Crise diplomatique entre Washington et Pretoria : l’ambassadeur sud-africain expulsé par l’administration Trump 

Washington, le 14 mars 2025 – Dans une décision aux lourdes implications diplomatiques, le secrétaire d’État américain Marco Rubio a annoncé vendredi l’expulsion d’Ebrahim Rasool, ambassadeur d’Afrique du Sud aux États-Unis. Qualifié de persona non grata, le diplomate sud-africain a été prié de quitter le territoire américain après avoir ouvertement critiqué le Président Donald Trump.

Ebrahim Rasool a reproché au Président Trump d’employer une rhétorique clivante et d’aggraver les relations internationales au lieu de les renforcer. Des propos qui ont manifestement irrité l’administration républicaine, qui a immédiatement réagi par cette mesure d’expulsion. Une telle décision est rare dans les usages diplomatiques et témoigne de la sensibilité des relations entre Prétoria et Washington

L’Afrique du Sud n’a pas tardé à réagir, dénonçant une atteinte aux normes diplomatiques et aux principes de liberté d’expression. Le gouvernement sud-africain pourrait, en représailles, expulser l’ambassadeur américain à Pretoria, ce qui aggraverait davantage la crise.

Cet incident pose une question fondamentale : un ambassadeur peut-il critiquer publiquement le Président du pays qui l’accueille ?

En droit international, un ambassadeur est le représentant officiel de son pays auprès d’un État étranger. Son rôle est de défendre les intérêts de son pays tout en maintenant des relations diplomatiques stables et constructives. Selon la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques de 1961, un diplomate est tenu à un devoir de réserve et de neutralité dans ses prises de position publiques vis-à-vis du gouvernement hôte.

Ainsi, un ambassadeur n’a pas vocation à s’ingérer dans la politique intérieure du pays d’accréditation ni à critiquer publiquement ses dirigeants. Ses observations, s’il en a, doivent être exprimées dans un cadre diplomatique et non par des déclarations publiques.

Lorsqu’un diplomate dépasse cette limite, l’État hôte dispose de plusieurs options, allant du rappel à l’ordre jusqu’à l’expulsion, comme ce fut le cas pour Ebrahim Rasool.

L’expulsion de l’ambassadeur sud-africain illustre une détérioration des relations entre les deux Nations. L’Afrique du Sud, sous la présidence de Cyril Ramaphosa, a adopté ces dernières années des positions critiques envers la politique étrangère de Donald Trump, notamment sur la question du multilatéralisme et des tensions avec la Russie et la Chine.

Cette crise pourrait avoir des répercussions leur coopération bilatérale, notamment dans les domaines du commerce et de la sécurité.

 

À suivre de près…

 

Par Aboubacar SAKHO

Juriste-journaliste

Les commentaires sont fermés, mais trackbacks Et les pingbacks sont ouverts.

Accueil
Radio
Tv
Replays