Hausse des Prix du Charbon à Conakry : Les Consommateurs Pris au Piège
À Conakry, l’accès au charbon, principal combustible des ménages, devient de plus en plus difficile en raison d’une hausse vertigineuse des prix. Ce phénomène frappe particulièrement les familles à revenus modestes, déjà fragilisées par la conjoncture économique.
Mariam Camara, mère de famille, décrit avec amertume son quotidien face à cette situation : « Aujourd’hui, tout est devenu compliqué. Si on ne sait pas bien gérer, le budget du marché ne suffit plus. Il y a quelques mois, on pouvait cuisiner avec 2000 à 4000 GNF de charbon. Maintenant, même avec le double, on a du mal à s’en sortir. »
En effet, le prix du sac de charbon a connu une flambée impressionnante. Mariam poursuit : « Avant, on achetait un sac à 35 000 GNF chez les marchands ambulants ou à 40 000 GNF dans les quartiers. Ça pouvait durer des semaines. Maintenant, c’est 50 000 GNF, voire 55 000 GNF selon les zones. » Cette augmentation impacte sévèrement le pouvoir d’achat des citoyens, forçant certains à revoir leur mode de consommation.
Kadiatou Barry, une vendeuse d’attiéké, témoigne également de l’effet domino de cette hausse : « Avec l’argent que je mets dans le charbon, je pourrais acheter beaucoup d’autres ingrédients pour mon commerce. » Comme elle, nombreux sont ceux qui doivent jongler avec leur budget pour subvenir aux besoins quotidiens.
Mais qu’est-ce qui explique cette montée des prix ? Aliou Barry, vendeur de charbon, met en lumière les coûts croissants de production et de transport. « Cette hausse est due à l’augmentation du prix du carburant. Dans les villages, les coupeurs de bois demandent jusqu’à 800 000 GNF pour un bidon d’essence. Sans compter l’argent qu’on dépense pour brûler le bois et produire le charbon. »
À ces coûts de production s’ajoutent les frais de transport et les taxes perçues sur les routes. Aliou précise : « Il faut payer à chaque barrage, et au final, sur un sac, je ne gagne que 5 000 GNF. C’est presque rien. »
Face à ces difficultés, certains consommateurs se tournent vers des alternatives comme les réchauds à gaz, bien que ceux-ci soient perçus comme moins pratiques. « J’aimerais bien n’utiliser que le réchaud, mais il n’est pas aussi rapide que le charbon », confie Mariam.
La hausse du prix du charbon à Conakry illustre une réalité économique de plus en plus complexe pour les ménages. Entre contraintes budgétaires et adaptation forcée, les consommateurs peinent à s’adapter à une situation où le quotidien devient un véritable parcours du combattant.
Hawa Mohamed Soumah pour Planete7.info
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