L’UFDG en zone de turbulence. (Par Mamadou Djouldé Diallo)
La particularité de la génération du Président Cellou Dalein Diallo, ce qu’elle avait déjà fait sa carrière avant de s’engager en politique (ou tout au moins, être un leader politique).
Dans la perspective des élections de 2010, la plupart d’entre eux étaient déjà à la retraite ou proche de la retraite. Cela dit, beaucoup parmi eux avaient une certaine indépendance pouvant les aider à soutenir leur combat politique.
Au sein de l’UFDG, le contexte actuel a favorisé l’émergence d’une nouvelle idéologie ou d’un courant, appelé, les « Cellou Pessimistes », notamment chez ses jeunes cadres.
Ce groupe est bien différent de celui des « Cellou Rancuniers », qui, quant à eux, cherchent plutôt à régler des comptes personnels avec lui.
Les Cellou Pessimistes ont plusieurs motivations. D’abord, ils sont carriéristes, car ils caressent l’ambition d’avoir un parcours professionnel plus ou moins similaire à celui de leur leader ; ensuite, ils souhaitent asseoir une certaine indépendance financière par peur de tomber dans la précarité et/ou davantage dans la vulnérabilité. Si certains qualifient cette attitude d’opportunisme ou de débauchage pour des intérêts financiers personnels, pour d’autres, c’est plutôt une occasion de se mettre au service de leur pays.
Donc, pour les Cellou Pessimistes, dans la mesure où ce jeune soldat de 45 ans est appelé à rester à la tête de notre pays, c’est le bon moment de se positionner comme l’avait effectivement fait leur leader avec le « Colonel Lansana Conté » à l’époque.
Si Cellou a eu ses expériences et sa notoriété avec un militaire, pourquoi pas eux aussi, à leur tour d’en avoir avec un autre ?
Contrairement à beaucoup de militants et sympathisants du parti qui semblent être choqués par ces départs, je pense que le leader Cellou Dalein Diallo l’est moins. En effet, sa capacité de résilience et les coups qu’il a déjà encaissés depuis 2010, lui permettent de bien comprendre cette situation et surtout de relativiser ces genres de mutations.
Conscient qu’il est devenu une échelle pour une élévation sociale et politique de beaucoup de personnes, le leader de l’UFDG ne s’en prive pas d’aider les gens et le plus souvent de façon désintéressée et hautement humaine.
La collaboration avec lui est non seulement une garantie, mais aussi un visa assuré d’être un acteur au-devant de la scène. L’UFDG et son leader sont devenus (malgré eux) un espace de détection, de valorisation et d’élévation des acteurs politiques guinéens durant ces 15 dernières années.
Est-ce que les Cellou Pessimistes ont raison de croire que « c’est fini pour Cellou » ?
Si cette tendance les pousse à penser que le système Doumbouya est déjà en place et qu’il faut désormais se chercher, c’est peut-être un excès de pessimisme de leur part.
En effet, s’il y a un pays où « tout est relatif » avec des changements inattendus qui peuvent arriver à tout moment pour remettre les compteurs à zéro, c’est bien entendu la Guinée.
En réalité, rien n’est acquis, les élections annoncées peuvent bien réserver des surprises d’autant plus que la capacité de maturité politique et de choix rationnels de la population aux votes devient de plus en plus forte et réelle.
Avec la levée des restrictions sur les activités politiques en Guinée qui vient d’être faite par le ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation, nous pouvons espérer le début d’une nouvelle phase pour la redynamisation de la vie politique et la confrontation d’idées et de visions pour le développement de notre Guinée afin d’éclairer davantage la population.
Mamadou Djouldé Diallo.
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