Fermeture prolongée des médias en Guinée : le SPPG alerte sur la détresse du personnel
La fermeture prolongée de plusieurs groupes de médias en Guinée continue de susciter l’inquiétude. Lors de la présentation du troisième rapport annuel sur la situation de la presse guinéenne, le Syndicat des Professionnels de la Presse de Guinée (SPPG) a une nouvelle fois tiré la sonnette d’alarme, dénonçant les conséquences dramatiques de cette situation sur les journalistes et autres travailleurs du secteur.
Sekou Jamal Pendessa, secrétaire général du SPPG, a dressé un tableau sombre de la réalité que vivent les employés des médias suspendus. « C’est une tragédie silencieuse au sein de notre profession. Vous imaginez trois groupes de presse fermés : combien de journalistes, de techniciens et de personnels administratifs ont perdu leur source de revenu du jour au lendemain ? Certains, faute de moyens, ont quitté Conakry pour retourner dans leur village natal. D’autres, plus chanceux, survivent grâce au soutien de leurs proches, mais dans des conditions précaires, contraints à une forme de mendicité », a-t-il déploré.
Le syndicaliste a partagé le témoignage poignant d’un confrère désormais reconverti dans l’agriculture, après avoir été contraint de quitter la capitale avec sa famille. « Imaginez un professionnel habitué au confort d’un bureau climatisé et à un certain niveau de vie, se retrouver brutalement à labourer la terre pour survivre. C’est une régression dramatique », a-t-il illustré.
Au-delà de l’impact social et économique, la fermeture de ces médias installe un climat de crainte au sein des rédactions encore en activité. « Aujourd’hui, personne n’est à l’abri. Même dans les organes de presse encore opérationnels, les journalistes travaillent avec la peur au ventre. Certaines émissions sont suspendues par précaution, de crainte que leurs animateurs ne soient arrêtés et conduits vers une destination inconnue », a alerté Sekou Jamal Pendessa.
Face à cette situation, le SPPG réitère son appel aux autorités pour une résolution rapide et équitable de la crise, afin de permettre aux professionnels des médias de retrouver leur droit fondamental à l’exercice de leur métier dans un cadre serein et sécurisé.
Mohamed Diallo pour Planete7.info
Les commentaires sont fermés, mais trackbacks Et les pingbacks sont ouverts.