Ratoma : un mécanicien tué par un « fumeur de Kush » après une altercation
La commune de Ratoma est sous le choc après la tragédie qui a coûté la vie à un peintre automobile, victime de la violence liée à la drogue après une altercation. Mamadou Lamarana Baldé, mécanicien automobile et ami proche de la victime, partage son témoignage poignant et lance un appel désespéré aux autorités pour éradiquer le fléau du kush.
« Avant-hier, le 9 vers 20h, j’étais déjà rentré à la maison quand on m’a appelé pour m’informer que des fumeurs de kush étaient venus dans le hangar où mon ami, un peintre, travaillait », raconte Mamadou Lamarana Baldé. La victime, dont l’identité n’a pas été révélée, s’était confrontée aux intrus pour les chasser et reprendre son travail. « Il avait une voiture à préparer, qui est toujours là-bas maintenant », précise Lamarana Baldé.
Cependant, un des jeunes fumeurs a refusé de partir, entraînant une altercation violente. « Ils se sont bousculés, son tabac de kush est tombé et il s’est vengé. Il a exigé que mon ami paie son tabac de kush », explique-t-il. Malgré les tentatives de médiation de ses amis qui ont restitué les 5000 francs demandés, l’agresseur a persisté, allant jusqu’à tenter de voler le téléphone de la victime.
« C’est ainsi qu’il l’a poussé par derrière. Il est tombé sur le cou et a eu un choc direct », poursuit Mamadou Lamarana Baldé. La victime a été transportée d’urgence à l’hôpital de Ratoma, puis à Ignace Deen, mais les efforts des médecins n’ont pas suffi. « À 5h40 hier, le 11, ils m’ont appelé en disant qu’il était décédé. »
Installés depuis 2011 près de la mer, Mamadou Lamarana Baldé et ses collègues sont désormais inquiets pour leur sécurité. « Nous travaillons là où ils fument, et nous vivons là-bas avec nos familles. Nous sommes tous des pères de famille », déclare-t-il. Le phénomène du kush, une drogue interdite en Guinée, s’est intensifié ces dernières années, créant un climat de peur et d’insécurité.
La communauté a déjà entrepris des démarches auprès des autorités locales et judiciaires pour éliminer ce fléau. « Nous entendons à la radio et à la télévision que cette drogue est interdite sur toute l’étendue du territoire guinéen. Donc, nous nous sommes appuyés sur cela pour aller voir les autorités compétentes afin qu’elles puissent nous aider à les expulser de ce lieu et sauver nos vies », explique M. Baldé.
En attendant des actions concrètes, les travailleurs et leurs familles vivent dans la peur constante. « Nous demandons humblement aux autorités de nous aider à éradiquer ce phénomène dans notre quartier et pour que nous puissions récupérer notre lieu de travail et continuer à nourrir nos familles », plaide Mamadou Lamarana Baldé. La communauté compte sur son travail pour survivre, avec de nombreux apprentis et familles à charge.
Ce drame souligne l’urgence d’une intervention des autorités pour sécuriser la zone et éradiquer le kush, garantissant ainsi la paix et la sécurité des habitants. Pour Mamadou Lamarana Baldé et ses collègues, l’espoir réside dans une réponse rapide et efficace des autorités pour protéger leurs vies et leur gagne-pain.
Mountaga Pandiara Diallo pour Planete7.info