Conakry : Moto-taxis en détresse sous la pluie – entre routes impraticables et abus policiers

Le secteur des moto-taxis, très prisé par de nombreux jeunes, notamment des diplômés sans emploi, traverse des difficultés considérables en période hivernale. La dégradation des routes et les intempéries rendent la vie des conducteurs encore plus complexe, affectant leur quotidien et leurs revenus.

Younoussa Diallo, conducteur de moto-taxi rencontré au marché de Koloma, dans la commune de Ratoma, exprime son désarroi face à ces défis : « Chaque activité a ses difficultés, et notre secteur n’échappe pas à la règle. En cette saison hivernale, l’état des routes se détériore davantage. Les chaussées sont souvent inondées par les pluies, ce qui engendre des pannes fréquentes. Ici, sous le pont métallique de Koloma, comme vous pouvez le voir, les ordures s’accumulent quotidiennement, menaçant gravement notre santé. »

Younoussa souligne également les dangers accrus pendant les pluies torrentielles : « Parfois, il y a des cas de noyades, mais il est crucial de rester prudent. Lorsque les précipitations sont fortes, chacun doit faire preuve de vigilance pour éviter le pire. »

Amara Bangoura, un autre conducteur rencontré à Sonfonia, dans la même commune, pointe du doigt un autre problème : l’attitude de certains agents de la police routière. « Malgré les difficultés dues à la pluie et aux routes abîmées qui causent des pannes presque quotidiennes, nous faisons de notre mieux pour subvenir aux besoins de nos familles. Mais il y a aussi les agents de police qui, même sous la pluie, nous compliquent la tâche. Même si tous vos documents sont en règle, certains agents trouvent toujours un prétexte pour vous extorquer de l’argent, surtout lorsqu’ils ne sont pas de bonne humeur », déplore Amara Bangoura.

Ces témoignages révèlent un quotidien ardu pour ces conducteurs qui, malgré les embûches, continuent de travailler dans des conditions précaires. Ils appellent à une meilleure gestion des infrastructures routières et à un comportement plus juste de la part des forces de l’ordre, afin de leur permettre d’exercer leur activité dans des conditions décentes, particulièrement en cette période difficile.

Mohamed Diallo pour Planete7.info