans la quête des investisseurs pour les valoriser parce qu’on n’a pas les moyens mais dans cette valorisation il y a un système qui n’est pas beaucoup plus favorable au développement local qui impacte fortement les communautés dans la mesure où il y a une restriction d’accès de ces communautés aux ressources naturelles. Dans la mise en œuvre de ces contrats entre l’Etat et les entreprises minières, les obligations légales et contractuelles ne sont pas respectées. Le plus grand problème d’ailleurs se trouve au niveau du respect études d’impact environnemental et social mais également liées aux questions de compensation et de restauration de moyens de subsistance de ces communautés. Aujourd’hui il y’a des États qui ont fait des réformes juridiques encourageantes qui priorisent le partage des retombées issues de l’exploitation avec les communautés locales. Nous avons donc discuté sur toutes ces questions à l’issue de ce dialogue, on a fait des recommandations qui indiquent clairement que l’Etat, les acteurs de la société civile et les communautés locales doivent forcément collaborer. Dans cette synergie d’actions qu’on prenne en considération les préoccupations des communautés locales et quand l’Etat prend le courage de faire des lois, qu’on le fasse accompagner par des textes d’application. Les questions liées à la compensation, il faut également des politiques nationales et que les acteurs de la société civile coordonnent leurs actions », Souligne Mohamed II Fofana, consultant juridique en droit minier Guinée.  

« C’est un thème qui est d’actualité et qui regroupe plusieurs participants venant des différents pays de l’Afrique de l’Ouest. C’est un partage d’expériences, d’initiatives qui sont prises dans ce domaine. En tant que parlementaire nous sommes également venus partager notre expérience dans la législation minière et le contrôle de l’action du gouvernement. Il y a plusieurs défis qui ont été identifiés et plusieurs enjeux notamment comment faire en sorte que le principe constitutionnel qui dit que les ressources naturelles appartiennent aux peuples et qu’elles doivent être exploitées dans l’intérêt des populations dans la transparence et la bonne gouvernance, que ce principe soit effectif. Puisque sur le terrain il y a encore plusieurs obstacles sur lesquels ce principe bute notamment le défaut de mise en œuvre des plans de gestion environnementale et sociale, les problèmes liés à la réinstallation des populations déplacées, à la compensation, la question du contenu local, l’emploi. C’est pourquoi nous pensons que c’est une initiative salutaire et nous remercions Gorée Institute pour avoir permis de favoriser ce dialogue là et nous souhaitons que cet atelier puisse conduire à des résultats fructueux et que ce dialogue puisse se maintenir », a réagi Ayib Daffé, député à l’assemblée nationale du Sénégal.

« Nous avons constaté par le biais de nombreuses études que nous avons menées, mais également de notre expérience sur le terrain, qu’en réalité effectivement dans les zones d’exploitation des ressources minières, il y a beaucoup de difficultés liées souvent à l’expropriation des outils de production des communautés, à une faible prise en compte des aspirations des jeunes en matière d’emplois mais également de promotion de contenu local, des préoccupations liées à la pollution. Des dispositions ont été prises aussi par les compagnies minières, les collectivités territoriales abritant les opérations minières pour ne serait-ce qu’essayer de pacifier l’atmosphère ou le climat social dans les zones d’exploitation », explique Omar Cissé de Enda Energie Sénégal.

« Je tiens à remercier chaleureusement Gorée Institute de m’avoir convié à cette rencontre qui m’a permis d’avoir une certaine ouverture par rapport aux autres impactés des autres régions africaines de l’exploitation minière. Nous trouvons cela très important, par rapport à la thématique il est d’actualité parce que tout le monde sait qu’il y a tellement de troubles sociaux par rapport à l’exploitation minière dans les régions minières compte tenu de la surprise qu’il a entre les africains qui ne connaissent pas trop l’exploitation minière avec l’industrialisation avec assez de manquements. Donc c’est des étrangers qui viennent en Afrique et qui ont envie de gagner de l’argent et nous avons aussi envie de gagner de l’argent de cette exploitation minière qui se passe chez nous », a dit Oudy Diallo, président de l’association Alerte Kédougou Environnement.

« Je commence par remercier Gorée Institute pour l’invitation. Je trouve que c’est une très belle initiative de pouvoir réunir autour de la même table la société civile, les entreprises minières les communautés locales. Le thème touche sur quel type de partenariat développer entre ces trois entités afin d’éviter les conflits avec les communautés locales. Le groupe minier Allied Corporation opère en Afrique et au cœur de nos stratégies se trouve le développement durable. Donc pour nous c’était important de participer à ce dialogue régional multipartite non seulement pour partager ce que nous avons de bien, les leçons que nous avons apprises mais également apprendre de tout ce qui a été partagé ici. Le secteur minier ne peut évoluer sans ces moments d’enrichissement et de partage. Nous avons développé un dialogue constructif et participatif avec les communautés, c’est très important, encadré par un code minier. Avec les communautés il faut se parler, faut innover », mentionne Doris Okoli responsable régionale pour la communication et les affaires corporatives du groupe minier Allied Corporation de la côte d’Ivoire.

Organisateurs et participants ont convenu de multiplier de tels cadres de dialogue pour réduire drastiquement les conflits entres les entreprises minières et les communautés locales qui doivent bénéficier des retombées de toutes les exploitations minières de leurs sous-sol.

 

Pathé Diallo pour Planete7.info

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