Guinée : ‘S’opposer à la junte, c’est risquer la prison, l’exil ou la mort’ – Ibrahima Diallo alerte
Invité du Journal Afrique sur TV5 Monde ce dimanche, Ibrahima Diallo, responsable des opérations du Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC), a dressé un tableau sombre de la situation politique en Guinée sous la junte. Il a dénoncé des « disparitions forcées », des arrestations arbitraires et une répression systématique contre les voix dissidentes.
Devant les caméras, Ibrahima Diallo n’a pas caché son émotion en évoquant ses compagnons de lutte, Fonike Menguè et Billo Bah, figures de la société civile enlevées il y a huit mois. « Toujours aucune nouvelle », a-t-il déclaré, accusant la junte de les avoir fait disparaître pour avoir appelé à une manifestation contre la fermeture des médias et pour le retour à l’ordre constitutionnel.
À ces cas s’ajoute celui de Marouane, un journaliste et lanceur d’alerte, lui aussi introuvable depuis son arrestation par les forces de sécurité. « Aujourd’hui en Guinée, s’opposer à la junte expose à quatre risques : la prison, l’exil, la disparition forcée et, pour les moins chanceux, la mort », a martelé le militant.
Selon Ibrahima Diallo, la contestation est muselée par un arsenal répressif sans précédent. Il cite l’arrestation d’Aliou Bah, président du MoDeL, et d’autres cadres politiques détenus. Il décrit un pays où les manifestants, désarmés, sont confrontés aux balles des forces de l’ordre.
Interrogé sur sa propre sécurité, le militant reconnaît craindre pour sa vie : « Tous ceux qui s’opposent à la junte sont menacés. Nos cadres, nos militants, nos membres sont traqués. Aujourd’hui, on vous arrête et on vous fait disparaître. Ceux qui ont de la chance finissent en prison. »
Face à ce qu’il qualifie de « crimes contre l’humanité », Ibrahima Diallo appelle les familles des disparus à saisir les juridictions internationales. Il rappelle que la disparition forcée est imprescriptible en droit international et espère que, tôt ou tard, justice sera rendue.
Ces accusations, lourdes, s’inscrivent dans un contexte de tensions croissantes en Guinée, où la transition politique amorcée après le renversement du président Alpha Condé continue de susciter de vives inquiétudes. En attendant, le FNDC persiste dans son combat pour un retour à l’ordre constitutionnel, malgré la répression.
Mountaga Pandiara Diallo pour Planete7.info
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