Déguerpissement du Belvédère : Le Festival du Lafidi contraint à une fin prématurée
Coup de théâtre au Festival du Lafidi. La deuxième édition de cet événement culturel dédié à la valorisation de l’art culinaire guinéen, et plus particulièrement du plat traditionnel Lafidi, s’est brusquement interrompue ce dimanche 16 février. En cause, une intervention des forces de l’ordre ordonnant l’évacuation immédiate du site du complexe culturel Belvédère, où se déroulait le festival.
Alors que les festivaliers s’apprêtaient à clôturer en apothéose cette célébration gastronomique, ils ont été sommés de quitter les lieux dès l’aube. Kalé Mohamed, commissaire général du festival, ne cache pas sa surprise et son amertume face à cette décision inattendue. « Nous avons été pris de court. Nous souhaitions offrir une clôture mémorable à cette deuxième édition, avec un objectif clair : faire reconnaître le Lafidi comme un patrimoine national, puis international, en obtenant son inscription à l’UNESCO. Ce festival est aussi un hommage à nos braves femmes, en particulier à ‘Maman Lafidi’, ma défunte mère, qui a inspiré cette initiative. Nous voulions également honorer Hadja Oumou Doubaté, une icône de la musique guinéenne, ainsi que Dre Diaka Sidibé, ministre du Commerce, qui nous a soutenus. »
Malgré la forte mobilisation et l’enthousiasme autour du festival, les organisateurs n’ont eu d’autre choix que de se plier à la décision des autorités. « Ce matin, nous avons été interpellés et informés que le site devait être libéré sans délai. Nous avons donc démonté toute la logistique et quitté les lieux afin de permettre à l’État de récupérer son espace. Malheureusement, cela signifie la fin prématurée du festival, puisque la quatrième et dernière journée ne pourra pas avoir lieu. »
Si cette interruption brutale laisse un goût amer, Kalé Mohamed préfère regarder vers l’avenir. « Nous sommes déçus de ne pas avoir pu aller au bout de notre programme, mais nous donnons rendez-vous à nos festivaliers l’année prochaine pour une troisième édition encore plus grande et plus aboutie. »
Cette expulsion soudaine soulève néanmoins des interrogations sur la gestion des espaces culturels et l’impact des décisions administratives sur les initiatives visant à promouvoir le patrimoine guinéen.
Mohamed Diallo pour Planete7.info
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