Guinée : A l’occasion du 08 mars Dr Mariam Tendou Kamara invite le président Doumbouya et son nouveau PM à nommer un gouvernement paritaire à 50%

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Ce vendredi 8 mars 2024 l’humanité célèbre la journée internationale des droits des femmes. Une occasion pour les femmes du monde de réclamer encore plus de droits, d’égalité, de respect et de considération vis-à-vis d’un système et d’une société patriarcale , qui place les hommes aux commandes en tout et partout, et qui en retour les marginalisent et les excluent à plus d’un titre. Pour évoquer l’importance d’une telle journée, notre rédaction a tendu son micro à une parmi tant de femmes battantes qui se font leur maximum pour obtenir plus de droits pour les femmes.

Il s’agit de Dr Mariam Tendou Kamara cofondatrice du Groupe de Réflexion et d’Influence des Femmes (GRIF) et consultante senior onusienne. Dans cet entretien, elle revient sur la célébration de la journée du 8 mars mais surtout elle lance un cri du cœur aux autorités de la transition de composer le prochain gouvernement avec parité à 50%. Suivez !

-Planete7-Bonjour ! Ce vendredi 8 mars l’humanité célèbre la fête internationale des droits des femmes. Que représente cette date pour vous.

Dr Mariam Tendou Kamara : La journée internationale des droits de la femme du 8 Mars est une journée importante pour les mouvements de luttes pour l’avancement de l’agenda des droits des femmes à travers le monde et en Afrique. Elle revêt tout naturellement une importance particulière pour une militante comme moi qui œuvre tout le long de l’année pour l’amélioration de la situation des femmes et des filles dans leur environnement.

– Pour beaucoup la célébration ne doit pas être que festive. Il faut que les femmes aillent au-delà de la fête pour réclamer leurs droits. Qu’en dites-vous ?

Oui je fais partie de cette prise de conscience qui émerge depuis quelques années au sein de nos mouvements de luttes collectives pour nos droits qu’il nous faut repenser cette journée du 8 Mars pour voir comment célébrer les avancées tout en revendiquant une redevabilité auprès de nos états, les premiers garants des droits des femmes. Car, force est de constater que nous avons des avancées mitigées et que les défis sont encore énormes. Par moment on pense qu’il y a même des reculs sur ce qu’on croyait déjà acquis. Prenons juste exemple dans les pays en conflits, qui traversent des crises de gouvernance politique, où ceux en transition politico-militaire, nous remarquons une recrudescence de violences et d’agressions sur le corps de la femme et de la fille, et des inégalités criardes dues à un appauvrissement des populations et l’invisibilisation des voix des femmes dans l’espace public pour la prise en compte de leurs besoins et priorités.

– Justement en Guinée les autorités s’apprêtent à nommer un nouveau gouvernement après la dissolution du précédent. Que souhaiteriez-vous pour avoir plus de femmes dans l’équipe de Bah Oury ?

Je ne suis ni rêveuse, ni idéaliste. Mais je suis absolument convaincue que la Guinée de M’Balia Camara pourra voir dans un proche futur un gouvernement qui reflète la volonté politique au plus haut niveau de donner les mêmes chances aux hommes et aux femmes, à compétence égales. Le chef de l’Etat et son nouveau premier Ministre peuvent oser faire en 2024 ce qui n’a jamais été fait en 65 ans d’indépendance : nommer un gouvernement paritaire à 50%, pas à 30%. Si cela arrive, ils placeront la Guinée dans une catégorie de gouvernance inclusive qui sera un phare pour tout le continent et bien au-delà.  Ça serait historique ! Le talent, les compétences, la créativité, l’expertise nationale et internationale et l’engagement pour servir son pays existe bel et bien au féminin en Guinée. Nous le savons depuis fort longtemps sinon nous n’aurions pas été le premier pays au monde à avoir une femme présider le conseil de sécurité de l’ONU dans les années 70.

– Votre message aux femmes de Guinée, de l’Afrique et du monde entier à l’occasion de cette fête du 8 mars ?

Je souhaite à toutes les femmes du monde, à toutes celles qui luttent tous les jours, à toutes les géantes invisibles où qu’elles soient, dans les villes où en régions, de ne pas baisser les bras ! Cette journée nous rappelle surtout qu’ensemble nous sommes plus fortes, que nous ne sommes pas seules, et que nos luttes féminines et féministes, matérielles et immatérielles, convergent toutes, car elles sont communes sur une multitude de dimensions, d’un pays à l’autre. Je salue la mémoire de nos pionnières et nos devancières qui ont rendu possible que je prenne la parole en ce jour pour exprimer librement mes convictions et jouir d’un nombre de droits. Et à ma mère, merci ne sera jamais assez!

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