Guinée : Antoine Dobo Guilavogui dénonce les dérives verbales d’Ousmane Gaoual Diallo et alerte Mamady Doumbouya
Les récentes déclarations du ministre porte-parole du gouvernement, Ousmane Gaoual Diallo, continuent de susciter des réactions dans la sphère politique guinéenne. Lors d’une interview accordée à notre correspondant régional le dimanche 15 décembre 2024, Antoine Dobo Guilavogui, secrétaire fédéral de l’UFDG à Kankan, a vivement déploré les propos tenus par le ministre, qu’il juge incendiaires et dangereux pour la stabilité du pays.
S’exprimant avec gravité, Antoine Dobo Guilavogui a fait part de son indignation face aux déclarations d’Ousmane Gaoual Diallo, qu’il accuse de vouloir déstabiliser le pays. « Aujourd’hui, il veut mettre le feu, il veut que la situation de Mamady Doumbouya soit similaire à celle de Dadis. Quand il était dans l’UFDG, on ne pensait pas qu’il aurait un jour un tel discours. C’est malheureux et regrettable pour notre pays. On prend n’importe qui, n’importe comment », a-t-il fustigé.
Dans son analyse, Guilavogui n’a pas hésité à comparer la situation actuelle à celle de la junte dirigée par le capitaine Moussa Dadis Camara en 2008. « En Guinée, il y a des scénarios qui se répètent. À l’époque, Dadis disait qu’il avait ramassé le pouvoir dans la rue, pendant que Moussa Keita affirmait que si ce n’était pas lui, personne d’autre ne l’aurait. Aujourd’hui, Ousmane Gaoual, qui a pourtant été un cadre de l’UFDG, reproduit le même schéma. Cela montre bien qu’il veut maintenir le peuple dans la confusion et la stagnation », a-t-il martelé.
Pour conclure, Antoine Dobo Guilavogui a interpellé le président de la transition, le général Mamady Doumbouya, l’exhortant à tirer des leçons de ces dérives. « C’est à Mamady Doumbouya de prendre une décision forte. Je pense que c’est le point crucial sur lequel nous devons tous nous concentrer », a-t-il déclaré avec insistance.
Un climat politique tendu à l’approche de la fin de la transition
Ces critiques interviennent dans un contexte de tensions croissantes, alors que de nombreux acteurs socio-politiques guinéens pressent pour que la transition s’achève d’ici le 31 décembre 2024. Les déclarations d’Ousmane Gaoual Diallo, perçues comme provocantes par certains, ne font qu’amplifier les inquiétudes quant à la stabilité et à l’issue de cette période charnière.
La scène politique guinéenne reste donc en ébullition, chaque sortie publique venant raviver des débats passionnés sur l’avenir du pays et les responsabilités des dirigeants actuels.
Saliou Fatou Cissé pour Planete7.info
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