Mohamed Camara sur la transition: « Je pense que la durée viendra après avec une approche participative… »
La durée de la transition en Guinée n’est toujours pas connue. Le juriste Mohamed Camara pense qu’il ne sert à rien de se précipiter pour retomber dans les erreurs du passé. Il recommande la participation des forces vives pour une transition réussie. Il estime que l’ancien régime n’a pas su respecter les textes de lois, ce qui a causé la faiblesse des institutions guinéennes.
Mohamed Camara n’a certes pas participé à la rédaction de la charte de la transition. Mais il a fait des recommandations et l’a appréciée même si la durée n’est pas connue. Car pour lui, vouloir aller à la vitesse de l’éclair, risque de provoquer des incompréhensions au niveau de l’opinion.
« Je pense que la durée viendra après avec une approche participative de toutes les forces vives de la nation. Imaginez si la durée était déjà fixée est que le planning qui allait suivre n’est pas en corrélation avec cela, ça risque de créer des soucis à la junte ».
Pour cet enseignant chercheur, c’est le non respect des lois par les anciens dignitaires du pays qui a conduit la Guinée dans cette situation. C’est pour cela qu’il estime que même si la charte est importante, elle doit connaitre des améliorations dans le but d’apporter des contributions constructives. Une manière d’éviter de retomber dans les mêmes cauchemars du passé.
«Quand les textes de lois d’un pays ne sont pas respectés, ça créé toujours des problèmes. Obama l’avait dit que, l’Afrique a besoin des Institutions fortes et non des Hommes forts. Maintenant pour y arriver, il faut avoir des hommes qui tiennent. »
Se prononçant sur la démission de certains magistrats du pays devant le CNRD, le juriste propose que des hommes confiants soient au service de la nation.
« D’abord, il nous faut une volonté politique pour appliquer nos textes de loi, ensuite, une bonne dose de moralité de la part des magistrats. Une fois que cela est fait, l’Etat peut se reposer sur des piliers et ces piliers là, c’est l’application des lois de la république. »
Pour sortir d’une transition rassurante, il faut que des compétences internes et externes se réunissent, a conclu le juriste.
Boubacar Barry