Évacuation sanitaire l’Afrique est-elle finalement maudite ? (Par Magaye Gaye)
Plus de 60 ans après les indépendances l’Afrique subsaharienne continue de plus belle ses évacuations sanitaires en Europe, au Maroc, en Tunisie et maintenant de plus en plus en Inde.
Ces prises en charge coûtent chères et concernent un petit nombre de privilégiés dont beaucoup reviennent sans vie.
L’évacuation d’un malade coûterait en moyenne 180 millions de FCFA (environ 275 mille euro).
D’après certaines estimations, elles coûteraient quelques 24 milliards de francs CFA par an au Trésor public d’un pays africain (environ 36 millions d’euro).
Dans le cas des évacuations en France, selon certaines sources, il faut déposer en argent l’équivalent de 90 jours d’hospitalisation à la Paierie de France.
Ces évacuations sont parfois le résultat d’un système de favoritisme basé non pas sur un véritable besoin de santé pour les pays africains mais sur un tourisme médical qui ne dit pas son nom.
Pendant ce temps de nombreux africains, meurent faute de médicaments primaires et de prise en charge insuffisante dans des structures sanitaires démunies
Il est grand temps de mettre un terme à cette gabegie
Nos propositions
1- Dans chaque pays relever au standard mondial la qualité technique d’au moins 3 hôpitaux et ce dès 2025. Il est grand temps de s’inspirer des exemples Tunisien et Marocain en encourageant aussi la construction de cliniques de pointe. L’Université de Dakar au Sénégal a formé beaucoup de médecins Tunisiens et Marocains. Aujourd’hui et paradoxalement, les Sénégalais et beaucoup d’africains subsahariens vont se soigner dans ces pays. Cette situation mérite une réflexion approfondie.
L’ex journaliste de Radio France internationale (RFI) Alain Foka a relevé que c’est l’équivalent de 7 hôpitaux high-tech que coûtent, chaque année, les évacuations sanitaires pour l’ensemble des pays francophones de l’Afrique subsaharienne.
2- Impliquer les organisations communautaires CEDEAO, CEMAC, UEMOA SADC etc dans le financement de structures sanitaires de haute qualité.
3- Interdire une fois ces infrastructures de qualité construites, les évacuations sanitaires quels que soient les demandeurs.
4- Renforcer les capacités techniques des ressources humaines du système de santé notamment en matière de soins et de maintenance.
5- Initier une réflexion à l’échelle communautaire, sous régionale ou régionale, sur la médecine traditionnelle. Osons ! N’ayons pas de complexe ! Les trésors sanitaires ancestraux de l’Afrique, berceau de l’humanité peuvent guérir toute la planète.
Magaye GAYE