La Guinée a à travers le conseil national de la transition CNT adopté ce lundi 28 Août 2023 le programme budgétaire pluriannuel qui s’étendra de 2024 à 2026. Dans ce programme budgétaire plusieurs actions de développement en faveur de toutes les Préfectures ainsi que la ville de Conakry sont prévues.
L’adoption de ce programme s’est déroulée à l’occasion d’une plénière tenue par les conseillers nationaux de la transition. C’était en présence de plusieurs membres du gouvernement guinéen, du CNRD, du gouverneur de la banque centrale de la République de Guinée ainsi que de nombreux autres cadres de l’administration guinéenne.
Dans le rapport qui a été présenté par la commission du plan, des affaires financières et du contrôle budgétaire au CNT portant sur le débat d’orientation Budgétaire 2023, figurent sur la base des hypothèses macroéconomiques, les projections budgétaires en recette et en dépense de la période 2024-2026.
Pour le Volet recettes par exemple : Elles (recettes) sont projetées à 108 131,81 Mds de GNF sur la période 2024-2026 et augmenteraient en moyenne de 11,75%. Ces recettes sont constituées de recettes fiscales pour 98 651,81 Mds, de dons, legs et fonds de concours pour 3 616,56 Mds et des autres recettes pour 5 863,44 Mds. Les recettes à mobiliser en 2024 devraient croître de 13,82% par rapport au PLFR 2023. Pour les années 2025 et 2026, les taux de progression seraient respectivement de 9,52% et de 14,93% » peut-on voir dans le document.
Ainsi, la mise en œuvre de ce programme d’orientation budgétaire pourrait être confrontée à un certain nombre de risques « A l’ordre des risques au niveau international, on peut citer : la recrudescence de la pandémie de COVID-19 ; l’incertitude autour de la fin du conflit russo-ukrainien; les tensions entre la Chine et les Etats-Unis qui pourraient affecter les exportations des produits miniers de la Guinée ; l’envolée des cours des produits pétroliers ; la baisse des cours des produits miniers ; le resserrement monétaire par les pays partenaires qui pourrait diminuer les flux de capitaux étrangers vers la Guinée ; l’insécurité dans la sous-région; les conséquences économiques d’éventuelles sanctions des organisations sous régionales et internationales.
Au niveau national, on peut citer : les crises sociopolitiques ; l’insécurité alimentaire consécutive à l’augmentation des prix de l’engrais et d’autres produits phytosanitaires ; l’accroissement du taux d’inflation; la conduite peu prudente de l’endettement public au regard de son évolution ; les catastrophes naturelles (inondations, séismes, feux de brousse…) ; les dépenses extrabudgétaires ; la sous-estimation des besoins de financement ; l’effet taux de change sur les recettes douanières ; l’augmentation continue des subventions accordées par l’État sur les produits stratégiques ou de première nécessité (carburant, riz, sucre, farine, etc…) ; les éventuelles mesures d’exonération telle que l’entrée en vigueur de certaines conventions internationales (TEC,CEDEAO, ZLECAF, etc.…) ; la révision probable à la baisse du taux de l’IMF; la multitude des accords d’exonérations non conventionnels ; la faible qualité des études de faisabilité de certains projets et la faible maîtrise des procédures de passation par les acteurs impliqués dans la mise en œuvre des projets » peut-on remarquer dans le document.
Après avoir examiné le document, des recommandations ont été également formulées. C’est notamment de :
- prendre les dispositions nécessaires pour favoriser l’autosuffisance dans les secteurs de l’énergie et de l’eau ;
- renforcer et accélérer la construction des infrastructures routières dans les zones à fort potentiel agricole et dans les localités où le problème de désenclavement se pose avec acuité ;
- procéder à la création d’une banque agricole ;
4- revoir les prévisions de recettes budgétaires projetées en 2024 pour des raisons de sincérité budgétaire ;
5- Réviser à la baisse la projection des soldes budgétaires vu la rareté des ressources de financement sur le marché financier national et international ;
6- Doter suffisamment les services de protection civile en ressources budgétaires ;
7- Construire des écoles post-primaires pour des personnes vivant avec un handicap à Conakry et à l’intérieur du pays ainsi que des infrastructures sportives adaptées à leur état ;
8- Mener des réflexions pour intégrer des programmes éducatifs dans la grille des émissions de la RTG au lieu de la création d’une nouvelle chaine télévisée éducative dédiée à la jeunesse ;
9-Baisser le taux directeur de la BCRG afin de permettre aux banques de financer le secteur privé à des taux raisonnables ;
10- Procéder au recrutement des enseignants contractuels de façon rigoureuse et transparente dans la perspective de la rentrée scolaire 2023-2024 ;
11-Envisager la construction d’un centre de conférence internationale ;
12-Doter les îles de Loos, d’infrastructures de base ;
13- Construire des marchés de produits agricoles et des chambres froides en nombre suffisant pour assurer l’écoulement et la conservation des produits du secteur primaire ;
14- Prendre des mesures pour accélérer la construction des logements des préfets et gouverneurs ainsi que la rénovation des villas syli entre autres.
Moussa Souleymane pour Planete7