Éditorial/ Procès 28 septembre 2009: Le grand triomphe de la justice guinéenne .

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Le procès historique des responsables du carnage du 28 septembre 2009 au stade de Conakry s’est achevé, apportant avec lui un sentiment de justice longtemps attendu par les victimes et la nation guinéenne. Les sentences sévères prononcées contre les principaux accusés, notamment Aboubacar Sidiki Diakité alias Toumba, le capitaine Dadis Camara, Moussa Tiegboro Camara, Marcel Guilavogui, Blaise Goumou, et Claude Pivi, marquent une étape cruciale dans le parcours de la Guinée vers la réconciliation et la restauration de la justice.

Les peines infligées : 10 ans d’emprisonnement pour Toumba, 20 ans pour Dadis et Tiegboro, 18 ans pour Marcel Guilavogui, 15 ans pour Blaise Goumou, et la réclusion criminelle à perpétuité assortie de 25 ans de sûreté pour Claude Pivi, toujours en cavale sont plus que des sanctions pénales. Elles sont le symbole d’une justice qui, après des années de scepticisme et de doutes, a prouvé sa capacité à affronter les défis les plus complexes et à faire triompher la vérité.

Ce procès n’a pas seulement mis en lumière les crimes odieux commis en 2009, mais a également révélé une nouvelle génération de magistrats guinéens, dont le professionnalisme et l’engagement ont transcendé les attentes. Le Président du Tribunal, Ibrahima Sory 2 Tounkara, a dirigé les débats avec une sérénité et un calme remarquables, établissant un précédent de compétence et d’intégrité qui servira de référence pour les futures générations de juristes.

Le procureur Algassimou Diallo et son équipe de substituts ont joué un rôle déterminant en portant haut l’étendard de la justice, prouvant que la Guinée peut compter sur des professionnels de haut calibre pour défendre les principes de l’État de droit. Leur prestation durant ce procès a démontré une capacité remarquable à articuler les arguments de manière claire et convaincante, contribuant à élever le niveau des débats et à garantir que la justice soit rendue de manière équitable et transparente.

Les avocats de la partie civile, Maîtres Alpha Amadou DS Bah, Alimatou Camara, et Hamidou Barry, ont également marqué ce procès par leur détermination et leur dévouement à défendre les droits des victimes. De l’autre côté, les avocats de la défense, tels que Maîtres Jean Baptiste Jocamey Haba, Pépé Antoine Lamah, et le duo Maîtres Paul Yomba Kourouma et Lancinet Sylla, ont démontré un professionnalisme exemplaire, assurant que même ceux accusés des crimes les plus graves aient droit à une défense juste et équitable.

Il est également crucial de souligner le rôle essentiel des autorités de la Transition dans la tenue et la réussite de ce procès. Leur engagement indéfectible à voir la justice rendue a été déterminant. En particulier, la volonté et la détermination du Général de Corps d’armées Mamadi Doumbouya, Président de la Transition, ont été des facteurs clés dans la réalisation de ce procès historique. Là où d’autres ont échoué, le Général Doumbouya a réussi à mettre en place les conditions nécessaires pour que la justice puisse s’exprimer pleinement, prouvant ainsi que la Guinée peut et doit faire face à son passé pour construire un avenir meilleur.

Ce procès historique est plus qu’une simple affaire judiciaire ; c’est une affirmation de la capacité de la Guinée à se regarder en face, à reconnaître ses erreurs et à faire les pas nécessaires vers une société plus juste et équitable. Il est une preuve tangible que, malgré les défis et les obstacles, la justice peut prévaloir et les institutions peuvent fonctionner efficacement lorsque la volonté collective de la société s’unit pour soutenir l’État de droit.

En fin de compte, ce procès a ouvert une nouvelle page dans l’histoire de la Guinée, une page où la justice n’est pas seulement un idéal, mais une réalité tangible. Il a envoyé un message clair : aucune position de pouvoir ne peut garantir l’impunité, et les crimes les plus graves seront poursuivis avec toute la rigueur de la loi. Ce verdict est un appel à tous les citoyens et à tous les responsables publics à œuvrer pour une société où la justice et l’équité sont les piliers de notre vie commune. La justice guinéenne, en se révélant à la hauteur de cette tâche monumentale, a non seulement honoré la mémoire des victimes, mais a aussi tracé la voie vers un avenir plus juste et harmonieux pour toute la nation.

 

Sékou Koutoubou Kaba

Journaliste

Tel: 623 12 32 32

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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