Les Entrepreneurs en Afrique : entre Facilitation et Découragement

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Dans de nombreuses sociétés à travers le monde, les entrepreneurs sont souvent considérés comme des moteurs de croissance économique et de création d’emplois. Les États jouent un rôle crucial dans le soutien aux entrepreneurs en mettant en place des politiques et des programmes visant à encourager l’innovation, à faciliter la création d’entreprises et à assurer leur réussite. Cela s’explique par le fait que le succès des entrepreneurs contribue au développement économique global de la nation et à la réduction du chômage.

Cependant, en Afrique, malgré les efforts déployés par les États pour faciliter la création d’entreprises, de nombreux entrepreneurs se retrouvent confrontés à un environnement fiscal qui entrave leur réussite et peut même les décourager. En effet, les États imposent souvent aux entrepreneurs une série de taxes et de charges qui peuvent devenir écrasantes et constituer un obstacle majeur à leur développement.

Parmi les taxes et charges auxquelles les entrepreneurs en Afrique peuvent être confrontés, on note le renouvellement fréquent des Numéros d’Identification Fiscale (NIF), les paiements exorbitants des quittances et du quitus fiscal, les impôts communaux, les impôts publicitaires, et d’autres taxes diverses. La multiplication de ces charges fiscales peut non seulement peser lourdement sur la trésorerie des entrepreneurs, mais aussi créer une incertitude et une instabilité qui entravent leur capacité à investir, à innover et à se développer.

De plus, certains entrepreneurs en Afrique peuvent également rencontrer des difficultés lorsqu’ils commencent à prendre une proportion de plus en plus importante sur le marché. Les États, craignant peut-être la concurrence ou la perte de contrôle, peuvent chercher à restreindre l’essor de ces entrepreneurs en les soumettant à des contrôles fiscaux plus stricts, voire en cherchant à les limiter voire à les éteindre.

Il est donc essentiel que les États en Afrique trouvent un équilibre entre la nécessité de collecter des recettes fiscales pour financer les services publics et le besoin de soutenir les entrepreneurs pour favoriser la croissance économique. Les politiques fiscales doivent être conçues de manière à encourager l’entrepreneuriat, à offrir un environnement favorable aux petites et moyennes entreprises, et à leur permettre de prospérer dans un cadre réglementaire clair et prévisible.

Il est donc crucial que les États en Afrique reconsidèrent leurs politiques fiscales et veillent à ce qu’elles soutiennent véritablement les entrepreneurs au lieu de les décourager. Les entrepreneurs sont des acteurs essentiels de l’économie et de la société, et leur succès devrait être encouragé et soutenu pour le bien-être de tous.

Il est important de souligner que le soutien aux entrepreneurs en Afrique ne doit pas se limiter à des mesures fiscales, mais doit également prendre en compte d’autres aspects tels que l’accès au financement, à la formation, aux marchés et aux infrastructures. Les États africains doivent mettre en place un environnement propice à l’entrepreneuriat en éliminant les obstacles bureaucratiques, en renforçant l’éducation entrepreneuriale et en favorisant l’innovation.

Pour encourager le développement des entreprises et la création d’emplois durables, il est essentiel que les États africains favorisent un climat des affaires favorable, mettent en place des politiques de soutien aux PME et encouragent la collaboration entre le secteur public et privé. Les entrepreneurs ont un rôle clé à jouer dans la transformation économique de l’Afrique, et il est impératif de leur offrir les conditions nécessaires pour prospérer et contribuer à la croissance économique et à la réduction de la pauvreté.

En outre, il est important que les États africains reconnaissent la valeur des entrepreneurs en tant que moteurs de l’innovation et du progrès économique. Les entreprises créées par des entrepreneurs peuvent non seulement générer des emplois et des revenus, mais aussi contribuer à résoudre des défis sociaux et environnementaux en apportant des solutions novatrices.

Par conséquent, les entrepreneurs en Afrique méritent d’être soutenus et valorisés pour leur contribution au développement économique et social de leurs pays. Il est temps que les États africains reconnaissent l’importance de l’entrepreneuriat et prennent des mesures concrètes pour soutenir et promouvoir les entrepreneurs, afin de créer un environnement favorable à la prospérité économique et au bien-être de leurs citoyens.

En conclusion, les États africains doivent reconsidérer leurs politiques fiscales et adopter une approche plus inclusive et favorable à l’entrepreneuriat. En soutenant les entrepreneurs et en leur offrant les conditions nécessaires pour réussir, les États africains peuvent contribuer à stimuler la croissance économique, à créer des emplois et à réduire la pauvreté à travers le continent. L’entrepreneuriat en Afrique a un potentiel énorme qui ne demande qu’à être libéré et exploité pour le bénéfice de tous.

 

Adama Cherif CAMARA

Sociologue, expert en Genre et Développement

Entrepreneur, Administrateur Général du Cabinet CEFORD

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