La tragédie de la classe politique guinéenne et de ses cadres (Par Mamadou Hawa DIALLO)

La Guinée est devenue un théâtre de violence où le sang des jeunes continue de couler, sacrifié sur l’autel du pouvoir . Le véritable combat de la Guinée est celui de la dignité. Dignité pour un peuple qui aspire à une vie meilleure, et dignité pour une nation qui ne demande qu’à se tenir debout. Mais cela ne sera possible que si ses dirigeants – politiques comme cadres – abandonnent leurs querelles stériles et mettent leurs compétences et leur pouvoir au service de la Guinée et de son peuple.

La Guinée, riche en ressources naturelles et en potentialités humaines, demeure malheureusement enfermée dans un cycle de sous-développement et d’instabilité. Les raisons sont nombreuses et complexes, mais il est difficile d’ignorer l’impact profondément négatif de sa classe politique et de ses cadres sur l’évolution du pays. Ils ne sont pas seulement des témoins passifs de la déchéance nationale, mais bien souvent des acteurs actifs de ce malheur.

Une classe politique en quête de pouvoir, pas de service

Depuis son indépendance, la Guinée a connu des leaders politiques qui, pour la plupart, ont privilégié leurs ambitions personnelles au détriment des aspirations du peuple. Les promesses de réformes, d’infrastructures et de justice sociale restent des slogans vides, utilisés pour séduire une population désespérée mais jamais tenues. La corruption, le népotisme et la gestion clanique des affaires publiques ont remplacé la vision et le patriotisme nécessaires à l’épanouissement du pays.

Le malheur de la Guinée est qu’au lieu d’avoir des politiciens dévoués à servir la nation, elle a une élite avide de s’enrichir rapidement. Cette quête effrénée de pouvoir et de richesse prive le pays de l’élan collectif dont il a besoin pour se relever. Pire encore, les luttes intestines entre factions politiques divisent davantage une nation déjà fragilisée, attisant les tensions ethniques et régionales.

Les cadres guinéens : élite ou complices ?

Les cadres guinéens, ces intellectuels et technocrates formés pour diriger les institutions et orienter le développement du pays, ne sont pas en reste dans cette tragédie. Beaucoup d’entre eux, loin d’être des artisans du progrès, sont devenus des complices du système corrompu. Ils jouent le jeu des politiques en échange de privilèges, détournent les fonds publics, ou ferment les yeux sur des pratiques contraires à l’éthique.

Le rôle d’un cadre, par définition, est de mettre ses compétences au service du développement. Pourtant, en Guinée, le talent et l’expertise sont souvent détournés pour servir des intérêts personnels ou sectaires. Les cadres se replient dans un confort matériel, oubliant leur devoir moral envers les citoyens. Cette défaillance collective alimente le cercle vicieux du sous-développement.

La responsabilité individuelle et collective

Il est temps de reconnaître que le changement ne viendra ni d’un messie politique, ni d’un miracle. La responsabilité incombe à chaque Guinéen – politicien, cadre ou citoyen ordinaire – de repenser ses priorités et de replacer l’intérêt collectif au cœur de ses actions. Le malheur de la Guinée n’est pas une fatalité, mais il exige un éveil des consciences et une rupture totale avec les pratiques actuelles.

Une voie vers l’espoir

Pour sortir de cet engrenage destructeur, la Guinée doit miser sur une réforme profonde de ses institutions et sur l’éducation de sa population. Les cadres doivent être des modèles de rigueur et de responsabilité, et non des instruments d’un système corrompu.

 

 

 

 

 

Mamadou Hawa DIALLO

Consultante

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