Le président de l’Union des Démocrates pour la Renaissance de la Guinée (UDRG) a donné son avis sur le discours du président de la transition, le colonel Mamadi Doumbouya à la tribune de l’ONU.
Pour Bah Oury, c’est un discours de vérité mais aussi d’alerte par rapport à la situation extrêmement grave de l’Afrique de l’Ouest.
« Je pense que c’est un discours de vérité, c’est un discours dans l’air du temps, dans une large mesure qui reflète un point de vue passager par certaines couches de la population. Bien entendu il y a des éléments de vérité qui ne font pas l’unanimité c’est tout à fait normal que certains qui se sentent conspués ne se retrouvent pas à l’aise. Mais fondamentalement lorsqu’on regarde le continent africain depuis les conférences nationales souveraines de 1990, qui ont coïncidé avec le discours de la baule le processus démocratique qui a été mis en place avec une démocratie formelle, multipartisme, élections, séparation des pouvoirs…n’a pas fonctionné correctement. Parce que les élites qui se sont emparées du pouvoir ont appliqué les mêmes méthodes et les mêmes pratiques que pendant les périodes des partis uniques. Les élections n’ont pas révélé les véritables évolutions de la société et il y a les tripatouillages, des constitutions qu’on change en fonction des intérêts des uns et des autres pour confisquer et garder le pouvoir. Donc c’est tout à fait normal de constater que cela est un échec et par la suite les processus que nous connaissons actuellement en Afrique de l’ouest avec les coups d’État c’est une situation de blocage des sociétés et de ce point de vue il ne s’agit pas de condamner les coups d’État et de s’en arrêter là à la racine du mal pour comprendre pourquoi des pays qui devraient aspirer à la paix, à la démocratie, au développement sont perpétuellement dans des situations d’instabilité chroniques. L’expérience de la Guinée le prouve, les élites qui ont gouverné la Guinée depuis l’indépendance jusqu’à une période récente ont d’une manière ou d’une autre triché avec la constitution, avec leurs engagements et le fait de le dénoncer ne veut pas dire qu’on remet en cause les principes d’une démocratie universelle qui constituent des aspirations de la population guinéenne ».
L’ancien ministre de la réconciliation nationale indique chez nos confrères de Mirador sur FIM FM que la transition guinéenne est différente des autres de la sous-région.
« C’est un discours d’alerte par rapport à la situation extrêmement grave de l’Afrique de l’ouest. Et puis il y a un autre aspect que les gens devraient méditer, la transition guinéenne s’est démarquée des autres formes de transition qui sont en cours dans certains pays du sahel. Nous ne nous rangeons pas dans une logique de pros ou de antis et cela est très important dans un contexte où certains conspuent une puissance pour se jeter dans les bras d’une autre puissance », a précisé Bah Oury.