Grève des enseignants contractuels communaux : perturbations des cours dans plusieurs établissements scolaires en moyenne Guinée ce lundi.
Après quatre mois de cours sans aucune mesure d’accompagnement sur le terrain, les enseignants contractuels communaux de Guinée décident en fin de passer à la vitesse supérieure pour se faire entendre. Depuis le vendredi 17 février dernier un avis de grève générale est déposé par l’une des structures syndicales qui défendent ces enseignants en l’occurrence le collectif des professionnels de l’éducation réunissant les sortants de L’ISSEG et des ENI.
Entre autres revendications portées par ces enseignants, le respect du contrat qu’ils ont signé avec les collectivités et le déploiement des enseignants contractuels non postés se trouvant à Conakry. Sur le terrain ce lundi, les cours ne se déroulaient pas normalement dans plusieurs établissements scolaires de la moyenne Guinée et des enseignants interrogés disent suivre le mot d’ordre de grève jusqu’à la satisfaction de leurs points de revendication.
Venu d’une autre préfecture, ce jeune qui parle sous anonymat se trouve dans la préfecture de Tougué depuis le mois d’octobre dernier. Enseignant dans une école primaire de la place, il dit n’avoir reçu aucune mesure d’accompagnement depuis son arrivée dans la localité non seulement de la part de l’Etat mais aussi des communautés. Ce lundi, il décide de rester à la maison et accompagne le mouvement de grève.
» Depuis octobre je suis ici. Je travaille mais même le prix du savon c’est les parents qui m’envoient. Je n’ai rien reçu de la part des communautés ici. On ne peut pas continuer comme ça. A l’heure qu’il fait il est 10 h 30 et jusqu’à présent je n’ai pas mon petit déjeuner. Et je ne pourrai pas manger car je n’ai pas d’argent. Ici on ne nous donne rien depuis notre arrivée », martèle l’enseignant.
A la question de savoir s’il a rempli toutes les formalités pour être retenu comme contractuel communal il précise. » J’ai déposé tous les documents demandés et je suis enrôlé maintenant on passe par cette dernière option pour voir si nous serons entendus « a-t-il dit.
Pour sa part, le président du collectif invite ses collègues à bouder les classes. « Depuis vendredi, nous avons déposé l’avis de grève au ministère de l’éducation et cette grève doit se poursuivre ce lundi 20/02/2023 dans toutes les écoles où les enseignants contractuels évoluent » a-t-il indiqué. Poursuivant, il rajoute « Il y a des informations qui circulent sur les réseaux sociaux, une information selon laquelle le ministre aurait dit que la paie serait faite le jeudi. Alors si cette information est réelle, je pense que le département aurait fait un communiqué pour informer l’ensemble des contractuels. Pourquoi refuse-t-il de faire ce communiqué ? Devons-nous croire à un département qui a fait un premier communiqué officiel dans lequel il avait annoncé la paie des enseignants sans que rien ne soit fait ? » s’interroge t’il.
Jusqu’où les enseignants contractuels communaux comptent-ils aller ? Attendons de voir la suite.
Moussa Dieng correspondant régional de Planete7.info