Malgré la présence de nombreuses ONG en Guinée et la participation active du pays aux conférences internationales sur le climat, notamment les COP, les progrès sur le terrain tardent à se concrétiser. La déforestation massive persiste, et la majorité des ménages guinéens continue de cuisiner avec du charbon de bois, faute de moyens pour accéder à des alternatives plus écologiques comme le gaz. Ce dernier, bien qu’étant une option plus propre, reste hors de portée pour une grande partie de la population en raison de son coût prohibitif.
Certes, des initiatives notables ont été prises, telles que l’annonce de la construction de l’usine de fabrication de bouteilles de gaz à Konta. Cependant, ces efforts, bien qu’encourageants, demeurent insuffisants face à l’ampleur du problème. La réalité est que la majorité des Guinéens, confrontés à un chômage endémique et à une pauvreté généralisée, n’ont pas les moyens de se tourner vers des sources d’énergie plus propres. Le charbon de bois, malgré ses conséquences désastreuses pour l’environnement, reste la solution la plus abordable pour répondre aux besoins énergétiques de base.
Les conférences internationales, telles que les COP, sont certes cruciales pour fixer des objectifs mondiaux en matière de climat. Cependant, elles peinent à adresser les défis quotidiens que rencontre la population guinéenne. Comment demander à une population de protéger l’environnement lorsqu’elle n’a pas d’alternatives viables pour subvenir à ses besoins énergétiques essentiels? Le gaz, bien qu’étant une énergie propre, demeure un luxe inaccessible pour de nombreuses familles, rendant la transition énergétique difficilement envisageable à grande échelle.
Pour que la Guinée puisse réellement s’engager dans la lutte contre le réchauffement climatique, il est impératif de proposer des solutions alternatives qui soient non seulement écologiques, mais également financièrement accessibles et adaptées aux réalités locales. Des technologies telles que les foyers améliorés, qui réduisent la consommation de bois, ou les panneaux solaires pour la cuisson, pourraient représenter des alternatives viables. Toutefois, pour que ces technologies soient largement adoptées, elles doivent être subventionnées par l’État avec le soutien des ONG.
Il est également crucial d’intensifier les efforts de sensibilisation des citoyens aux dangers de la déforestation et aux impacts du changement climatique. Une grande partie de la population ignore encore que la destruction des forêts met en péril leur avenir et celui des générations futures.
En conclusion, si la Guinée aspire à jouer un rôle significatif dans la lutte contre le changement climatique, les engagements internationaux doivent impérativement être complétés par des actions concrètes sur le terrain. Les solutions doivent être accessibles à tous, sans quoi la déforestation continuera de s’aggraver, rendant la lutte contre le réchauffement climatique encore plus ardue dans les années à venir.
Hawa Mohamed Soumah pour Planete7.info
