Guinée: le général Mamady Doumbouyah, symbole d’une dictature (Par Papa Attigou Bah)
Chers compatriotes,
Depuis le coup d’État du 5 septembre 2021, le Conseil National pour le Rassemblement et le Développement (CNRD) et son chef, le Général Mamady Doumbouyah, ont plongé notre nation dans une transition politique marquée par l’autoritarisme. Initialement perçue comme une réponse à la crise suscitée par le troisième mandat d’Alpha Condé, cette transition s’est avérée être un régime dictatorial qui a perdu toute légalité et légitimité, particulièrement après l’échéance non respectée du 31 décembre 2024.
La nature de la dictature moderne
Une dictature est un régime autoritaire imposé par la force, souvent sous prétexte de stabilité dans des périodes de crise. En Guinée, ce régime a pris une forme conservatrice, cherchant à bloquer toute réforme démocratique. Depuis 1958, notre histoire est marquée par des alternances entre régimes civils et militaires, tous caractérisés par une centralisation excessive du pouvoir, des violations des droits humains et une instabilité chronique.
La trajectoire démocratique de notre pays, amorcée dans les années 1990 avec l’avènement du multipartisme, a été compromise à maintes reprises par des amendements constitutionnels, des coups d’État et des crises politiques. Le régime actuel, dirigé par le CNRD, s’inscrit dans cette continuité de dérives autoritaires.
Les dérives du régime Doumbouyah
Depuis la prise de pouvoir du CNRD, les abus se multiplient :
- Absence de contre-pouvoirs : Gouvernance par décrets, marginalisation des institutions démocratiques et absence de transparence.
- Répression généralisée : Arrestations arbitraires, interdiction des manifestations pacifiques, et usage de la violence contre les opposants.
- Suppression des libertés fondamentales : Censure des médias, musellement de l’opposition, et restriction des libertés d’expression et de manifestation.
- Non-respect des engagements : Malgré les promesses initiales de rendre le pouvoir à un gouvernement civil avant fin 2024, aucune élection n’a été organisée, et les engagements envers la communauté internationale ont été ignorés.
La dissolution des partis politiques est une décision indéfendable
Le 29 octobre 2024, le Général Doumbouyah a franchi une nouvelle étape en ordonnant la dissolution de 53 partis politiques, la suspension de 54 autres, et le placement sous observation de 67 partis légalement constitués. Ces mesures visent à écarter des personnalités politiques influentes susceptibles de lui faire concurrence lors d’éventuelles élections. Cette stratégie révèle une volonté manifeste de consolider son pouvoir en contournant les principes fondamentaux de la démocratie.
Un projet de dictature pérenne
Certains théoriciens et opportunistes de l’extrême droite guinéenne, alliés fidèles de la junte, appuient cette vision d’un régime militaire durable, écartant toute perspective de retour à la démocratie. Ils soutiennent un modèle politique où le pouvoir repose sur la force, en opposition à la souveraineté populaire et à la désignation des gouvernants par le peuple. Ces principes, fruits de décennies de luttes et de sacrifices du peuple guinéen pour instaurer une démocratie représentative et compétitive, sont délibérément ignorés.
Conséquences pour la population et la démocratie
Depuis mai 2022, les manifestations sont interdites et leur répression a causé la mort de dizaines de citoyens. Des journalistes, des opposants politiques et des militants de la société civile ont été emprisonnés, torturés ou ont disparu dans des circonstances suspectes.
Le régime instrumentalise l’idée d’un référendum constitutionnel pour ouvrir la voie à une éventuelle candidature illégitime de Mamady Doumbouyah en 2025. Une telle démarche exacerberait la crise politique et trahirait les sacrifices du peuple guinéen pour la démocratie.
Un pouvoir illégitime qui s’accroche par la force
Près de trois ans après sa prise de pouvoir, la junte de Mamady Doumbouyah montre peu d’empressement à organiser les élections promises. L’ancien légionnaire, goûtant aux privilèges du pouvoir absolu, semble déterminé à s’y accrocher, même au prix de violences contre le peuple guinéen. Les souvenirs du massacre du 28 septembre 2009, orchestré par le CNDD sous Moussa Dadis Camara, sont encore frais et rappellent les dérives tragiques des régimes militaires en Guinée.
Un appel à la vigilance et à l’action
Face à cette situation, il est impératif que nous, citoyens guinéens, restions vigilants et engagés dans la lutte pour la justice et la démocratie. La communauté internationale doit également renforcer la pression pour contraindre la junte à respecter les droits fondamentaux et à organiser rapidement des élections libres et transparentes.
La volonté du peuple guinéen est plus forte que toute dictature. Continuons à œuvrer pour une Guinée libre, démocratique et prospère, où les principes de l’État de droit et la souveraineté populaire triompheront des forces de l’oppression.
Comme le rappelait le Mahatma Gandhi :
« Rappelez-vous qu’à travers l’histoire, il y eut des tyrans et des meurtriers qui, pour un temps, semblèrent invincibles. Mais à la fin, ils sont toujours tombés. Toujours. . . »
Vive une Guinée libre, démocratique et prospère !
Vive le Congrès des Patriotes de Guinée !
Papa Attigou Bah
Leader Politique
Président du Congrès des Patriotes de Guinée
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