Élections 2025 : Dr. Édouard Zotomou dénonce un « mensonge d’État » et un agenda caché du pouvoir
Lors d’une interview exclusive accordée à notre rédaction, Dr. Édouard Zotomou, président de l’Union Démocratique pour le Renouveau et le Progrès (UDRP) et vice-président de l’Alliance Nationale pour l’Alternance Démocratique (ANAD), a dénoncé ce qu’il qualifie de « contradictions flagrantes » dans les déclarations des autorités de la transition sur l’organisation des élections en 2025.
L’homme politique pointe du doigt un double discours au sommet de l’État. Selon lui, alors que le chef de la junte a affirmé que toutes les élections pourraient être organisées cette année, le porte-parole du gouvernement, le ministre des Transports, a tenu des propos inverses, soulignant que toutes les échéances électorales ne seraient pas réalisables.
Pour Dr. Zotomou, cette confusion ne date pas d’aujourd’hui. « Il y a même eu une double erreur », relève-t-il. « D’abord, on nous avait dit que le référendum constitutionnel se tiendrait au premier trimestre de l’année. Ensuite, c’est le Premier ministre ou son porte-parole qui est venu rectifier, avançant plutôt un déroulement au premier semestre. Or, un trimestre et un semestre, ce n’est pas la même chose ! » ironise-t-il.
À ses yeux, ces revirements successifs traduisent une volonté de « faire avaler progressivement une pilule difficile à digérer » à la population. « Ils savaient depuis le départ qu’ils n’allaient pas organiser d’élections, mais ils préparent l’opinion à l’accepter petit à petit », accuse-t-il.
Il doute sérieusement de la sincérité du processus de transition. Pour lui, un véritable retour à l’ordre constitutionnel s’accompagne de signes concrets, notamment des préparatifs visibles. Or, « on n’a vu aucun indice allant dans ce sens », insiste-t-il.
« Quand une association de travailleurs doit effectuer une mission, son engagement la veille donne une idée de la qualité du travail à venir », illustre-t-il. « Ici, nous ne voyons aucun engouement, aucune action concrète en faveur d’élections crédibles et transparentes. »
Face à ce constat, Dr. Zotomou rappelle que les Forces Vives de Guinée (FVG) avaient clairement rejeté la légitimité du Comité National du Rassemblement pour le Développement (CNRD) et de son gouvernement après le 31 décembre dernier. « Nous ne les reconnaissons plus, mais nous ne pouvons pas les forcer à partir, car ils détiennent les armes, l’argent et l’administration », déplore-t-il.
Malgré cette asymétrie de pouvoir, l’opposant assure que la contestation ne faiblira pas. « Nous allons continuer à dénoncer vigoureusement cette mascarade », affirme-t-il. « On est en train de tromper le peuple, et nous ne pouvons pas l’accepter. »
Son inquiétude est claire : « Si ce mensonge continue, ce peuple finira par se retourner contre nous tous. » Un avertissement qui résonne dans un climat politique de plus en plus incertain.
Mountaga Pandiara Diallo pour Planete7.info
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