Dans une adresse à la nation faite à l’occasion du 65ème anniversaire de notre accession à la souveraineté nationale, le président de la junte militaire et ethnostrategiste en Chef, le colonel Mamadi Doumbouya, avait réaffirmé les priorités de la nébuleuse CNRD en ces termes : « L’état de fragilité sociétale de notre chère patrie est tel que nous avions trouvé une société complètement gangrénée par le communautarisme et le tribalisme, une cohésion nationale inexistante.”
Et d’ajouter pour conclure : « La fierté d’être guinéen était, dès lors, profondément ébranlée. Le premier devoir que nous avions alors était de panser ces plaies et permettre aux Guinéens de se retrouver enfin pour construire un avenir radieux pour nous et pour les générations futures. »
Qui aurait cru, après vingt-cinq mois d’exercice du pouvoir, que le légionnaire qui nous avait promis de tuer l’ethnie est celui qui l’a plus nourri, entretenu et instrumentalisé de la plus cynique des manières ?
Sous le règne des putschistes du CNRD, les erreurs du passé n’auront jamais été aussi présentes et le contraste entre les engagements pris et leur réalisation aussi saisissant.
L’on est forcé de reconnaître que la seule transition qui fonctionne bien dans notre pays est celle du passage aux promesses de la refondation aux affres de l’ethnostrategie comme mode de gouvernance.
En cela, l’ARPT, cette régie financière rattachée à la Présidence, est un autre exemple frappant et aberrant de l’ethnicisation de notre administration publique au détriment du principe de neutralité.
En effet, depuis quelques mois, le nouveau Directeur de l’ARPT, Mamadi Doumbouya, dont le mérite et les compétences sont très loin d’avoir présidé à la nomination, a entrepris une vaste stratégie de brouillage des ondes des médias et de suspension illégale de certains sites et radios sur le territoire national. Ne sont étonnamment concernés par ces manœuvres odieuses que les médias qui traitent l’information de façon équitable, indépendante et impartiale.
En très bon adepte de l’ethnostrategie, il a recruté son cousin MOHAMED SACKO comme Directeur de la logistique, lequel a d’ailleurs élu domicile chez lui, et son ami Traoré OUSMANE comme Directeur au contrôle technique afin de l’aider à procéder, en toute quiétude, aux surfacturations des équipements de contrôle.
Notons également que le chargé des courriers, Tidiane Keïta, est également de la même localité que le DG de l’ARPT et que son DGA a, quant à lui, recruté son jeune frère Lancine Condé qu’il vient de gratifier d’une promotion.
Par ailleurs depuis sa nomination, le Directeur de l’ARPT n’a jamais pris contact avec le personnel et 98% des cadres nommés sont issus de la même communauté ethnique que lui.
Tout ceci procède d’un mépris monumental pour cette jeunesse guinéenne en quête de profond changement pour leur pays et contribue à décourager les initiatives les plus prometteuses et les plus porteuses.
Ces discriminations ethniques nourrissent des injustices monstrueuses à l’égard de jeunes compétents issus des autres ethnies au point où l’on peut décréter que l’autre engagement du CNRD de faire de la justice la boussole de la transition est la plus grande imposture que notre pays ait connue.
Dieu a quitté ce pays !!!
SEKOU KOUNDOUNO
RESPONSABLE DES STRATEGIES ET PLANIFICATION DU FNDC
Ci-joint la liste des cadres nommés :