Le tribunal de première instance de Kankan a exprimé une position ferme face au meurtre brutal de Madame Adama Konaté, poignardée en plein marché Dibida par Bangaly Traoré. Dans un communiqué officiel, le parquet a condamné avec la plus grande vigueur cet acte criminel et a annoncé une série de mesures judiciaires immédiates pour garantir une réponse exemplaire.
Ce drame, qui a profondément choqué l’opinion publique, a révélé plusieurs dysfonctionnements préoccupants :
Face à la gravité des faits, le parquet a annoncé une série de mesures destinées à assurer la justice avec diligence et fermeté :
Dans son communiqué, le parquet a tenu à exprimer ses profondes condoléances aux femmes de Guinée, en particulier à celles de Kankan, ainsi qu’à l’ensemble de la population. Il a réaffirmé son engagement indéfectible à garantir une justice rigoureuse et à lutter contre toutes les formes de violences à l’égard des femmes.
Enfin, le parquet a tenu à démentir les rumeurs circulant sur les réseaux sociaux : Bangaly Traoré est bel et bien vivant et placé en détention à la maison centrale de Kankan.
Face à l’indignation suscitée par ce crime, les autorités judiciaires assurent qu’aucune impunité ne sera tolérée. La protection des femmes et le respect de l’ordre public demeurent une priorité absolue pour la justice guinéenne.
Saliou Fatou Cissé, correspondant à Kankan pour Planete7.info
]]>Ce lundi 24 mars, une marée humaine composée de femmes marchandes a pris d’assaut l’entrée du marché Bantounka, dans la commune de Lambanyi. Arborant des pancartes dénonciatrices, elles scandaient des slogans tels que « À bas le maire de Lambanyi ! À bas les bailleurs corrompus ! » ou encore « Vive le général Mamadi Doumbouya ! ».
Ces commerçantes, pour la plupart installées sur ce marché depuis plusieurs décennies, dénoncent une décision des autorités communales visant à les déloger au profit d’un opérateur économique chargé de moderniser les lieux. Une décision qu’elles perçoivent comme une menace directe contre leur survie économique.
Mariam Bhoye Bah, l’une des figures de cette contestation, exprime sa frustration : « Certaines d’entre nous exercent ici depuis plus de 34 ans. À l’époque, ce marché n’était même pas identifié. Nous avions déjà été contraintes de quitter Niagara pour nous établir ici, sur instruction des autorités d’alors. Aujourd’hui, on veut encore nous chasser, sans aucune alternative concrète. Pourtant, nombre d’entre nous sont veuves ou seules à subvenir aux besoins de leurs familles. Nous ne pouvons pas nous permettre de perdre notre unique source de revenus. »
Elle ajoute que si un projet de modernisation est réellement en cours, les autorités devraient au préalable proposer un site temporaire pour leur réinstallation.
Dans la foule, Mohamed Cissé partage le même sentiment d’injustice : « Nous ne refusons pas la modernisation du marché, mais encore faut-il que des solutions viables soient mises en place. Comment une vendeuse qui peine à payer 200 000 GNF de loyer par mois pourrait-elle s’offrir un magasin coûtant entre 1 et 2 millions ? Ce n’est qu’un prétexte pour nous écarter ! »
Les manifestantes demandent l’intervention du président de la transition, le colonel Mamadi Doumbouya, afin qu’il se saisisse personnellement du dossier. Elles réclament une concertation avec les autorités locales et exigent des garanties quant à leur avenir professionnel.
Alors que la mobilisation se poursuit, la mairie de Lambanyi reste pour l’instant silencieuse sur cette crise. De leur côté, les commerçantes affichent leur détermination et préviennent qu’elles ne quitteront pas leurs emplacements tant qu’une solution équitable ne leur sera pas proposée.
L’affaire reste donc en suspens, avec une pression croissante sur les autorités pour trouver un compromis acceptable.
Mohamed Diallo pour Planete7.info
]]>À l’approche de la fête de Ramadan, l’insécurité continue de semer l’inquiétude parmi les habitants de Labé. Dans la nuit du dimanche 23 mars 2025, une boutique du quartier Tata1, dans la commune urbaine, a été la cible d’un cambriolage. Si aucun blessé n’est à déplorer, le préjudice financier est considérable : plus de 14 millions de francs guinéens ont été dérobés, selon la victime, Mamoudou Talibé Diallo, interrogée par notre correspondant régional ce lundi 24 mars.
