Suite de la présentation des nouveaux livres pour le compte de la 16e édition des 72H du livre lancée ce mardi 23 avril 2024. Pour ce mercredi 24 avril 2024, c’est au tour de Dr Thierno Souleymane Barry de présenter son nouvel ouvrage intitulé : « Transitions démocratiques et droits de la personne en Afrique de l’Ouest Francophone » dans la salle du 28 septembre du Palais du peuple de Conakry.
Cette rencontre a réuni des hommes de lettres, ses collègues juristes, parents et amis invités pour l’occasion. Consultant et avocat à la Cour, l’auteur du livre est longuement revenu sur le contenu de son œuvre en ces termes.
« L’œuvre provient de nos travaux académiques. C’était de voir les liens qui unissent la démocratie et sa finalité qui est le respect des droits de la personne. Nous l’avons fait au niveau de quatre pays. D’abord, le Benin et le Mali, à l’époque qui constituaient les exemples de réussite de la démocratie. Et deux autres exemples, il faut le dire, la Guinée et le Togo. Nous avons pu voir que c’est la demande du respect des droits qui a été à l’origine même du processus de transition démocratique. Et ces transitions ont eu pour but également de produire des constitutions et la mise en place des institutions et mécanismes de respect des droits de la personne. Mais nous avons indiqué que la démocratie en elle-même est un processus qui peut être réversible. Et nous avons vu le cas du Mali où on avait par exemple l’espace d’interpellations démocratiques où toute personne une fois par l’année pouvait venir dire au gouvernement ce qui n’allait pas. Et on a vu ces pays basculer vers l’instabilité. Je pense qu’il faut toujours aller vers une démocratie, plus de respect des droits de l’homme, avoir un État de droit. C’est un ouvrage comme tout mémoire de Master de 200 pages. Ce lien valable à l’époque, l’est également aujourd’hui. Toute cette quête de liberté d’associations de presse et autres, c’est pour créer un espace public. Et lorsqu’il y a un espace public libre, on permet une compétition ouverte entre citoyens pour que le peuple soit gouverné par des personnes que lui-même désigne et qu’il peut défaire à une prochaine élection à date fixe. Nous sommes allés plus loin en disant que la démocratie ne se résume pas à son caractère électoraliste, il faut lutter contre la corruption qui gangrène les droits économiques, sociaux et culturels. Il n’y a pas pire violence que de réduire son peuple à la pauvreté. Nous avons vu la remise en cause de cette pratique par l’éruption des militaires dans le processus.», a détaillé l’auteur Dr Thierno Souleymane Barry.
Venu accompagner son collègue de travail, Me Hamidou Barry félicite l’auteur et profite de l’occasion pour donner des conseils pour le respect de la démocratie en Afrique.
« Il faut une justice, un juge et des magistrats du parquet et du siège. Des hommes et des femmes indépendants, compétents et honnêtes, qui respectent le principe de la séparation des pouvoirs. Récemment, des procureurs, des juges, etc., ont déclaré devant l’actuel pouvoir qu’au temps d’Alpha Condé qu’ils n’étaient pas libres. Il y a beaucoup d’exemples. Lorsqu’on a refusé la nationalité au président actuel de la Côte d’ivoire Alassane Ouattara, un juge à Abidjan lui a délivré le certificat de nationalité. Et aussi, ne soyons pas complexés. Si nous voulons, nous pouvons en Afrique. Et en Guinée, ce ne sont pas les textes qui manquent, c’est l’application de ces textes qui nous manque. Je voudrais remercier mon frère et ami, c’est mon conseil. Si vous entendez 28 septembre, c’est lui qui travaille dans l’ombre, c’est lui qui pilote. Quand vous entendez requalification de quoi que ce soit concernant les parties civiles, c’est notre consultant, c’est mon conseiller », a témoigné Me Hamidou Barry .