Dialogue ou Déroute ? : Le Cri d’Alerte de l’honorable Aboubacar Sidiki Cissé au CNT

Lors de la plénière tenue ce lundi au Conseil National de la Transition (CNT), l’honorable Aboubacar Sidiki Cissé a livré un discours empreint de gravité, de lucidité et d’urgence face aux crises socio-politiques que traverse la Guinée. S’exprimant avec force et conviction, il a interpellé le président du CNT et, par extension, le chef de l’État, le Colonel Mamadi Doumbouya, sur les défis de la transition et l’inquiétude croissante du peuple guinéen.

Prenant la parole, l’honorable Cissé a dénoncé des propos tenus par des membres du gouvernement, notamment le ministre de la Justice, qui aurait qualifié certains militaires de « malfrats camouflés dans des tenues ». Une déclaration qu’il juge alarmante pour la sécurité nationale. « Le peuple est inquiet, Monsieur le Président, quand j’entends ces mots. Cela remet en cause le niveau de sécurité de notre pays », a-t-il déclaré.

Évoquant le drame récent survenu à N’zérékoré, où des violences ont causé de nombreuses pertes humaines, il s’interroge sur la capacité de la justice à être rendue dans cette affaire. « Quand un ministre affirme que ce type de drame se produit partout dans le monde, cela jette un doute sur la volonté réelle d’apporter des réponses judiciaires », a-t-il ajouté, appelant à plus de responsabilité et de transparence de la part des autorités.

À mesure que la transition politique s’approche de son terme prévu pour le 31 décembre 2024, l’honorable Cissé a alerté sur « l’incertitude et l’inconnu » qui guettent le pays. Selon lui, le chronogramme initialement validé par le CNRD est désormais « intenable », et il urge de réévaluer la situation.
« Nous demandons, au nom du peuple de Guinée, au président de la République d’ouvrir le dialogue. Nous devons nous rassembler autour d’une table pour réactualiser cette transition. Le peuple a besoin de clarté et d’espoir », a-t-il lancé, visiblement ému.

L’honorable Cissé a également interpellé sur les principes fondateurs du Comité National du Rassemblement pour le Développement (CNRD), à savoir la rectification institutionnelle, la refondation de l’État, le rassemblement, le redressement et le repositionnement.
« Ces valeurs, qui ont été mises en avant dès le début de la transition, doivent être notre boussole. Il ne peut y avoir une refondation permanente. Une transition doit avoir une fin et des objectifs clairs », a-t-il insisté.

Avec une rare franchise, il a invité les leaders politiques, les membres du CNT et les autorités à ne pas se mentir sur la situation actuelle. « Le 31 décembre est dans quelques jours. Nous savons tous que les objectifs ne seront pas atteints dans les délais impartis. Mais il n’est jamais trop tard pour agir avec courage et responsabilité », a-t-il affirmé, concluant son intervention par un vibrant appel à la solidarité nationale.

Aboubacar Sidiki Cissé, au nom de ses électeurs et de tous les Guinéens, a défendu une approche inclusive et sincère pour éviter que la transition ne sombre dans l’échec. Sa prise de parole a marqué les esprits, rappelant à chacun l’importance de placer l’intérêt collectif au-dessus des ambitions personnelles.
Ce discours résonne désormais comme un cri d’alarme, un appel à la raison dans une Guinée où le besoin de paix et de justice se fait plus urgent que jamais.

 

Mountaga Pandiara Diallo pour Planete7.info 

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