Dr. Faya Millimouno appelle à l’unité et à la réforme pour une Guinée prospère en 2025

À l’occasion de la fin de l’année 2024, le président du Bloc Libéral, Dr. Faya Millimouno, a prononcé un discours empreint de responsabilité et d’espoir, soulignant les défis auxquels la Guinée fait face, notamment les violences, l’insécurité et les problèmes économiques. Il a appelé à une réévaluation des modèles économiques et à un engagement collectif pour bâtir une nation où chaque Guinéen peut prospérer. En formulant des vœux pour une année paisible et prospère, Millimouno a insisté sur la nécessité de rétablir la justice, de promouvoir l’éducation et de renforcer la cohésion sociale pour un avenir meilleur.

Discours ci dessous 

Mesdames, mesdemoiselles et messieurs,
En ce jour de passage vers le nouvel an 2025, je prends la parole avec humilité et responsabilité, conscient des défis qui marquent notre nation, mais aussi des espoirs qui nous animent. Je commencerai par les faits saillants qui ont marqué l’année qui finit.
En effet, l’année écoulée a été une période d’incertitudes, marquée par des événements terribles et traumatisants pour les Guinéens. Je pense notamment aux nombreux accidents de la route ayant endeuillé des centaines de familles, à l’insécurité devenue une préoccupation nationale, à la tragédie du 1er décembre au stade de N’Zérékoré. Tant d’espoirs ont été déçus en 2024, en raison de la violation constante des droits humains, de la limitation des libertés, des nombreux scandales de détournements des fonds publics (à la douane, aux impôts, à l’OGP, etc.), de l’insécurité qui règne en maître et de l’immobilisme de l’appareil judiciaire.
Je veux profiter de cette occasion pour renouveler, au nom de tous les militants et militantes du Bloc Libéral, nos condoléances les plus attristées aux familles des victimes et formuler des vœux de prompt rétablissement aux nombreux blessés. Je continue d’interpeller l’appareil judiciaire de se bouger pour donner un sens à la promesse du Général Mamadi DOUMBOUYA de faire de la justice une boussole en République de Guinée.
Mesdames, mesdemoiselles et messieurs,
L’année 2024 a été aussi marquée par le même modèle économique qui a déjà montré ses limites depuis longtemps. Il s’agit du modèle qui consiste à pourvoir les industries étrangères en matières premières. Le moment n’est-il pas venu de changer ce modèle économique d’extraction de mines et d’exploitation de ressources limitées ? Nous devrions plutôt nous concentrer aujourd’hui sur la construction d’une base industrielle pour fabriquer et exporter des produits finis tels que des barres d’acier provenant de notre minerai de fer du Mont Nimba, du Mont Simandou, du Mont Yonon, etc., l’aluminium provenant de notre bauxite, des pneus et d’autres produits plastiques fabriqués à partir de notre hévéa, les meubles fabriqués à partir de notre bois, les produits de textiles en tissu tissés à la main à partir de notre coton cultivé localement, etc. Pourquoi ne pas responsabiliser et soutenir les entrepreneurs culturels et créatifs afin que le travail des artisans, écrivains, musiciens, plasticiens, acteurs, designers, danseurs, etc. soit valorisé, protégé par nos lois sur le droit d’auteur et équitablement rémunéré ?
Pour soutenir un tel modèle, nous devons investir massivement dans les Guinéens à travers l’éducation, la formation professionnelle, technique et technologique. Une nouvelle Guinée de notre ambition rejette l’anti-intellectualisme, développe des capacités de pensée critique et investit dans l’apprentissage tout au long de la vie. Une nouvelle Guinée nécessite un secteur de l’enseignement supérieur autonome et adapté à ses objectifs. Mais, en promenant notre regard sur les pages du projet de loi de finances initiale que vient de soumettre le gouvernement au CNT, c’est avec un cœur serré que nous avons constaté que les secteurs de l’éducation et de la santé constituent les parents pauvres.
Personne ne devait être étonné de la situation de pauvreté dans laquelle vivent les populations de notre pays dont les dirigeants se contentent de recycler un modelé économique qui a longtemps fait défaut. Durant l’année qui s’achève, nombreux sont nos compatriotes qui continuent de vivre sous le seuil de pauvreté.
Mesdames, mesdemoiselles et messieurs,
Aujourd’hui, alors que nous rentrons dans la nouvelle année 2025, nous nous trouvons à un moment charnière de l’histoire de notre nation. Notre Guinée est à la croisée des chemins, pleine de défis et d’opportunités. Les échos de notre riche héritage politique et culturel et de notre identité vivante, ont souvent été étouffés par la discorde et le désespoir.
Pendant trop longtemps, notre peuple a enduré des épreuves qui découlent de l’instabilité politique, des luttes économiques et des inégalités sociales.
Le 5 septembre 2021, la Guinée a été à nouveau confrontée à une prise de pouvoir par une junte militaire. Depuis cette date, le pays est plongé dans une atmosphère d’incertitude. Le CNRD, sous la direction du Général Mamadi DOUMBOUYA, avait promis de restaurer un régime civil, de faire de la justice la boussole de la transition, de respecter les droits, de défendre les libertés, de protéger la vie humaine, etc. Mais, au jour d’aujourd’hui, la réalité semble contredire ces engagements.
