Dr Ben Youssouf Keita : « La variole du singe, une menace virale émergente à surveiller de près »
Dans une interview exclusive accordée à notre rédaction, Dr Ben Youssouf Keita, directeur médical de la clinique BEST, met en lumière la menace que représente la variole du singe, une maladie virale émergente en Afrique de l’Ouest.
« La variole est d’abord une maladie infectieuse virale, qu’elle soit humaine ou animale. Heureusement, la variole humaine a été éradiquée il y a plus d’une décennie grâce à une campagne de vaccination massive. Cependant, une nouvelle menace se profile avec l’émergence de la variole du singe », a expliqué Dr Keita. Découverte pour la première fois en République Démocratique du Congo, cette forme de variole a récemment été signalée en Côte d’Ivoire, ce qui accroît le risque d’infection en Guinée.
Contrairement à d’autres maladies virales comme le coronavirus ou Ebola, la variole du singe se manifeste principalement par des lésions cutanées. « Elle commence par des symptômes communs aux infections virales, tels que des maux de tête, de la fièvre, et une fatigue extrême, suivis par l’apparition de boutons sur la peau », précise-t-il. La période d’incubation varie de 5 à 21 jours, rendant la détection précoce difficile. Une fois les symptômes visibles, la maladie devient non seulement contagieuse mais aussi potentiellement mortelle si elle n’est pas traitée à temps.
La transmission du virus se fait principalement par contact direct avec les fluides corporels, que ce soit de l’animal à l’homme, surtout par les rongeurs, ou de l’homme à l’homme. Bien que la maladie soit particulièrement dangereuse chez les enfants, elle reste moins létale que le coronavirus ou Ebola. « Il est crucial de ne pas céder à la panique tout en adoptant les mesures de protection appropriées », conseille Dr Keita, soulignant que les personnes vivant en zones forestières ou en contact avec des animaux sauvages sont particulièrement exposées.
Dr Keita note que, bien qu’il existe un vaccin développé à l’origine pour la variole humaine, celui-ci reste difficilement accessible, même dans les régions touchées comme la RDC. « La vaccination demeure la meilleure protection, mais dans l’attente d’une large disponibilité, il est impératif de suivre strictement les mesures d’hygiène, telles que le lavage fréquent des mains et l’évitement des contacts physiques », rappelle-t-il.
Dr Keita insiste sur l’importance de la vigilance face à cette nouvelle menace. « La variole du singe est une maladie virale sérieuse. Bien qu’il n’existe pas encore de traitement spécifique, la gestion des symptômes est essentielle pour limiter les complications. Il est crucial de prendre cette menace au sérieux et d’adopter les mesures de prévention nécessaires. »
Face à l’alerte de l’OMS et à la recrudescence des cas dans la région, le Gouvernement guinéen se prépare à affronter la menace de la variole du singe avec des mesures de prévention renforcées. Alors que les autorités garantissent une vigilance accrue et une capacité de réponse, il est essentiel que chaque Guinéen contribue à la prévention en restant informé et en consultant rapidement les structures sanitaires en cas de symptômes. La collaboration et la vigilance collective seront déterminantes pour protéger la population et éviter une propagation de la maladie sur le territoire national.
Mountaga Pandiara Diallo pour Planete7.info
