En Guinée la route tue plus que certaines Maladies (Par Mbemba Bah)
Sur les 43 000 km de routes dont dispose la République de Guinée à peine 2600 km sont couvertes de bitumes. Et pourtant le réseau routier vaut pour un pays ce que les vaisseaux sanguins représentent pour le corps humain. En clair sans route pas de développement pour un pays. Mais en Guinée au lieu que les routes soient un vecteur de développement ou de décollage économique. Elles demeurent de véritables mouroirs pour les citoyens. Eh bien, ce n’est pas une plaisanterie en Guinée la route tue plus que certaines Maladies.
Pas une semaine, pas un mois ne passe sans que les accidents de circulation ne fassent des victimes qui se comptent parfois par dizaines ; Et des centaines par ans. Les causes ne sont pas si étranges, elles sont connues de tous :
1) à 50% les accidents résultent des excès de vitesse, avec ou sans alcool au volant.
2) les surcharges. Il n’est pas rare de voir un véhicule destiné à transporter des passagers utilisé pour transporter des bagages et vice versa. Cela accroît le nombre d’accidents.
3) l’état de défectuosité des engins en circulation. Certains véhicules sont des cercueils ambulants tellement vétustes et sont en manque d’entretien.
4) La défaillance des Infrastructures routières :
Hormis les trajets Conakry Sierra Léone, Conakry Kankan et Conakry-Boké qui sont bien praticables ; De nombreuses routes nationales pour ne pas dire la totalité sont en mauvais état et manquent d’entretien et de signalisation adéquate. Les usagers des tronçons : Mamou-Faranah, Kissidougou-Gueckedou; Macenta-Beyla , Boké-Gaoual, Kindia-Telémelé, Mamou-pita pour ne citer que ceux-là, peuvent témoigner du calvaire qu’ils vivent en empruntant ces routes. Les nids-de-poule, l’éclairage public et le marquage routier inexistant ou effacé augmentent le risque d’accidents.
5) le non-respect du code de la route. Plus grave, c’est l’indifférence la plus totale des autorités en charge de la construction et de l’entretien des routes, ainsi que de la sécurité routière.
Bref les routes guinéennes nourrissent nos cimetières chaque jour. Alors combien de temps allons-nous continuer à pleurer ces morts ? à Quand des décisions fermes et dispositions adéquates pour réduire les accidents de circulation en Guinée ?
Tous ces milliards engloutis dans des barrages hydrauliques auraient pu doter notre pays d’infrastructures routières dignes de noms à l’image de la Côte D’ivoire. Là au moins on aurait sauvé des vies ; Au lieu d’investir dans l’électricité pour continuer à vivre dans l’obscurité.
Ibrahima M’bemba Bah Directeur chargé de la communication du BLOC LIBÉRAL/ président du Réseau des jeunes politiques Guinéens ( REJEPGUI).