Tabaski 2024 : Entre Tradition et Réalité Économique dans les Marchés de Bétail

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À l’approche de la Fête de Tabaski, l’une des grandes célébrations de la communauté musulmane, les préparatifs battent leur plein. Prévus pour le lundi 17 juin 2024, les rituels de cette fête sont effectués selon les moyens et la capacité physique de chacun. Au marché de bétail de Simbaya Gare, dans la commune de Ratoma, vendeurs et acheteurs se rassemblent autour des animaux à sacrifier. 

Malgré l’importance religieuse du sacrifice d’Abraham, de nombreux fidèles se trouvent dans une situation financière difficile qui les empêche de pratiquer ce rituel.

Mohamed Béreté, par exemple, juge les prix trop élevés : « Je suis venu acheter des béliers et un bœuf, mais les prix sont exorbitants. Les béliers coûtent quatre millions, trois millions, et même à deux millions, il est impossible d’en acheter pour le sacrifice. Les meilleurs coûtent au-dessus de quatre millions. Maintenant, si je trouve un accord avec les vendeurs, j’achèterai car ma religion me le recommande. Cependant, ce n’est pas facile. J’appelle les autorités à intervenir sur le marché, surtout pour le bétail, car chacun fixe ses prix à sa guise. Nous avons discuté des prix, et les vendeurs ont en partie raison : le coût du transport est élevé. L’État doit s’impliquer pour réglementer le transport du bétail vers la Guinée », a-t-il expliqué.

De son côté, Mouctar Bah, membre du syndicat du marché de bétail de Simbaya Gare, défend les vendeurs et appelle les fidèles à plus de détermination : « Pour le moment, nous remercions le bon Dieu, mais la conjoncture actuelle est difficile. Nous importons des bœufs et des moutons de Bamako, au Mali, mais la rareté des clients est un problème. Les prix dépendent de la qualité du bétail : pour les moutons, cela commence à deux millions et pour les bœufs, à dix millions. Les bœufs guinéens peuvent coûter quatre millions, voire dix millions pour les plus grands, qui peuvent peser jusqu’à 180 kilos. Nous invitons les clients à venir massivement acheter du bétail. Il y a beaucoup de moutons dans le parc, chacun avec son prix. En ce qui concerne les autorités, nous sommes satisfaits et croyons que tout ce que Dieu fait est bon », a-t-il déclaré.

Il est important de rappeler que nombreux sont ceux qui désirent acheter un bélier ou un bœuf pour le sacrifice, mais se trouvent incapables de le faire faute de moyens financiers.

À l’approche de la Fête de Tabaski, les défis économiques et les attentes religieuses se confrontent dans les marchés de bétail en Guinée. Malgré les difficultés financières et les prix élevés, la détermination des fidèles à accomplir leurs obligations religieuses reste palpable. Les appels à une intervention gouvernementale pour réguler les coûts de transport et les prix du bétail montrent l’importance de la fête pour la communauté musulmane et les défis qu’elle doit surmonter pour y participer pleinement.

 

Mohamed Diallo pour Planete7.info

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