Le propriétaire des lieux, qui s’était rendu à la mosquée pour la prière surérogatoire, a découvert l’effraction à son retour. « À mon arrivée, j’ai constaté que ma boutique avait été cambriolée. Ils ont forcé la serrure pour entrer et ont tout emporté », raconte-t-il avec amertume.
Selon lui, la somme dérobée comprenait 5 millions de francs guinéens confiés par un ami, 9,6 millions destinés au paiement d’un loyer, ainsi que 725 000 francs issus de son commerce. « J’avais également d’autres montants dans mon comptoir, ils ont tout pris. En plus de l’argent, ils ont volé deux téléphones, un Tecno et un Samsung », détaille-t-il.
Ce cambriolage, qui s’ajoute à une série d’actes criminels ces derniers temps, témoigne de la recrudescence de l’insécurité dans la ville de Labé. Pourtant, les forces de défense et de sécurité effectuent régulièrement des patrouilles nocturnes dans la commune. Mais ces mesures semblent insuffisantes face à des malfrats de plus en plus audacieux.
Face à cette situation alarmante, les citoyens interpellent les autorités locales pour un renforcement des dispositifs de sécurité et une lutte plus efficace contre le grand banditisme qui perturbe la quiétude des populations à la veille de cette grande célébration religieuse.
Thierno Abdourahmane Diallo, correspondant à Labé pour Planete7.info
]]>Après l’évaluation des partis politiques par le ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation, Me Jean Alfred Mathos, président de l’Union pour le Progrès de la Guinée (UPG), a réagi avec satisfaction à la confirmation de son parti parmi les 99 formations autorisées à exercer.
« Nous sommes dans la régularité. Le paysage politique doit être assaini, ce n’est pas une chasse aux sorcières », a déclaré Me Mathos, rappelant que cette réforme permet de garantir le respect des lois et de la charte des partis politiques en Guinée.
L’UPG, héritier du défunt Jean-Marie Doré, ancien Premier ministre, voit cette validation comme une reconnaissance de son engagement politique. « Nos militants attendaient cela, nous aussi. Nous nous réjouissons à plus d’un titre », a-t-il ajouté, soulignant l’importance de cette mise en conformité à l’approche des prochaines échéances électorales.
Sur les 174 partis existants, seuls 99 ont été reconnus conformes, tandis que 75 autres ont été écartés. Pour Me Mathos, cette démarche est essentielle pour structurer la vie politique guinéenne. « Ceux qui veulent créer ou gérer un parti devront désormais se conformer aux règles », a-t-il affirmé.
Face aux contestations possibles, il estime que les partis concernés disposent de recours. « Il n’y a pas de passe-droit face à la loi. Chacun doit la respecter », a-t-il insisté, soulignant que cette évaluation vise à garantir une compétition politique équitable.
Avec cette réforme, Me Jean Alfred Mathos espère une meilleure structuration du débat démocratique en Guinée. « En termes de bataille d’opinion, les grands partis restent les plus influents, mais tous doivent jouer selon les mêmes règles », a-t-il précisé.
Dans un contexte où la transparence et la régularité sont des attentes majeures, cette évaluation marque un tournant pour la vie politique guinéenne. Me Mathos en appelle à un engagement collectif pour faire respecter les lois et assurer un processus électoral inclusif et équitable.
Mountaga Pandiara Diallo pour Planete7.info
]]>La colère monte à Bissandougou, dans la sous-préfecture de Tintioulen (préfecture de Kankan). Ce lundi, aux environs de 13 heures, des dizaines de femmes ont pris d’assaut la préfecture de Kankan pour dénoncer l’arrivée de troupeaux de bœufs en provenance du Mali. Une situation qu’elles jugent intolérable en raison des tensions récurrentes liées à la transhumance incontrôlée.
Selon les manifestantes, l’introduction de ces bêtes représente une menace pour leurs terres et leurs ressources pastorales. Alertées par l’arrivée d’un troupeau en provenance de Kérouané, les populations locales ont aussitôt exprimé leur indignation.
