Document de Programmation Budgétaire Pluriannuelle (DPBP) 2025-2027 : voici le discours du ministre du budget Facinet Sylla

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Monsieur le Président du Conseil National de la Transition,

Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement,

Mesdames et Messieurs les représentants du Comité National du Rassemblement pour le Développement (CNRD),

Messieurs les Présidents des Institutions Républicaines,

Honorables Conseillers Nationaux,

Monsieur le Ministre Conseiller à la Présidence de la République, Chargé des Relations avec les Institutions Républicaines,

Mesdames et Messieurs les membres du Gouvernement,

Monsieur le Gouverneur de la Banque Centrale de la République de Guinée,

Mesdames et Messieurs les Membres du Corps Diplomatique et Représentants des Institutions Internationales accréditées en Guinée,

Madame la Gouverneure de la Ville de Conakry,

Madame la Présidente et Messieurs les Présidents des délégations spéciales des communes de Conakry,

Mesdames et Messieurs les Hauts Cadres de l’Administration Publique,

Mesdames et Messieurs les membres du personnel de l’administration parlementaire,

Mesdames et Messieurs les représentants du secteur privé et de la société civile,

Mesdames et Messieurs,

Distingués invités,

C’est un honneur pour moi de m’adresser une fois de plus à votre éminente Institution pour vous présenter cette fois-ci le Document de Programmation Budgétaire Pluriannuelle (DPBP) 2025-2027, principal support du Débat d’Orientation Budgétaire pour l’année 2024.

A cette occasion, permettez-moi, au nom de Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement et de l’ensemble des membres du Gouvernement, de vous exprimer notre profonde gratitude pour la diligence et la vigueur avec lesquelles vous avez conduit les travaux d’examen et d’adoption de la Loi de Finances Rectificative 2024.

Votre engagement et votre esprit patriotique, constamment guidés par l’intérêt supérieur de notre pays, se reflètent pleinement dans la qualité de vos travaux.

Comme vous le savez, le Cadre Budgétaire à Moyen terme (CBMT) est une exigence des articles 13, 14, et 15 de la Loi Organique relative aux Lois de Finances (LORF).

Ainsi, ce débat qui s’ouvre aujourd’hui revêt une importance majeure. Il offre l’opportunité d’un dialogue constructif avec l’ensemble des acteurs de la vie économique et sociale de notre pays, afin de définir l’orientation de nos finances publiques pour les 3 prochaines années et servira de base à l’élaboration du projet de loi de finances pour 2025.

Monsieur le Président du Conseil National de la Transition,

Honorables Conseillers Nationaux,

Le Cadrage Budgétaire à Moyen Terme 2025-2027 est élaboré en parfaite cohérence avec la vision de refondation de l’Etat prônée par Son Excellence Monsieur le Président de la République, le Général de Corps d’Armées, Mamadi DOUMBOUYA telle que traduite dans la déclaration de Politique Générale du Gouvernement de Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement. Il s’inscrit également dans la poursuite de la mise en œuvre du Programme de Référence Intérimaire (PRI), dont l’objectif est d’améliorer les conditions de vie de nos concitoyens.

Son élaboration a suivi une approche transparente et inclusive sur la base d’une programmation rigoureuse des grandes tendances de nos finances publiques, garantissant ainsi la stabilité du cadre macroéconomique et financier à moyen terme. Dans ce cadre, nous mettons un accent particulier sur trois secteurs prioritaires pour les dépenses publiques : L’éducation, la santé et les infrastructures.

L’éducation, comme levier fondamental du développement, bénéficiera d’une part significative des investissements, visant à améliorer la qualité de l’enseignement et à garantir l’accès à une éducation de qualité pour tous nos enfants. Des ressources accrues seront allouées pour moderniser les établissements scolaires, former les enseignants et mettre en place des programmes innovants pour adapter l’éducation aux défis du XXIe siècle. Je suis convaincu que l’éducation est une des premières richesses d’une nation. Investir dans ce domaine est un impératif pour le progrès et la prospérité de notre pays.