Certes, cette transition a engendré des actes salutaires : l’établissement de la CRIEF pour lutter contre l’impunité, la construction de routes notamment dans la ville de Conakry et dans quelques villes de l’intérieur, sont des avancées notables.
Mesdames, mesdemoiselles et messieurs,
Le chemin vers une Guinée pacifiée et démocratique semble parsemé d’obstacles. Comme le Bloc Libéral l’a déjà recommandé dans sa proposition de sortie de crise, le CNRD doit non seulement engager un dialogue constructif avec toutes les parties prenantes, y compris les formations politiques et la société civile, pour un retour rapide à l’ordre constitutionnel, mais également respecter à la lettre les dispositions de la charte de la transition. Ce n’est qu’en favorisant un véritable dialogue inclusif, en respectant les engagements et en garantissant les droits fondamentaux que la Guinée pourrait envisager un avenir serein.
La situation actuelle exige notre engagement indéfectible en faveur de politiques réparatrices qui donnent la priorité au bien-être de tous les Guinéens. Nous appelons à une économie qui prospère grâce à l’innovation, en exploitant l’énorme potentiel de nos ressources agricoles, minérales et environnementales. En investissant dans des pratiques agricoles et des technologies durables, nous pouvons créer des emplois, responsabiliser nos jeunes et propulser la Guinée sur la scène mondiale en tant qu’Etat économiquement viable.
Cependant, la croissance économique ne peut à elle seule guérir les blessures de notre passé ni répondre aux préoccupations de notre population diversifiée. La cohésion sociale doit occuper une place centrale alors que nous nous efforçons de construire une nation où chaque voix est entendue, chaque citoyen valorisé.
Nous devons favoriser le dialogue, en créant des espaces où tous les Guinéens peuvent se rassembler – indépendamment de leur tribu, de leur religion ou de leur milieu socio-économique – pour partager leurs espoirs, leurs rêves et leurs aspirations pour notre avenir commun.
Mesdames, mesdemoiselles et messieurs,
La Guinée de demain doit être ancrée dans la transparence et la responsabilité. Nous devons veiller à ce que nos institutions servent véritablement le peuple et soient à l’abri de la corruption. Pour rétablir la confiance, nous ferons pression en faveur d’une gouvernance qui réponde aux besoins des citoyens, en veillant à ce que les progrès soient non seulement promis mais aussi réalisés.
En outre, alors que nous nous tournons vers l’avenir, il est crucial que nous investissions dans des secteurs clés comme l’éducation – notre outil le plus puissant pour briser le cycle de la pauvreté intergénérationnelle et de l’ignorance. En fournissant une éducation de qualité qui nourrit la pensée critique et l’esprit d’entreprise, nous donnons à nos jeunes les moyens de façonner leur propre destin et de contribuer de manière significative à la croissance de notre nation.
Le Bloc Libéral est prêt à guider notre nation vers un avenir où l’unité, le progrès et la justice, ne sont pas seulement des idéaux, mais des réalités indéniables. Il est essentiel qu’ensemble, nous naviguions sur la voie d’un avenir meilleur et plus prospère en travaillant sans relâche pour élaborer des politiques qui améliorent notre sécurité collective, défendent les droits de l’homme et construisent une société où chaque Guinéen peut prospérer.
En claire, la situation chaotique actuelle de la Guinée nécessite une attention immédiate et une action concertée, tant au niveau national qu’international. Les défis sont considérables, mais avec un engagement véritable en faveur de la démocratie et des droits humains, il est possible de bâtir un meilleur avenir pour le peuple guinéen.
Il est plus que jamais temps de rompre avec le système actuel qui a démontré ses limites durant des décennies et de s’engager ensemble pour bâtir enfin un État moderne.
Mesdames, mesdemoiselles et messieurs,
Au plan sous régional, le Bloc Libéral note avec indignation l’échec cuisant de la CEDEAO à résoudre les problèmes de démocratie, de coups d’état, de développement et de gouvernance. Elle a trahi les idéaux des pères fondateurs de cette institution en devenant le syndicat des chefs d’Etat à la solde des intérêts étrangers et non une CEDEAO des peuples. Elle est minée par la corruption politique, le laxisme et les mécanismes pour faire respecter ses propres décisions manquent de rigueur. Le mépris des préoccupations des peuples ouest africains relatives à la gouvernance, au développement socioéconomique et aux droits de l’homme nuit à la crédibilité de la CEDEAO et à sa capacité à agir en tant qu’arbitre. De ce fait, nous assistons à une mort cérébrale de la CEDEAO. La naissance de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) est l’une des conséquences de cette mort. Un espace jadis prometteur est réduit aujourd’hui à des discours d’accusations de déstabilisation et démentis.
