Cellou Dalein Diallo : un cri d’alarme face à la dérive autoritaire du CNRD
Dans une allocution empreinte de gravité et d’indignation, Cellou Dalein Diallo, figure emblématique de l’opposition guinéenne, a dressé un réquisitoire accablant contre le régime du Comité National de Rassemblement et de Développement (CNRD). À l’aube de l’année 2024, il a mis en lumière une situation marquée par la répression, les violences et une atteinte systématique aux libertés fondamentales en Guinée.
« Une nation sous le joug de la peur »
Dès les premiers mots de son discours, Cellou Dalein Diallo a dénoncé un climat délétère. « Le CNRD nous ramène à une époque que nous pensions révolue : disparitions forcées, assassinats ciblés, répression brutale, musellement de la presse et confiscation des libertés fondamentales. Ces pratiques totalitaires plongent notre nation dans une spirale d’oppression », a-t-il affirmé.
Il a notamment évoqué le sort des activistes Oumar Sylla (Foniké Mengué), Mamadou Billo Bah, et Habib Marouane Camara, portés disparus, suscitant une angoisse insoutenable parmi leurs proches. « Où sont-ils ? Sont-ils encore en vie ? Cette incertitude est insupportable et témoigne de l’inhumanité d’un régime dictatorial », a-t-il déclaré avec émotion.
Cellou Dalein a également condamné les décès suspects de personnalités militaires, notamment le général Sadiba Koulibaly et le colonel Célestin Billivogui. « La parole dissidente est étouffée par une violence insoutenable. Exil, prison ou mort : voilà le sort réservé à ceux qui osent s’opposer. »
Le leader de l’UFDG a également évoqué les événements tragiques survenus à N’Zérékoré, où des femmes et des jeunes ont trouvé la mort dans des conditions atroces. Il a dénoncé l’instrumentalisation du sport comme outil de propagande, au prix de violences sanglantes. « Je rends hommage à nos 60 compatriotes abattus pour avoir simplement réclamé de l’eau et de l’électricité, des droits humains fondamentaux. Cette barbarie ne saurait être tolérée. »
Fustigeant les attaques contre la liberté de la presse, Cellou Dalein Diallo a déploré la fermeture arbitraire de médias, laissant des centaines de journalistes et employés sans emploi. « La junte redoute la vérité, mais elle ne pourra pas éternellement bâillonner la voix du peuple. Mon soutien va à tous les professionnels de la presse et à Aliou Bah, président du MODEL, injustement incarcéré. Sa libération immédiate est une exigence démocratique. »
Un appel à la résistance et à l’espoir
Dans un élan final, Cellou a exhorté les Guinéens à se mobiliser face à ce qu’il qualifie de « régime oppresseur ». « Nous devons nous unir pour défendre nos droits, restaurer la démocratie et rendre justice à toutes les victimes. L’avenir de notre pays dépend de notre détermination à ne pas céder face à la tyrannie. »
Ce discours incisif résonne comme un appel urgent à la conscience collective, alors que la Guinée fait face à une période de répression sans précédent. Dalein met en garde : la lutte pour la liberté et la justice sera déterminante pour l’avenir de la nation.
Hawa Mohamed Soumah pour Planete7.info
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