Drame de N’Zérékoré : Les écoles toujours paralysées après trois jours de deuil national

Après la tragédie survenue le 1er décembre 2024 au stade du 3 Avril, qui a coûté la vie à 56 personnes et fait de nombreux blessés, selon les chiffres officiels, les écoles de N’Zérékoré demeurent fermées, malgré la levée du deuil national. Dans un contexte où les activités économiques et administratives reprennent progressivement, l’éducation reste en suspens.

Dans toutes les écoles visitées par notre correspondant régional, les salles de classe restent fermées. Aucun élève à l’horizon. Seuls quelques responsables administratifs ont été aperçus dans leurs bureaux, préparant les conditions d’une éventuelle reprise. « Cette tragédie a bouleversé toute la communauté. Certains parents ont perdu jusqu’à trois enfants. C’est une douleur indescriptible », confie un responsable d’école.

Au sein de l’école primaire Mamady Konaté, le directeur Cécé I. Théa témoigne : « Nous avons perdu deux élèves dans ce drame : Herman Kolomou, candidat aux examens d’entrée en 7ème année, et Robert Koulemou, élève en 4ème année. Cela a laissé une empreinte profonde dans nos cœurs et celles des familles endeuillées. » Il ajoute que, malgré la présence du personnel administratif, les élèves ne sont pas encore retournés en classe.

Selon Cécé I. Théa, des plans d’emploi du temps spéciaux ont été élaborés pour compenser les heures perdues. « L’autorité supérieure nous a demandé d’organiser des cours de rattrapage. Ces emplois du temps sont prêts et seront bientôt appliqués, si Dieu le veut », a-t-il déclaré.

Dans un communiqué daté du 3 décembre 2024, la direction préfectorale de l’éducation (DPE) avait fixé la reprise des cours au mercredi 4 décembre. « Vu le calendrier scolaire 2024-2025, la reprise des cours aura lieu demain mercredi à partir de 7h45 dans toutes les écoles de la préfecture, en particulier celles de la commune urbaine, durement touchées par ce drame », pouvait-on lire dans le texte. Pourtant, cette directive reste lettre morte : écoles publiques et privées restent portes closes.

Si les activités socioprofessionnelles et économiques ont progressivement repris à N’Zérékoré après les trois jours de deuil national décrétés par le gouvernement, l’éducation reste l’un des secteurs les plus affectés. La douleur de la perte de proches semble encore trop présente pour permettre une reprise normale des cours.

Alors que les regards se tournent vers les autorités locales et éducatives pour trouver des solutions rapides et efficaces, la question reste posée : comment restaurer la confiance et l’élan nécessaires pour rétablir l’enseignement dans une ville encore meurtrie ?

 

Pépé Blaise Théa pour Planete7.info 

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