Face à cette fronde, le préfet de Kankan, le contrôleur général de la police Kandia Mara, a rappelé la stricte interdiction de la transhumance dans la région. « Ces bœufs sont entrés dans la zone de Tintioulen alors que leur présence est interdite. Dès que la population a appris leur passage, elle s’est mobilisée pour s’opposer à cette situation », a-t-il expliqué.
Les autorités locales, dépêchées sur place, se sont rapidement heurtées à une vive résistance. « À notre arrivée, nous avons trouvé une foule déterminée, empêchant tout accès au site. Les jeunes étaient intransigeants et refusaient tout dialogue direct. Pour éviter un affrontement, nous avons convoqué les représentants coutumiers et communautaires afin d’apaiser les tensions », a détaillé le préfet.
La convocation du Sotikèmo (chef coutumier), du président de la jeunesse et d’autres leaders locaux a cependant été mal interprétée par les manifestants, qui ont cru à leur arrestation. « Ils sont venus en force exiger leur libération, alors qu’ils n’étaient nullement détenus mais simplement invités à des échanges », a précisé Kandia Mara.
Grâce aux discussions engagées, la situation s’est progressivement apaisée. Le préfet a tenu à rassurer la population sur la fermeté des autorités quant à l’application des restrictions en vigueur.
« La transhumance étrangère demeure formellement interdite. Seuls les bœufs appartenant aux habitants de la localité ou ceux destinés à la vente sont autorisés à rester sur place », a affirmé le préfet, soulignant son engagement à faire respecter cette mesure.
Ces déclarations ont été accueillies avec soulagement par la communauté. Sékou Konaté, conseiller du Sotikèmo, a salué cette décision : « Le préfet nous a rassurés. Nous n’accepterons plus aucun troupeau étranger sur nos terres. »
Pour Nansira Condé, citoyenne de Bissandougou, cette prise de position marque une victoire pour les habitants. « Aujourd’hui, nous sommes soulagés. Le préfet nous a entendus et a pris une décision qui nous protège. Que Dieu le bénisse et le fasse monter en grade ! »
Cet épisode illustre les tensions persistantes autour de la transhumance et ses conséquences sur les ressources locales. La vigilance des autorités sera désormais cruciale pour prévenir de nouveaux conflits et garantir le respect des interdictions en vigueur.
Avec cette mobilisation, les habitants de Bissandougou envoient un message clair : leur territoire n’accueillera plus de troupeaux étrangers. Reste à voir si cet engagement sera suivi d’actions concrètes et durables.
Saliou Fatou Cissé, correspondant à Kankan pour Planete7.info
]]>Monsieur Thione NIANG ,
Vous êtes une figure de référence pour la jeunesse africaine. Votre parcours, votre engagement et votre volonté constante de porter la voix de l’Afrique inspirent des milliers de jeunes sur le continent et dans la diaspora. C’est grâce à des modèles comme vous que beaucoup d’entre nous gardons espoir que l’Afrique renaîtra de ses cendres.
Personnellement, c’est en vous suivant que j’ai décidé de m’inscrire à une formation à Harvard et d’y obtenir mon certificat. Vous êtes un moteur qui pousse à se dépasser.
C’est donc avec beaucoup d’attention que j’ai suivi vos prises de parole autour du projet Simandou 2040. Ce projet a un potentiel immense pour la Guinée et pour la sous-région.
Mais je ressens le besoin de partager une réflexion sincère.
La Guinée est différente du Sénégal.
Le Sénégal, depuis son indépendance, a construit une tradition d’élaboration de plans stratégiques, toujours accompagnés de diagnostics clairs et rendus publics. De Senghor avec ses plans quadriennaux et quinquennaux, à Abdou Diouf avec ses programmes d’ajustement et son plan décennal de lutte contre la pauvreté, en passant par Abdoulaye Wade et ses projets structurants inspirés du Plan Omega et du NEPAD, puis Macky Sall et le Plan Sénégal Émergent (PSE), jusqu’à aujourd’hui avec Bassirou Diomaye Faye, à peine investi, il met déjà en place une feuille de route axée sur la souveraineté économique, la lutte contre la corruption, le développement endogène. Il continue cette tradition de rendre publics les projets, de consulter la population et de publier des documents stratégiques comme la SNDES 2025-2029, un document clair que j’ai eu l’occasion de lire récemment et qui inspire confiance. Au Sénégal il y a :
Des plans stratégiques clairs, documentés et accessibles : Chaque projet majeur est accompagné de diagnostics précis, de réformes détaillées, de prévisions chiffrées et d’indicateurs de suivi. Le peuple est toujours informé. Le Plan Sénégal Émergent (PSE) en est un bel exemple, et récemment, la Stratégie Nationale de Développement Économique et Sociale (SNDES) 2025-2029 que j’ai lue est un document exemplaire, structuré, clair, qui inspire confiance.
