Bah Oury en alerte : ‘L’impunité, c’est fini pour ceux qui menacent la Guinée’
Invité sur l’émission On fait le Point diffusée sur la RTG, le Premier ministre guinéen, Amadou Oury Bah, a fait une sortie remarquée sur les récents appels au coup d’État, attribués notamment à des leaders politiques, dont l’ancien président Alpha Condé. Une prise de parole ferme, marquée par des mises en garde claires et un appel à une responsabilité politique renforcée pour préserver la stabilité du pays.
Pour Bah Oury, l’utilisation de l’ancien fichier électoral, réclamée par certains acteurs politiques, constitue une menace sérieuse pour la stabilité de la Guinée. « Cet ancien fichier a déjà conduit à 200 morts. Est-ce responsable de vouloir réutiliser un outil qui a semé tant de tragédies ? », s’est-il indigné. Le Premier ministre accuse ces leaders de vouloir précipiter les élections pour des intérêts personnels, au mépris des enseignements tirés des crises répétitives qu’a connues le pays.
Il dénonce une démarche irresponsable qui pourrait replonger la Guinée dans une nouvelle crise institutionnelle, semblable à celle de 2021. « Ceux qui refusent une réflexion profonde sur les causes de nos échecs passés contribuent à la fragilité de notre État », a-t-il ajouté.
Bah Oury a aussi ciblé ceux qui, selon lui, appellent à une « interruption par les forces de défense et de sécurité », un euphémisme pour désigner un coup d’État. « Ces individus, jadis en charge de défendre les intérêts du peuple, appellent aujourd’hui à la déstabilisation du pays. C’est une irresponsabilité que nous ne pouvons tolérer », a-t-il martelé, avant d’annoncer des actions fermes pour mettre fin à l’impunité.
Pour répondre à ces appels subversifs, le ministre de l’Administration du Territoire a convoqué plusieurs responsables politiques, leur demandant de se positionner vis-à-vis des déclarations de leurs leaders. « Si ces responsables assument ces propos, l’administration prendra des mesures en conformité avec la Charte de transition », a averti le Premier ministre.
En parallèle, le ministre de la Justice prévoit des actions contre ceux dont les discours menacent la sécurité nationale. La communauté internationale sera également informée, notamment par le biais du ministère des Affaires étrangères.
Amadou Oury Bah a aussi dénoncé l’utilisation de moyens financiers pour influencer l’opinion publique et fragiliser les institutions. « L’impunité pour ceux qui achètent des influenceurs et manipulent les médias pour déstabiliser notre pays, c’est terminé », a-t-il affirmé. Une déclaration qui vise directement les opposants accusés de financer des campagnes de désinformation.
Alors que la Guinée tente de se relever des violences post-électorales et de la transition politique amorcée en 2021, ces déclarations interviennent dans un climat politique déjà tendu. Bah Oury a tenu à préciser que certains acteurs politiques convoqués se sont désolidarisés des propos subversifs de leurs leaders, rappelant que « la responsabilité est individuelle ».
Il a également annoncé que les procès-verbaux des entretiens menés avec ces responsables seront publiés en temps voulu, dans un souci de transparence.
Le message du Premier ministre est clair : la stabilité de la Guinée passe par une responsabilité politique collective et le respect de la loi. « La rigueur de la loi s’appliquera à tous ceux qui menacent la paix et la stabilité de notre nation », a-t-il conclu avec détermination.
Alors que la communauté internationale observe la situation de près, cette prise de position ferme du gouvernement guinéen marque une étape cruciale dans la gestion des tensions politiques et la préservation de la paix sociale.
Mountaga Pandiara Diallo pour Planete7.info
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