Dr. Dansa Kourouma : « Pas de Place pour les Discriminations Basées sur l’Orientation Sexuelle » – Une Constitution à la Croisée des Chemins

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Lors d’une conférence de presse déterminante ce mercredi, Dr. Dansa Kourouma, président du Conseil National de la Transition (CNT), a prononcé des paroles qui ne manqueront pas de susciter des réactions au sein de la société guinéenne. En abordant l’avant-projet de constitution, il a fermement posé les limites : il n’y aura pas de reconnaissance des discriminations basées sur l’orientation sexuelle.

Avec une clarté déconcertante, Dr. Kourouma a déclaré : « Il n’y a pas de place pour les minorités, ni pour les discriminations basées sur l’orientation sexuelle. » Il a souligné que la future constitution fait mention de discriminations fondées sur des critères tels que la région, la couleur de la peau, ou encore les valeurs culturelles. Mais sur l’orientation sexuelle ? Rien. « Il n’y a aucune possibilité d’interprétation à ce sujet dans l’article », a-t-il ajouté, fermant la porte à tout débat sur cette question.

Cette position, sans appel, soulève une question cruciale : la Guinée est-elle prête à ignorer les réalités sociales modernes au profit de valeurs traditionnelles ? Pour Dr. Kourouma, la réponse est claire. « Une constitution doit nous ressembler. Elle doit s’adapter à nos réalités », a-t-il martelé, rejetant l’idée d’importer des modèles étrangers qui ne correspondent pas aux spécificités guinéennes.

Le président du CNT a rappelé que ce projet de constitution est le résultat de consultations avec près de 25 000 Guinéens. Pourtant, aucun d’entre eux, selon lui, n’a soulevé la question de l’orientation sexuelle. Ce silence signifie-t-il un consensus, ou une omission volontaire de sujets jugés trop sensibles ? Ce flou alimente le débat et soulève des inquiétudes sur la transparence et l’inclusivité du processus.

En outre, Dr. Kourouma a lancé une attaque à peine voilée contre ceux qui, selon lui, cherchent à capter des financements étrangers pour influencer les débats nationaux. « Certains sont préoccupés par la manière de capter des financements à l’étranger pour écrire des éditoriaux ou des tribunes », a-t-il déclaré, insinuant que des pressions extérieures pourraient s’immiscer dans les affaires guinéennes.

Ces déclarations controversées plongent la Guinée dans une réflexion profonde. S’achemine-t-on vers une constitution qui divisera plutôt qu’elle n’unira ? La position rigide du CNT sur ces questions sensibles pourrait bien cristalliser les tensions et pousser une partie de la société à se mobiliser pour faire entendre une voix différente.

La Guinée se trouve à un carrefour historique. Le choix qui se profile n’est pas simplement juridique ou politique : il s’agit de définir ce que la nation guinéenne est prête à accepter ou à rejeter dans son projet de société. Le débat ne fait que commencer, et il pourrait bien façonner l’avenir du pays pour les générations à venir.

Mountaga Pandiara Diallo pour Planete7.info

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