Conakry : Enfants et Travail Informel, une Réalité Inquiétante
Malgré les appels incessants des organisations de défense des droits des enfants, la situation persiste. Un simple tour dans les carrefours et marchés de Conakry révèle la présence de nombreux enfants engagés dans la vente ambulante de divers articles durant les vacances scolaires.
Si certains exercent cette activité par choix, d’autres y sont contraints, comme l’illustre le cas de Fatoumata Camara, rencontrée ce lundi 5 août 2024.
« Cette marchandise appartient à ma sœur. Elle me demande de la vendre pour l’aider dans les tâches ménagères. Parfois, elle se montre déçue et me gronde, mais elle ne m’a jamais frappée. Le soir, j’ai un répétiteur à la maison, mais c’est difficile car je rentre fatiguée. C’est pourquoi je demande aux parents de ne pas faire de cette activité une option. Les enfants ne doivent pas assumer les responsabilités des parents », a-t-elle confié.
À l’inverse, Fatoumata Ly vend des articles par choix. « Je suis élève en quatrième année dans une école anglaise. Personne ne m’a obligée à faire ce commerce ; c’est un choix personnel pour aider ma mère, qui est malade. Bien que l’argent ne serve qu’aux besoins familiaux, nous ne dépendons pas de cela pour vivre. Je n’abandonnerai jamais mes études pour cela », a-t-elle expliqué.
Mouminatou Camara partage une perspective similaire. « La marchandise appartient à ma mère, mais le bénéfice me revient. Cela permet de soulager ma mère financièrement, car elle n’est pas stable économiquement et a plusieurs enfants. Ce n’est pas une obligation pour moi de vendre, et ma mère ne me punit pas si je choisis de ne pas le faire. Je demande simplement aux parents de ne pas être sévères avec leurs enfants ; il n’y a pas de mal à ce qu’un enfant vende, à condition que cela ne soit pas forcé », a-t-elle précisé.
Une mère de famille, s’exprimant anonymement, a appelé les autorités à agir contre les parents qui contraignent leurs enfants à travailler.
Alors que certains enfants s’engagent volontairement dans le travail informel pour aider leurs familles, d’autres le subissent comme une nécessité imposée. Il est crucial que les autorités et la société civile se penchent sur cette réalité pour garantir que les droits des enfants soient respectés et que leur développement ne soit pas compromis par des responsabilités d’adultes.
Mohamed Diallo pour Planete7.info