Droits de l’Homme en Guinée : Le cri d’alarme de Dr Édouard Zotomou contre la satisfaction de la CEDEAO
Dans une interview exclusive accordée à notre rédaction, Dr Édouard Zotomou, président de l’Union Démocratique pour le Renouveau et le Progrès (UDRP) et vice-président de l’Alliance Nationale pour l’Alternance Démocratique (ANAD), a sévèrement critiqué la situation des droits de l’homme en Guinée ainsi que l’attitude de la CEDEAO face à la gestion de la transition actuelle.
« Honnêtement, on ne peut pas parler des droits de l’homme en Guinée, c’est la réalité », a déclaré Dr Zotomou. Ce constat sans concession met en lumière une réalité qui, selon lui, échappe complètement à la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Cette dernière, en exprimant sa satisfaction quant à la gestion de la transition en Guinée, semble, d’après l’opposant, ignorer la souffrance et les abus que subit la population guinéenne.
Dr Zotomou ne mâche pas ses mots : « Nous nous sommes dit que la CEDEAO doit sûrement vivre sur une autre planète et n’est pas en phase avec la réalité, ou alors qu’elle ne se soucie pas réellement du sort des populations. » Il appelle l’organisation régionale à une prise de conscience et à un examen plus approfondi de la situation sur le terrain. « Ils se rendraient compte que ce ne sont pas de simples interprétations, mais des faits qu’ils constateraient par eux-mêmes », insiste-t-il.
Le dirigeant de l’UDRP dénonce également les violations flagrantes des droits de l’homme, notamment les arrestations arbitraires et les traitements inhumains infligés aux citoyens. « On surgit chez quelqu’un, on le prend de force, on le traîne à terre, et après on dit que ce sont peut-être des criminels. Même si c’était le cas, ce n’est pas ainsi que cela devrait se passer », s’indigne-t-il. Pour lui, ces pratiques relèvent de la barbarie et témoignent d’un dysfonctionnement profond du système judiciaire.
Cette sortie de Dr Zotomou traduit le désarroi et l’exaspération d’une partie de l’opposition face à ce qu’elle considère comme une complicité tacite de la CEDEAO avec le gouvernement de transition. En dénonçant ce qu’il perçoit comme une hypocrisie de la communauté internationale, Dr Zotomou se fait le porte-parole d’un cri de détresse des populations guinéennes, souvent marginalisées dans les décisions politiques qui les concernent directement.
Ces propos rappellent, une fois de plus, l’importance de l’instauration d’un véritable État de droit en Guinée, où la dignité humaine et la justice doivent prévaloir sur la violence et l’arbitraire.
Mountaga Pandiara Diallo pour Planete7.info