Il n’est secret pour personne que la pauvreté du citoyen Guinéen va en crescendo. La vie devenue chère de telle sorte que certains aliments comme la viande, le poisson sont devenus un luxe pour certaines familles et d’autres n’ont qu’un repas par jour en lieu et place de trois.
Rencontré par un journaliste de votre quotidien en ligne, Dr Alhassane Makanera Kaké économiste tente d’expliquer cette situation à sa façon.
« Lorsqu’on observe de près, on constate quand même qu’il y a la cherté de la vie économiquement, cela s’explique par le ralentissement des activités économiques. Et cela est observable au niveau même de la consommation, c’est-à-dire si vous partez faire un petit sondage au marché, vous demandez les commerçants. Ils peuvent vous dire ça, c’est récent. Les informations dont je communique avec vous. Un commerçant peut te dire, ça fait 4 jours, j’ai ouvert ma boutique, je n’ai aucun client. J’ai vu des vendeurs de téléphones qui m’ont dit ça fait une semaine, je n’ai vendu que 800 000 fg. Alors que dans le temps normal, si on reculait en 2020, je vendais par jour le minimum 3 à 4 000 000. J’ai rencontré tous ces gens-là. Si vous partez sur la dimension la plus élevée, c’est regarder les nombres de bateaux qui venaient à Conakry et la quantité de marchandises qui sont débarquées. Vous allez vous rendre compte qu’il y a diminution et même si vous regardez l’achat des véhicules et l’évolution des plaques d’immatriculation, vous allez vous dire c’est quelque chose qui a ralenti et si vous partez là où c’est beaucoup plus visible en Guinée, c’est le marché de construction. Vous allez voir, les chantiers sont arrêtés. Pratiquement on travaille de manière très ciblée et sélective, et donc globalement l’observation la plus banale montre qu’il y a un ralentissement de l’activité économique quand l’activité économique ralentit, il y a forcément diminution des ressources et ça va entraîner la pauvreté parce que les sociétés, les entreprises vont s’appauvrir quand ils ne peuvent pas faire face. Si les marchandises produites ne sont pas consommées, la consommation baisse, l’activité va forcément baisser. Cela va entraîner la baisse de la production et cela entraînera la pauvreté, le chômage », explique notre interlocuteur.
Poursuivant, l’économiste a proposé quelques pistes de solution à l’Etat pour éviter le pire.
« D’abord, il y a un premier aspect à ne pas négliger, l’État doit faire des mesures incitatives à l’investissement. Les mesures incitatives à la création d’emplois. Et les financements des activités génératrices de revenus parce que la situation économique de la Guinée donne cette possibilité. Par exemple, nous avons vu un secteur de volailles qui s’est développé rapidement. Si c’est encadré, on va cesser d’importer les poulets, il y a le secteur agricole, je vois l’oignon est parti ici un sac à 700 000 fg. Alors qu’on peut encourager la production de l’oignon. Donc l’État a la possibilité, avec notre régime qui est hydrique. Et puis il y a la grande capacité de financer et de révolutionner le secteur agricole, des actions plus apportées vers le secteur agricole. Et de l’autre côté, l’État doit pouvoir engager des grands investissements, mais avec un marché public transparent pour éviter une gestion catastrophique », a-t-il indiqué.
Mohamed Diallo pour Planete7.info