Chronogramme de la transition et bilan des 3 ans du CNRD : l’ancien Ministre Marc Yombouno se prononce
À quelques mois de la fin du chronogramme de la transition établi en commun accord entre la junte guinéenne dirigée par le général Mamadi Doumbouya et la CEDEAO, les débats restent concentrés sur ce sujet qui intéresse plus d’un.
Au sein de la classe politique, ils sont nombreux qui donnent le bénéfice du doute à l’homme du 05 septembre 2021 et soutiennent que rien n’est encore tard. Même si par compte d’autres pensent déjà qu’il y’aura sans doute un glissement de calendrier.
Au sein du Rassemblement du Peuple de Guinée, l’ancien parti au pouvoir, les responsables du bureau politique estiment même en quatre mois la junte peut rendre le pouvoir biensur en organisant des élections présidentielles et législatives.
Rencontré ce samedi 07 septembre 2024 au siège de ladite formation l’ancien ministre du commerce sous le régime Condé soutient que la parole est l’honneur de l’homme.
« Au sein du RPG nous disons toujours que la parole est l’honneur d’un homme et surtout d’un officier, le président de la transition a dit qu’il ne fera aucune minute de plus sur le délai des 24 mois. Le chronogramme dynamique a été défini sans la participation des forces vives de Guinée, entre le CNRD, le gouvernement et la CEDEAO mais étant républicain, étant des citoyens qui souhaitent que la transition soit inclusive, participative et qui se déroule dans la paix et dans la quiétude, nous avons accepté ce chronogramme comme tel. Et donc jusqu’à preuve de contraire, nous pensons que celui qui a donné sa parole d’honneur pour le respect de ce chronogramme et dire qu’il ne se présentera pas et d’autres responsables qui gèrent cette transition ne vont pas se présenter, nous pensons qu’il va respecter cette parole. Il n’est jamais tard, il nous reste 4 mois et pendant ces 4 mois on peut organiser une élection, les élections essentielles aujourd’hui c’est les législatives et la présidentielle, les autres ne sont que des élections nationales organisées après, le président élu va les organiser. Pour nous, le président de la transition n’a pas dit lui-même qu’il ne va pas respecter sa parole, ce qui se passe sur le terrain c’est les alimentaires, chacun cherche à avoir de l’argent, des groupes se forment, les mouvements de soutiens, des manifestations qui violent même ce que le CNRD a dit auparavant, le CNRD a dit clairement qu’ils ne veulent pas de mouvements de soutien, qu’ils ne veulent pas de manifestation, mais, maintenant c’est le contraire que nous voyons et sa prouve à suffisance qu’il y a des gens qui sont autour qui veulent que le président de la transition viole sa parole. Mais nous ne souhaitons pas, nous lui donnons ce profit de doute. Nous souhaitons que la transition prenne fin comme ça été dit le 31 décembre 2024 », a-t-il laissé entendre.
Se prononçant sur le bilan des trois ans de gestion du général et sa suite, Marc Yombouno dit sans ambages qu’il est globalement négatif.
« Sur le bilan des trois ans de gestion du CNRD, on le fait par rapport à des repères, parce que nous, nous considérons comme indicateur de référence c’est d’abord le discours du CNRD après la prise du pouvoir. Deuxièmement, c’est les dix points du chronogramme dynamique du CNRD avec la CEDEAO, par rapport à ces deux repères tout ce qu’ils ont fait miroiter dans les discours à la population et les 10 points du chronogramme dynamique à ce jour qu’est ce qui a été atteint ? Donc nous sommes à quel niveau, nous disons que globalement c’est un bilan négatif, ce n’est même pas mitigé et il vous souviendra que le premier gouvernement son premier ministre Mohamed Béavogui avait dit » qu’il n’est pas à la tête d’un gouvernement de développement, ils ne sont pas venus pour le développement mais ils feront en sorte que la transition se passe bien et qu’il y ait au terme de la transition le retour à l’ordre constitutionnel donc hautement politique. Hors ils se vantent de leur bilan qu’ils ont construit des maisons, fait des routes aussi, mais nullement ils ne font référence à la parole qui a amené certaines populations à sortir dans la rue. Selon le président de la transition qui avait dit que nous allons faire l’amour à la Guinée et non la violer, est-ce que ce concept a été mise en pratique si on a aujourd’hui les compatriotes disparus, nos camarades qui sont en prison sans preuve, il y’a beaucoup de choses qui divisent et qui désenchantent la population donc nous disons qu’au RPG que le bilan est négatif », a-t-il fait savoir.
Mohamed Diallo pour Planete7.info
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