C’est pourquoi, le BL appel sans ambigüité à la dissolution de la CEDEAO actuelle pour donner naissance à une véritable CEDEAO des peuples qui sera gouvernée par les institutions et non des chefs d’Etats qui ne se soucient que de leurs fauteuils présidentiels. Nous exigeons une CEDEAO de l’Union des Peuples Ouest Africains, qui a à cœur le développement sous régional, la paix, la société civile, les entreprises, les femmes et la jeunesse afin de renforcer l’efficacité de la CEDEAO reformée et promouvoir une intégration régionale durable.
Mesdames, mesdemoiselles et messieurs,
Au niveau régional, l’Union Africaine a raté la vision de ses pères fondateurs et elle n’est plus axée sur la gouvernance démocratique et la résolution pacifique des conflits. Son rôle en matière de paix et de sécurité, y compris le soutien aux politiques de développement qui répondent aux besoins des populations africaines, est un échec.
Le Bloc Libéral exige de l’UA de faire entendre la voix des pays africains dans les affaires mondiales, notamment en matière de changement climatique, et de développement économique.
Mesdames, mesdemoiselles et messieurs,
Sur le plan international, le Bloc Libéral exige de l’ONU des réformes profondes par rapport à la paix du monde et aux changements climatiques. En effet, nous constatons avec regret que l’ONU est devenue la tribune de violations graves des traités internationaux, de sa propre charte et du mépris des peuples. L’ONU joue actuellement un rôle passif dans la promotion de la paix, de la sécurité et des droits de l’homme. Partout en Afrique ses missions de maintien de la paix sont inadaptées. C’est pourquoi, le Bloc Libéral plaide pour une réforme profonde des missions de l’ONU sur tous les plans afin qu’elles s’adaptent aux réalités actuelles et de demain de notre monde.
Les agences de l’ONU comme UNICEF, PAM, PNUD, OMS, UNFPA, etc. ne peuvent plus continuer à se balader en Afrique. Elles doivent cesser d’être des Agences de « services Delivery » en lieu et place des Etats pour être des agences d’appui technique et institutionnel. L’ONU doit cesser, par le biais de ses agences, de juxtaposer et de développer des programmes de développement parallèles aux plans de développement des Etats. Chaque année, ce sont des milliards de dollar qui se volatilisent dans nos pays au nom des fameux « Country program Développement ». Et nos pays sont toujours au bas des indicateurs de développement depuis 79 ans. Cela ne fonctionne plus, il faut changer de logiciel de coopération en privilégiant le financement et l’appui technique des programmes gouvernementaux en Afrique.
En définitive, le Bloc Libéral demande à l’ONU de nationaliser les fonctionnaires internationaux qui se promènent à travers le monde afin de permettre à chaque pays de disposer d’une véritable expertise nationale pour son développement.
Enfin, le BL dénonce avec force, l’indifférence de la communauté internationale envers le CNRD. Face à l’attitude ainsi affichée, nous sommes en droit de nous poser des questions sur l’engagement des acteurs mondiaux en matière des droits de l’homme et de démocratie en Guinée.
Visiblement, la diplomatie de la communauté internationale est plus préoccupée en Guinée et en Afrique par le positionnement du leadership occidental face à la Russie et la Chine que par la défense des valeurs démocratiques. Par exemple, la Guinée, malgré les graves violations des droits humains et des libertés fondamentales, a été vite réintégrée dans les instances internationales comme la Francophonie avec les soins et les bénédictions de la France au mépris des valeurs démocratiques.
J’invite donc chaque guinéen à se joindre à nous dans ce voyage. Soutenez-nous alors que nous défendons une Guinée qui incarne nos valeurs et reflète nos aspirations dans le monde. Rassemblons-nous avec une passion et un but renouvelé, car le chemin à parcourir est certes difficile, mais la promesse d’une meilleure Guinée vaut tous les efforts.
Mesdames, mesdemoiselles et messieurs,
À l’occasion du Nouvel An 2025, je tiens à vous exprimer mes vœux très affectueux pour une année paisible, prospère et pleine de bonheur. Mes vœux s’adressent à tous les Guinéens d’ici et d’ailleurs et à tous les étrangers qui vivent sur le territoire guinéen.
J’ai une pensée toute particulière à l’endroit de toutes les travailleuses et de tous les travailleurs qui se battent nuit et jour pour maintenir la Guinée débout.
Mes vœux sincères s’adressent également à notre jeunesse, cette force vive de la nation en proie à de récurrentes difficultés ; une jeunesse qui, par manque de perspectives au bercail, est toujours candidate à toutes formes d’immigration.
Je ne saurais terminer ces vœux sans exprimer une pensée affectueuse aux braves femmes de Guinée. Je leur souhaite la paix, la santé et la prospérité.

Que ce Nouvel An 2025 soit pour nous tous l’expression de la promotion de la paix civile et de la sécurité sociale en Guinée et sur toutes les extrémités de la Terre !
Vive le BLOC LIBERAL
Vive la République

Dr Faya Millimouno, président du Bloc Libéral

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