La détention prolongée d’Aliou Bah continue de susciter l’indignation de ses avocats et de nombreux défenseurs des libertés en Guinée. Ce jeudi 13 février 2025, le pool d’avocats chargé de sa défense a tenu une conférence pour dénoncer la situation du président du Mouvement Démocratique Libéral (MODEL), incarcéré à la Maison centrale de Coronthie où il purge une peine de deux ans de prison.
Lors de cette rencontre, Me Houleymatou Bah a vivement critiqué ce qu’elle considère comme une atteinte grave à la liberté d’expression en Guinée. « Laisser Aliou Bah périr, c’est laisser la liberté d’expression périr en Guinée. S’ils réussissent avec son cas, ils réussiront avec tous les autres. Déjà, ils ont fermé toutes les radios et télévisions à forte audience. Aujourd’hui, ce sont les acteurs sociopolitiques qui sont ciblés. Allons-nous rester passifs ? », a-t-elle martelé avec inquiétude.
L’avocate a également mis en garde contre un climat de répression grandissant, dans lequel toute voix dissidente pourrait être muselée.
« Ne soyez pas surpris de voir, demain, un avocat interdit de plaider dans un dossier ou un citoyen interpellé simplement pour avoir exprimé une opinion. Est-ce cette Guinée que nous voulons léguer à nos enfants ? Aujourd’hui, chacun vit dans la peur, craignant de s’exprimer. Le cas d’Aliou Bah doit interpeller tous ceux qui sont attachés à la justice et aux libertés fondamentales. »
Ce plaidoyer des avocats d’Aliou Bah s’inscrit dans un contexte de tensions accrues entre les autorités et les acteurs de la société civile. Alors que de nombreuses voix dénoncent un recul des libertés en Guinée, la question de la préservation des droits fondamentaux demeure plus que jamais au cœur des préoccupations.
Mohamed Diallo pour Planete7.info
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