Le respect du peuple et la culture de la transparence : Les Sénégalais sont considérés comme des citoyens à part entière, à qui on ne raconte pas des histoires. Les gouvernements respectent leur intelligence collective et s’efforcent de présenter leurs projets de manière rigoureuse et publique :
En Guinée, malheureusement, nous avons eu notre lot de dirigeants et d’intellectuels corrompus. Des projets annoncés sans documents, des initiatives lancées sans suivi ni rigueur. La population ne veut plus revivre ces erreurs. Nous voulons avancer avec des dirigeants capables de concevoir des projets sérieux, transparents et accessibles à tous.
Aujourd’hui, avec Simandou 2040, j’ai l’impression que ce sont les étrangers qui en savent plus que les Guinéens eux-mêmes. Le site officiel (https://simandou2040.gn/) est pratiquement vide. Cliquer sur « découvrir le programme » ne mène à rien.
Le gouvernement semble avoir besoin de faire appel à des figures publiques étrangères respectées, comme vous, pour légitimer ce projet auprès de la population. Mais pourquoi ? Le gouvernement sénégalais n’a jamais eu besoin d’une personnalité guinéenne pour promouvoir ses projets. Parce qu’il respecte son peuple, et parce que ce peuple est éduqué à demander des preuves, des documents, des bilans, et à refuser la propagande facile.
La Guinée n’a pas un problème de développement. La Guinée a un problème de capital humain, d’organisation et de gouvernance. Le président Mamadi Doumbouya pose des actes louables et on ne peut que l’encourager. Mais la vraie question est : sommes-nous prêts à porter un projet aussi ambitieux que Simandou 2040 sans documentation accessible, sans vision partagée, et sans une base au risque à tout moment de se retrouver au point initial ?
Quand nous aurons accès à la documentation sérieuse et complète sur ce projet, c’est nous-mêmes, citoyens guinéens, qui allons le défendre. Mais sans information claire, la confiance ne peut pas naître.
Vous avez aujourd’hui un rôle important. Si vous choisissez de soutenir ce projet, j’espère sincèrement que c’est parce qu’il repose sur des bases solides et qu’il en vaut la peine. Mais si demain — et je ne le souhaite pas — des désillusions apparaissent, pourrons nous toujours regarder vers vous comme un modèle de sincérité et d’intégrité ?
Avec tout mon respect et ma sincérité.
Que Dieu bénisse la Guinée et l’Afrique
Par Mamadou Hawa Diallo, Consultante
]]>L’insécurité continue de semer l’inquiétude à Conakry. Dans la matinée de ce lundi, le corps sans vie d’un tailleur du nom de Boubacar Diallo, âgé d’environ 30 ans et célibataire, a été découvert dans son atelier à Bambéto. Si les causes exactes de son décès restent indéterminées, plusieurs éléments intrigants entourent cette tragédie, notamment la disparition de son ami, dont le téléphone est injoignable.
