Lors d’une conférence de presse très attendue ce vendredi, Amara Camara, Ministre Secrétaire Général de la Présidence de la République, a tenu à clarifier un point crucial qui alimente de nombreuses spéculations : la possible candidature du président Mamadi Doumbouya aux prochaines élections. Si cette question semble préoccuper certains, pour le ministre, elle est prématurée et hors de propos dans le contexte actuel.
D’entrée de jeu, Amara Camara a rappelé que la charte de la transition, adoptée au lendemain de la prise du pouvoir par le Comité National du Rassemblement pour le Développement (CNRD) en 2021, est sans équivoque : « Aucun membre du CNRD, du gouvernement ou du CNT ne pourra être candidat à une élection. » Cette disposition, a-t-il insisté, reste en vigueur jusqu’à l’adoption d’une nouvelle constitution, dont le référendum est attendu dans les mois à venir.
Cependant, loin de fermer définitivement la porte à toute spéculation, Amara Camara a laissé entrevoir une autre perspective. Il a souligné que, bien que la charte actuelle exclue toute candidature des membres du CNRD, la nouvelle constitution, une fois adoptée, définira les règles d’éligibilité des futurs candidats. « Attendons d’abord le référendum, l’adoption de la constitution, puis la question de la candidature se posera. À ce jour, c’est la charte qui gouverne la Guinée. »
Si la candidature de Mamadi Doumbouya est pour l’instant hors du débat officiel, Amara Camara n’a pas manqué de souligner que le bilan des trois années de gestion du CNRD commence à susciter l’intérêt, voire l’inquiétude de certains observateurs. Il a affirmé que ce qui attire l’attention aujourd’hui n’est pas tant l’homme, mais ce qu’il a accompli à la tête de l’État. « Ce que les Guinéens souhaitent actuellement, c’est que la dynamique amorcée soit à la hauteur, voire supérieure à ce que le président Doumbouya accomplit aujourd’hui », a-t-il déclaré avec ferveur. Amara a insisté sur la nécessité pour la Guinée de poursuivre sur la voie du progrès, de la refondation et de la prospérité. Et si, au moment venu, Doumbouya se trouvait à nouveau sollicité pour continuer son œuvre, tant au niveau national qu’international, le ministre n’hésiterait pas à l’encourager. « Je pense qu’il serait important de s’inscrire dans une dynamique de continuité, de progrès et de prospérité. »
L’un des messages clés d’Amara Camara a été l’importance de maintenir une gouvernance vertueuse, rigoureuse et stable, incarnée selon lui par le président Doumbouya. Tout en précisant qu’il ne parlait pas au nom de ce dernier, Amara a insisté sur le fait qu’il serait néfaste de confier les rênes du pays à une personne moins qualifiée. « Cela pourrait être lui, mais il ne faudrait pas qu’une personne moins qualifiée prenne en charge la gestion du pays. »
Le ministre a aussi évoqué l’éventualité que la nouvelle constitution, approuvée par le peuple guinéen, permette à Mamadi Doumbouya de se porter candidat. Dans ce cas, il verrait cette candidature non seulement comme légitime, mais aussi bénéfique pour l’avenir de la Guinée. « Si la nouvelle constitution ne limite pas sa possibilité de se présenter, je pense que cela serait bénéfique pour l’avenir de notre pays. »
En filigrane de ses déclarations, Amara Camara a laissé transparaître un soutien clair et indéfectible à la gestion du président Doumbouya. L’éventualité d’une candidature future semble se dessiner comme une possibilité réaliste, en fonction de ce que décideront les Guinéens lors du référendum constitutionnel. En attendant, pour Amara Camara, la priorité reste la refondation institutionnelle et la consolidation des acquis des trois dernières années.
Amara Camara a appelé à la patience et à la vigilance, affirmant que la Guinée se trouve à un tournant décisif de son histoire. Le pays, selon lui, ne doit pas céder à des débats prématurés mais se concentrer sur l’achèvement de la transition, afin d’assurer un avenir stable et prospère, quel que soit le visage qui incarnera cette continuité.
Mountaga Pandiara Diallo pour Planete7.info
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