Guinée : La Transition Sous la Junte, Un Échec Retentissant et une Dérive Autoritaire, selon le Bloc Libéral

Ce mardi 17 décembre 2024, Dr Faya Millimono, président du Bloc Libéral, a tiré la sonnette d’alarme lors d’une conférence de presse à la Maison de la Presse, dénonçant le bilan accablant de la transition en Guinée. Sous la direction de la junte militaire menée par le Général Mamadi Doumbouya, qui avait promis de rompre avec les pratiques de mal gouvernance et de respecter les droits humains, le pays semble s’enfoncer davantage dans la crise.

La prise de pouvoir par le CNRD (Comité National pour le Rassemblement et le Développement) le 5 septembre 2021 avait suscité des espoirs de réforme et de retour à un État de droit. Le général Doumbouya avait assuré que son gouvernement œuvrerait pour un retour rapide à l’ordre constitutionnel, excluant même les membres du CNRD et du gouvernement de toute participation aux prochaines élections.

Cependant, selon Dr Millimono, plus de trois ans après le coup d’État, la situation en Guinée ne fait que se détériorer. <<L’analyse objective de la gouvernance de la transition montre à suffisance la mal gouvernance et le non-respect de la Charte de la transition>>, a-t-il affirmé, soulignant l’absence de réformes substantielles et le non-respect des engagements pris par la junte. Le Bloc Libéral critique sévèrement la gestion des institutions de la transition, marquée par une opacité persistante et une gestion unilatérale du pays, bien loin des promesses de transparence et de bonne gouvernance.

Au-delà des échecs politiques et économiques, Dr Millimono a exprimé son inquiétude face à la situation des droits humains sous la junte. Malgré les promesses faites par le général Doumbouya, notamment celle de garantir les libertés fondamentales et de respecter la vie humaine, les faits démontrent une réalité bien différente.

Les rapports de l’ONG Human Rights Watch, cités par le président du Bloc Libéral, révèlent un tableau alarmant. <<Les autorités militaires en Guinée ont réprimé l’opposition, les médias et la dissidence pacifique et n’ont pas tenu leur promesse de rétablir un régime civil d’ici décembre 2024>>, affirme l’organisation. La répression violente des manifestations a coûté la vie à plus de 56 militants, tandis que des centaines d’autres ont été arrêtés arbitrairement ou enlevés, sans qu’aucune justice ne soit rendue pour ces actes.

L’arrestation de figures de l’opposition, comme Oumar Sylla (Foniké Manguè) et Mamadou Billo Bah en juillet 2024, illustre cette dérive autoritaire. Leur arrestation sans explication officielle et l’absence de nouvelles de ces détenus ont alimenté une profonde inquiétude au sein de la population. <<Toutes ces graves violations sont impunies, exacerbant la tension entre le gouvernement et la population>>, a ajouté Dr Millimono.

L’absence de justice pour ces violations des droits humains a exacerbé un climat de méfiance et de tension au sein de la société guinéenne. La population, déjà éprouvée par les années de régime autoritaire du précédent président Alpha Condé, se trouve aujourd’hui face à une situation encore plus difficile sous la junte. Les appels à la responsabilité, à la transparence et à la fin de la répression se multiplient.

Alors que la Guinée se rapproche de l’échéance de décembre 2024, la question du retour à un régime civil et démocratique semble plus incertaine que jamais. Les promesses de Doumbouya sont perçues de plus en plus comme des chimères, et la population, ainsi que les acteurs politiques, réclament une véritable réforme politique et un respect des engagements pris par le gouvernement militaire.

Le Bloc Libéral, par la voix de son président, met donc en garde contre la poursuite de la transition actuelle, qui, selon lui, ne mène qu’à un échec retentissant, avec des conséquences lourdes pour l’avenir politique et social de la Guinée.

 

Hawa Mohamed Soumah pour Planete7.info

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