Guinée : les critères de candidature du général Mamadi Doumbouya (Par Papa Attigou Bah)
L’élection, processus permettant aux citoyens de désigner leurs représentants pour la gestion des affaires publiques, occupe une place essentielle dans les régimes démocratiques. Elle repose sur des règles strictes, variables selon le type de scrutin et l’évolution politique du pays. Comprendre ces règles est indispensable pour toute personne aspirant à un mandat électif.
I – Conditions pour être candidat à la présidence en Guinée
Les critères d’éligibilité aux élections locales et nationales en Guinée sont définis par la loi électorale. Si certaines dispositions sont communes, chaque type d’élection présente des exigences spécifiques.
Les articles 141 et 142 de la Constitution du 7 mai 2010 stipulent que les forces de défense et de sécurité, républicaines et apolitiques, sont soumises à l’autorité civile. Pour se présenter à l’élection présidentielle, les militaires et fonctionnaires privés du droit d’éligibilité doivent d’abord quitter leurs fonctions par démission ou retraite anticipée.
II – Constitution du dossier de candidature
Le dépôt des candidatures à la présidentielle suit une procédure stricte, avec un calendrier défini par le Code électoral.
Les dossiers doivent être soumis à la Cour Constitutionnelle, qui délivre un récépissé. Le dossier comprend notamment :
- Identité complète du candidat,
- Confirmation de la nationalité guinéenne et de l’exercice des droits civiques,
- Investiture d’un parti politique ou statut de candidat indépendant,
- Éléments graphiques pour le bulletin de vote (emblème et photo).
- Documents officiels (certificat de nationalité, acte de naissance, certificat de résidence, casier judiciaire récent, certificat médical),
- Preuve de paiement du cautionnement,
- Engagement sur l’honneur du respect des critères d’éligibilité,
- Profession de foi.
Les dossiers incomplets entraînent le rejet de la candidature. La Cour Constitutionnelle examine les candidatures et publie la liste définitive 30 jours avant le scrutin. Les rejets sont notifiés aux candidats sous 10 jours.
III – Modalités du scrutin présidentiel
L’élection présidentielle se fait au suffrage universel direct (article 27 de la Constitution). Le scrutin est uninominal : chaque électeur vote pour un seul candidat.
- Premier tour : la victoire est acquise avec la majorité absolue des suffrages exprimés.
- Second tour : si aucun candidat n’obtient cette majorité, les deux candidats arrivés en tête (ou plus en cas d’égalité parfaite) s’affrontent.
- Proclamation des résultats : le second tour a lieu le deuxième dimanche suivant la publication officielle des résultats du premier tour.
Le candidat qui recueille le plus de voix est élu, sans nécessairement atteindre une majorité absolue.
IV – Organisation de la campagne électorale
La campagne électorale est une période déterminée par le Code électoral. Elle commence après la validation des candidatures et s’achève la veille du scrutin à minuit.
- Seuls les partis politiques légalement constitués et les candidats indépendants déclarés peuvent mener campagne.
- Les comités de soutien, bien que tolérés, doivent respecter les structures officielles.
- Aucune activité de campagne n’est autorisée en dehors des périodes fixées.
V – Rôle et prérogatives du Président de la République
Le Président de la République exerce un pouvoir régalien inscrit dans la Constitution du 7 mai 2010. Il assure :
- Le respect de la Constitution,
- La continuité de l’État,
- La souveraineté et l’intégrité du territoire,
- L’indépendance du pouvoir judiciaire.
En cas de crise, le Président peut dissoudre l’Assemblée nationale, après consultation du Premier ministre et du Président de l’Assemblée.
VI – Partage du pouvoir
Le Président partage certaines prérogatives avec le gouvernement, notamment :
- La signature des ordonnances et décrets en conseil des ministres,
- La nomination aux hautes fonctions civiles et militaires,
- La convocation du Parlement en session extraordinaire,
- La nomination des ministres sur proposition du Premier ministre.
En cas de cohabitation, le Président doit composer avec une majorité parlementaire opposée.
Platon disait : « En démocratie, on vote avant d’obéir aux lois ; en dictature, on ne perd pas de temps à voter. »
Vive une Guinée libre, démocratique et prospère !
Vive le Congrès des Patriotes de Guinée !
Papa Attigou Bah
Leader Politique
Président du Congrès des Patriotes de Guinée
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