Mamadou Barry, voisin direct du défunt, a été l’un des premiers à être informé du drame. Il raconte la manière dont il a appris la nouvelle : « Ce matin, j’ai reçu un appel de la personne qui avait fait venir Boubacar ici. Il se trouve à Siguiri et m’a annoncé que le jeune tailleur était décédé. Selon lui, c’est l’ami de Boubacar qui l’a informé avant de couper tout contact. En arrivant à l’atelier, j’ai trouvé la porte entrouverte, des billets de banque éparpillés au sol et une mare de sang près du corps. »
Face à ces éléments, Mamadou Barry reste perplexe. « On ne peut pas affirmer avec certitude qu’il a été tué, mais les indices sont troublants. La police est arrivée sur place pour les premières constatations. Ce qui est certain, c’est que Boubacar n’avait aucun problème de santé connu. Il était parmi nous depuis près de deux ans, et nous n’avions jamais remarqué quoi que ce soit d’inquiétant. »
Mamadou Pathé Diallo, frère de la victime, abonde dans le même sens. Il confie avoir été prévenu par le président de leur association, sans détails sur les circonstances du décès. « En arrivant à son atelier, j’ai trouvé une foule immense et les agents de la protection civile sur place. J’ai essayé de comprendre ce qui s’était réellement passé, mais aucune explication claire ne nous a été donnée jusqu’ici. Ce que nous savons, c’est qu’il présentait une blessure et que de l’argent était éparpillé à côté de lui, avec un couteau non loin du corps. Cependant, cela ne signifie pas forcément qu’il a été assassiné, car en tant que tailleur, il pouvait aussi utiliser cet outil dans son travail. Mon frère ne souffrait d’aucune maladie pouvant expliquer une mort soudaine, du moins à ma connaissance. »
Face à cette découverte troublante, les forces de l’ordre ont ouvert une enquête pour déterminer les causes exactes du décès de Boubacar Diallo. La disparition de son ami et la présence d’éléments suspects sur la scène renforcent les interrogations.
Les habitants du quartier Bambéto, sous le choc, espèrent obtenir des réponses rapidement, alors que l’insécurité reste une préoccupation majeure dans la capitale guinéenne.
Mohamed Diallo pour Planete7.info
]]>Nzérékoré fait face à une recrudescence inquiétante de l’insécurité. Une semaine après qu’un élève a été blessé par une balle perdue, un ingénieur a été la cible d’une attaque armée dans la nuit du samedi 22 mars 2025, à Galaye, localité située à trois kilomètres du centre-ville.
Selon les informations recueillies, trois individus armés, circulant sur deux motos, ont tendu une embuscade à la victime avant de lui tirer dessus et de s’emparer de sa moto de marque TVS Star 125. L’ingénieur, grièvement blessé à la tête, a survécu à l’attaque et a livré son témoignage poignant à notre reporter. « Je revenais de Nzérékoré après avoir rendu visite à ma mère malade. Il était environ 20h30 lorsque j’ai fait une halte près du pont Tilé pour cueillir des feuilles médicinales demandées par mon épouse. Soudain, j’ai aperçu un motard foncer à toute vitesse derrière moi. Sentant le danger, j’ai accéléré, mais en arrivant à l’entrée du village, j’ai dû ralentir en raison des fossés creusés par l’eau de ruissellement. C’est alors que le motard m’a interpellé, prétendant que j’avais laissé tomber quelque chose. Effectivement, il s’agissait des feuilles que je venais de ramasser. Je suis retourné les récupérer, sans me douter du piège qui m’attendait. »
À peine avait-il repris la route qu’il a remarqué une moto dissimulée derrière des herbes près d’un nouveau magasin en construction. « Dès que je me suis approché, deux hommes ont surgi pour me barrer la route. J’ai ralenti pour éviter de les percuter. Ils ont alors fait tomber leur moto devant moi et sont descendus, armés de fusils. L’un d’eux m’a sommé de leur remettre mon engin sous peine de mort. J’ai tenté de contourner leur moto, mais avant même d’avoir pu réagir, l’un d’eux a ouvert le feu à bout portant. La balle m’a traversé de l’oreille droite jusqu’au front. Je me suis évanoui sur le coup. »
Profitant de son inconscience, les assaillants ont pris la fuite en direction de Nzérékoré avec sa moto.
Reprenant connaissance, la victime a réussi à se traîner jusqu’à un bar situé à une centaine de mètres, où elle a sollicité de l’aide. « J’ai crié au secours à plusieurs reprises, demandant qu’on éclaire la zone car je saignais abondamment. J’ai ensuite rejoint mon village, où les jeunes se sont mobilisés pour tenter de rattraper les agresseurs, mais ils avaient déjà disparu. Transporté à l’hôpital, on m’a fait passer des radios temporales et faciales, confirmant l’absence de corps étranger. J’ai reçu des soins et un rendez-vous a été fixé pour mon pansement. »
Face à la multiplication des attaques dans la région, cet ingénieur devient la troisième victime en quelques jours. Inquiet pour la sécurité des habitants, il lance un appel pressant aux autorités. « L’insécurité est totale. Trois attaques en si peu de temps, c’est inadmissible ! Si même à l’entrée du village nous ne sommes plus à l’abri, alors où allons-nous ? J’appelle les autorités à agir, car nous nous sentons abandonnés. Il est urgent de renforcer la sécurité des citoyens ! »
Nzérékoré, naguère paisible, bascule progressivement dans une insécurité alarmante. La population, livrée à elle-même, attend des mesures concrètes pour mettre fin à cette vague de violences.