La santé, secteur crucial pour le bien-être de nos citoyens, verra également des investissements importants. Nous mettrons en œuvre des projets pour renforcer les infrastructures de santé, améliorer l’accès aux soins de qualité, et soutenir les programmes de prévention et de traitement des maladies. Une attention particulière sera portée à l’amélioration des conditions dans les hôpitaux et centres de santé, afin d’assurer une couverture sanitaire efficace et équitable pour tous. C’est dans ce contexte, qu’est intervenu le 1er Août dernier, la mise en vigueur de la couverture maladie pour les agents de l’Etat et les retraités, une première étape vers l’extension de cette couverture au reste de la population. Cette mesure est fondamentale pour protéger nos concitoyens contre les aléas de la vie et représente un pas important vers la couverture universelle de santé.

En tant que Ministre du Budget, je suis pleinement conscient que la santé, tout comme l’éducation, partie intégrante du capital humain, est une richesse essentielle pour notre nation. Ces investissements visent à bâtir une société plus juste, et plus solidaire.

Les infrastructures, enfin, sont essentielles pour soutenir la croissance économique et le développement régional. L’enveloppe dédiée aux infrastructures permettra la réalisation de projets clés dans les transports, l’énergie, et l’eau, afin de stimuler l’activité économique et améliorer la connectivité à travers le pays.

C’est uniquement par ces efforts que nous tirerons pleinement profit de l’exploitation du minerais de fer du Simandou pour les générations futures, dont nous avons l’obligation de préserver l’avenir.

L’objectif poursuivi est d’accroitre les marges de manœuvre budgétaires du Gouvernement afin d’améliorer l’efficacité et la qualité des dépenses publiques, tout en créant un cadre macroéconomique favorable pour les entreprises locales et étrangères.

Les prévisions de ce cadrage budgétaire triennale sont élaborées dans un contexte international marqué par la poursuite des conflits Russo-Ukrainien et au proche Orient, mais également des résultats positifs réalisés par les économies américaine et chinoise, en dépit des prévisions de ralentissement de la croissance économique mondiale.

Au niveau national, il convient de noter la persistance des effets de l’incendie du principal dépôt des hydrocarbures de Conakry, amoindrie par les impacts bénéfiques de la mise en œuvre de certaines composantes importantes des infrastructures du projet Simandou.

Monsieur le Président du Conseil National de la Transition,

Honorables Conseillers Nationaux,

La transparence dans la gestion publique guidera notre démarche. Afin de garantir une utilisation optimale des ressources publiques, nous mettrons en place des mécanismes de suivi et d’évaluation des politiques publiques. Ces mécanismes assureront non seulement la conformité avec les objectifs visés, mais également l’efficacité et l’efficience de l’utilisation des fonds publics. La transparence quant à elle, renforcera la confiance de nos concitoyens et des partenaires internationaux dans notre gestion publique.

Notre pays présente des perspectives macroéconomiques prometteuses, avec une prévision de croissance économique annuelle moyenne à deux chiffres, atteignant 10,4% sur la période. Cette croissance devrait être principalement soutenue par le secteur secondaire, notamment grâce aux investissements massifs liés au projet Simandou et à ses effets positifs sur l’économie nationale. Ainsi la croissance devrait atteindre 11,0% en 2026 et 11,8% en 2027.

L’inflation sera maîtrisée à un niveau moyen annuel de 10,4% sur la période, avec une tendance baissière, passant de 11,2% en 2025 à 9,9% en 2027. Quant au taux change, le franc guinéen continuera à bien se maintenir face au dollar américain, affichant un niveau moyen de 8 491 GNF pour 1 USD sur la période.

