Guinée : Une Transition Politique Sous Tensions (Par Mohamed Kaba)

 

Depuis septembre 2024, la Guinée traverse une période de turbulences politiques marquées par des décisions controversées du régime militaire dirigé par le Général Mamadi Doumbouya. Malgré les promesses initiales de rétablir l’ordre constitutionnel, les mesures récentes prises par la junte ont suscité des critiques à la fois nationales et internationales.

La Réorganisation du Paysage Politique

En octobre 2024, les autorités ont dissous 53 partis politiques et suspendu 54 autres. Cette décision a été justifiée par le non-respect de certaines obligations légales, notamment le manque de transparence financière. Cependant, cette action a été perçue par de nombreux observateurs comme une tentative de la junte d’écarter des opposants avant les élections promises dans le cadre de la transition. Cette stratégie soulève des doutes quant à la sincérité du processus démocratique.

Des Droits Humains Menacés

La situation des droits humains en Guinée est également alarmante. Deux militants, Oumar Sylla et Billo Bah, membres du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), ont disparu depuis juillet 2024 après avoir été arrêtés par des forces de sécurité. Le gouvernement nie toute implication, mais les proches des disparus et plusieurs organisations internationales dénoncent une répression croissante. Les défenseurs des droits humains craignent que ces disparitions ne soient qu’un exemple parmi d’autres de la répression exercée par la junte contre ses opposants.

Une Transition qui S’éternise

Alors que la fin de la transition est officiellement fixée au 31 décembre 2024, aucune date précise pour des élections n’a encore été annoncée. La communauté internationale, notamment la CEDEAO, maintient la pression pour garantir un retour rapide à un régime civil. Cependant, des tensions internes et un manque de dialogue inclusif entre les différents acteurs politiques et civils compliquent le processus.

Une Société Civile Mobilisée

Face à cette situation, la société civile guinéenne appelle à un dialogue national sincère pour éviter une crise prolongée. Les organisations de la société civile insistent sur l’importance de respecter les engagements de la transition et de garantir des élections libres et transparentes.

Quel Avenir pour la Guinée ?

La Guinée se trouve à un carrefour critique. Si la junte persiste dans ses actions controversées, le pays risque de sombrer davantage dans l’incertitude. Les prochains mois seront décisifs pour déterminer si la transition aboutira à un régime démocratique ou si la junte cherchera à consolider son pouvoir. Une chose est sûre : les regards, tant nationaux qu’internationaux, restent tournés vers Conakry.

 

Mohamed Kaba 

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