Le président du parti Union des démocrates pour la renaissance de la Guinée (UDRG), s’est exprimé ce mardi 29 août 2023, sur plusieurs sujets d’actualité en Guinée.
Au cours d’un entretien qu’il a accordé à notre rédaction, Bah Oury a abordé l’an 2 du CNRD au pouvoir, la question du dialogue politique et la manifestation projetée le 5 septembre prochain par les forces de Guinée.
DE L’AN 2 DU CNRD !
Pour le leader de l’UDRG, des interrogations et des préoccupations demeurent autour du bilan du CNRD. En lieu et place des manifestations de réjouissance ou de contestation, le deuxième anniversaire de l’arrivée de la junte au pouvoir doit être une occasion de faire des réflexions, qui permettront de corriger les « insuffisances », de l’avis de Bah Oury.
« Cela aurait été mieux surtout que dans le contexte actuel il y a des questions pertinentes qui se posent comment obtenir le financement global des 10 étapes de la transition, à quel rythme faudrait-il que les étapes soient réalisées, seront-nous en mesure de respecter le délai imparti dans le cadre de l’accord dynamique entre la Guinée et la CEDEAO, autant des questions qui nécessitent des explications. Et l’An 2 de l’arrivée du CNRD au pouvoir devrait être beaucoup plus orienté vers cette vision critique pour nous permettre de relancer le processus de la transition et de restaurer le pacte de confiance qui doit lier le CNRD et le peuple de Guinée dans sa globalité. Des célébrations avec des fêtes de jouissance dans un contexte où nous savons que les populations sont tiraillées par des difficultés sociales je pense que ce n’est pas cela qui devrait être la dynamique que le CNRD aurait dû avoir. En d’autres termes l’An 2 de l’arrivée du CNRD au pouvoir ce n’est ni le temps de réjouissance, ni le temps des contestations, ça devait être le temps de la réflexion et de l’évaluation critique du chemin parcouru qui est certes élogieux mais il y a des aspects qui méritent d’être corrigés pour que nous puissions aller de l’avant », a-t-il expliqué.
DU DIALOGUE POLITIQUE !
Le dialogue politique, est un élément important sur lequel l’an 2 du CNRD au pouvoir devrait se pencher pour permettre une évaluation critique et objective de ce qui a été fait durant ces deux dernières années, estime cet acteur politique. Il suggère aux acteurs concernés par la gestion de la transition, à mettre l’intérêt du peuple de Guinée au-dessus de l’intérêt personnel.
« Est-il toujours pertinent dans sa forme, dans ses objectifs ou bien est-ce qu’il ne faudrait pas réévaluer tout cela à la lumière des nouvelles questions et problématiques qui se posent pour avoir des concertations fraternelles, conviviales, profondes et qui pourront contribuer à décrisper l’atmosphère politique de manière générale et faire un clin d’œil au futur en instaurant un climat spécifique à la classe politique guinéenne, c’est-à-dire un climat de débat constructif, sans violence, sans animosité mais franc, clair, net pour nous permettre de faire émerger une culture politique, de gouvernance, de sens de responsabilité plus élevé pour conforter un réel patriotisme pour l’intérêt de la Guinée, du peuple de Guinée et de tous les peuples de la région », a-t-il souligné.
DE LA MANIFESTATION DES FORCES VIVES !
Aux yeux de Bah Oury, la manifestation appelée par les forces vives de Guinée le 5 septembre est « inopportune ». Cette position du président de l’UDRG se justifie selon lui, par les violences souvent enregistrées à l’occasion des manifestations politiques et sociales dans notre pays.
« La manifestation que projettent les forces vives de Guinée me semblent inappropriée dans les circonstances actuelles. Depuis plus d’une décennie, la Guinée est ponctuée par des manifestations intempestives qui en fin de compte ont beaucoup plus contribué à affaiblir les fondamentaux de l’état de droit et la démocratie. Parce qu’en fin de compte ces manifestations ont surtout fait émerger une certaine confiscation de l’espace politique par des intérêts individuels et égoïstes, c’est la raison pour laquelle que le sens de l’expression de la souveraineté populaire qui se manifeste soit par des élections, soit par des manifestations n’a plus sa signification première en république de Guinée. On a tout ramené à des histoires d’intérêts personnels et cela a fait que les populations se sont détournées de ces genres de manifestations parce que ne voyant que violences, tueries, brigandages et répétitions perpétuelles », a regretté l’ancien ministre de la réconciliation nationale.
Entretien réalisé par Pathé Diallo pour Planete7.info