Monsieur le Président du Conseil National de la Transition,

Honorables Conseillers Nationaux,

La performance de l’économie nationale sera principalement tirée par les effets du projet Simandou et la consolidation des réformes initiées dans le cadre de l’amélioration de la gestion de nos finances publiques. Il s’agit entre autres :

  • du déploiement des modules de SAFIG-2 (Système d’lnformation de l’Administration Fiscale Guinéenne) ;
  • de la mise en œuvre du projet d’évaluation du potentiel fiscal de la Guinée ;
  • de la facturation électronique et la mise en place d’une centrale de bilan et du e-bilan ;
  • de la mise en place d’une base de données patrimoniale nationale (CFU) ;
  • de la mise en place du télé-acte pour la digitalisation de l’enregistrement ;
  • de la poursuite de l’installation des scanners dans les bureaux frontaliers ;
  • du suivi électronique des marchandises et des véhicules en transit ;
  • de l’opérationnalisation de la plateforme Trésor Pay et Trésor Money pour faciliter la collecte de certaines catégories de recettes non fiscales et optimiser leur niveau de recouvrement ;
  • de la révision des arrêtés conjoints de partage de recette pour accroitre la mobilisation des recettes administratives ;
  • de la mise en place d’un cadre règlementaire fixant la rémunération du personnel des organismes publics en vue d’une meilleure maitrise de la masse salariale ;
  • de la maitrise de la masse salariale par la poursuite de l’opérationnalisation du Fichier Unique de Gestion Administrative et de la Solde (FUGAS).

Monsieur le Président du Conseil National de la Transition,

Honorables Conseillers Nationaux,

Sur la période 2025-2027, les recettes du budget de l’Etat sont estimées à une moyenne annuelle de 41 779,4 Mds, dont 96,3% proviendront des recettes intérieures et 3,7% de recettes extérieures.

Les recettes intérieures pour la période sont évaluées à une moyenne annuelle de 40 297,1 Mds, soit un accroissement de 38% par rapport au niveau prévisionnel de 2024. Leur mobilisation se présente ainsi qu’il suit :

  • 53,8% par la Direction Générale des Impôts ;
  • 38,2% par la Direction Générale des Douanes ;
  • 8,0% par la Direction Générale du Trésor et de la Comptabilité Publique.

La pression fiscale moyenne sera de 11,4% par an, passant de 10,6% en 2025 à 12,1% en 2027, principalement du aux revenus fiscaux attendus de l’exploitation du minerai de fer de Simandou.

En ce qui concerne les dépenses de l’Etat, elles sont projetées à 46 046,7 Mds en moyenne par an, avec une progression de 36,5% entre 2024 et 2027, et une augmentation annuelle moyenne de 11,1% sur la période. Ces dépenses se décomposent en dépenses courantes pour environ 56% et en dépenses d’investissement pour 44%, en moyenne annuelle.

L’enveloppe dédiée au financement du Programme d’Investissement Public (PIP) se chiffre à 18 426,0 Mds en moyenne sur la période, avec une progression de 76,9% entre 2024 et 2027. Cette enveloppe financera les projets dans les secteurs suivants : 30,8% pour les infrastructures et équipements, 17,3% pour le secteur social, 25,2% pour l’administration générale, 13,9% pour l’eau, l’énergie, les mines, les industries et les services, et environ 10% pour le développement rural.

Monsieur le Président du Conseil National de la Transition,

Honorables Conseillers Nationaux,

Les soldes budgétaires qui en découlent se situent à -1,4% du PIB en moyenne annuelle sur la période. Ces niveaux de déficit intégralement financés permettront à notre pays de maitriser son niveau d’endettement, en visant à maintenir l’encours de la dette bien en deçà de 40% du PIB.

Tels sont les éléments clés du Cadre Budgétaire à Moyen Terme 2025-2027, principal élément du Document de Programmation Budgétaire Pluriannuelle, pour lequel le Gouvernement sollicite votre approbation.

Je vous remercie

 

 

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