C’est faux d’affirmer que les investissements de la Chine en Afrique diminuent. (Par Jérémie Taïeb)

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En réalité, la Chine a simplement réduit sa demande de garanties souveraines au profit de garanties minières et pétrolières, qui ne sont pas comptabilisées dans les statistiques officielles.

Mais de quoi parlons-nous exactement ?

Une garantie souveraine est un engagement pris par un État à travers son gouvernement, pour assurer le remboursement d’une dette contractée par une autre entité, telle qu’une entreprise publique, un projet d’infrastructure ou une institution financière. Si l’emprunteur fait défaut, l’État intervient pour rembourser les créanciers. Ce type de garantie est souvent utilisé pour des projets d’infrastructures ou de développement.

Cependant, ce mécanisme représente un risque pour l’État : si l’emprunteur ne rembourse pas, cela peut aggraver la dette publique et compromettre la stabilité financière de l’État garant. Cela explique pourquoi, dans le contexte africain où de nombreux États sont considérés comme insolvables, la Chine a progressivement réduit sa demande de garanties souveraines.

Pourquoi ce changement ?

Le type de garantie (souveraine ou adossée à des ressources naturelles) ne détermine pas le volume total des investissements chinois. Une garantie est un outil de sécurisation, mais elle n’indique en rien une diminution des flux d’investissements. En fait, le passage à des garanties minières et pétrolières témoigne d’une stratégie d’investissement plus ciblée sur les ressources naturelles. Cela permet à la Chine de sécuriser ses prêts avec des actifs tangibles, comme les mines ou le pétrole, tout en évitant les risques liés à la dette souveraine.

Ce changement de stratégie est souvent lié à la volatilité politique et financière de certains États africains. Au lieu de réduire ses investissements, la Chine ajuste simplement sa manière de les protéger. Les garanties minières ou pétrolières offrent à la Chine une meilleure sécurité, en associant ses financements à des actifs physiques qu’elle peut exploiter en cas de défaillance de l’emprunteur.

Ainsi, les statistiques qui ne tiennent pas compte de ce changement de type de garantie peuvent faussement suggérer une baisse des investissements. En réalité, il ne s’agit pas d’une diminution des engagements financiers chinois en Afrique, mais d’une réorientation stratégique vers des secteurs où la Chine peut s’assurer un retour sur investissement plus sûr et durable.

 

Jérémie Taïeb

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