Pépé Blaise Théa, correspondant à Nzérékoré pour Planete7.info
]]>La Haute Autorité de la Communication (HAC) a procédé, ce samedi 22 mars 2025, à la pose de la première pierre de son siège régional à N’Zérékoré, précisément au quartier Gonia 3, secteur Kpomota. Cette initiative marque une étape clé dans le renforcement de la régulation des médias en Guinée. La cérémonie, empreinte de solennité, a réuni des autorités administratives, religieuses et des acteurs du secteur médiatique.
Prenant la parole, le président de la HAC, Boubacar Yacine Diallo, a rappelé le rôle essentiel de son institution dans l’encadrement de la presse guinéenne. Il a souligné l’influence considérable des médias et la nécessité d’un exercice journalistique fondé sur l’éthique et la déontologie. « La presse a un pouvoir, parfois même on la considère comme un véritable pouvoir. Mais lorsqu’il n’est pas accompagné de responsabilité, il peut représenter un danger pour l’unité nationale, la cohésion sociale et le vivre-ensemble. Notre mission est de veiller à ce que l’information soit traitée avec rigueur, en encourageant les professionnels respectueux des règles et en sanctionnant, lorsque nécessaire, ceux qui s’en écartent », a-t-il déclaré devant l’assistance.
Dans son discours, Boubacar Yacine Diallo a tenu à féliciter les journalistes de N’Zérékoré pour leur professionnalisme et leur sens des responsabilités, notamment lors des événements douloureux qui ont récemment secoué la région. « Nous saluons la presse de N’Zérékoré, qui a fait preuve d’une grande maturité dans le traitement des faits d’actualité, même en période de crise. Depuis notre prise de fonction, nous n’avons jamais enregistré la moindre plainte contre un journaliste ou un média de cette région, ni de la part des citoyens, ni des autorités », a-t-il souligné, tout en adressant ses condoléances aux familles endeuillées et ses vœux de rétablissement aux blessés.
Rebondissant sur l’actualité nationale, le président de la HAC a évoqué l’assassinat tragique de Dame Adama Konaté à Kankan. Il a exhorté les journalistes de cette région à s’inspirer du modèle de N’Zérékoré dans leur couverture médiatique. « Un drame s’est produit à Kankan, où une femme a été lâchement assassinée. Face à de telles situations, la presse a un rôle crucial à jouer : informer avec prudence, traiter l’actualité avec responsabilité et éviter toute dérive susceptible d’alimenter les tensions. J’invite donc les journalistes de Kankan à suivre l’exemple de leurs confrères de N’Zérékoré », a-t-il insisté.
Avec la construction prochaine de son siège régional à N’Zérékoré, la HAC entend renforcer son action en faveur d’une presse libre mais encadrée, garantissant un traitement équilibré et responsable de l’information. Cette initiative témoigne de l’engagement de l’institution à rapprocher la régulation des médias des réalités locales, dans un contexte où le rôle de la presse est plus crucial que jamais.
Pépé Blaise Théa, correspondant à Nzérékoré pour Planete7.info
]]>Tierno Monenembo déclare dans l’une de ses tribunes que <<les responsables des malheurs de la Guinée s’appellent Sékou Touré, Lansana Conté, Dadis Camara, Sékouba Konaté, Alpha Condé et Mamadi Doumbouya>>.
On va le lui concéder, mais est-ce qu’il sait que le président du parti (UFDG) pour lequel il milite a été l’un des plus fervents serviteurs de Lansana Conté ?
Si le Général Conté est l’un des responsables du malheur de la Guinée comme l’affirme Tierno Monenembo, alors qu’en est-il de celui qui avait été le parrain du Koudeïsme au Fouta en 2001 pour claironner la nécessité de le garder au pouvoir ?
Si la démarche de Tierno Monenembo est objective, il ne peut diaboliser le Général Conté tout en encensant l’un de ceux qui ont contribué à le maintenir au pouvoir à vie.
Maka Ndenda Bah
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