Participation de la Guinée aux réunions des institutions de Bretton Woods : Les conditions de l’aide budgétaire sollicitée
Obtenir une aide budgétaire n’est pas une tâche facile pour la délégation guinéenne aux Assemblées du Groupe de la Banque mondiale. Selon des sources concordantes, la mission dirigée par le Ministre de l’Économie et des Finances, Mourana Soumah, a tenté d’utiliser les perspectives économiques du projet de minerai de fer de Simandou pour convaincre les équipes de la Banque mondiale.
Cependant, cette tentative s’est soldée par un échec. En effet, lors d’une réunion le 18 avril 2024 à Washington, le gouvernement guinéen a exprimé au Groupe de la Banque sa volonté d’utiliser le projet Simandou pour améliorer la notation du pays, afin de pouvoir lever des fonds auprès des institutions financières et des acteurs du secteur privé international.
Cependant, dans l’ensemble, les interlocuteurs ont conditionné les trois demandes formulées par la Guinée. Premièrement, il a été question de l’obtention d’un appui budgétaire direct de 100 millions de dollars. Nos sources indiquent que la Banque mondiale conditionne cette aide à une réforme du secteur de l’électricité, à l’optimisation de la collecte des recettes minières et à l’amélioration des capacités de gestion des finances publiques. À ce sujet, des sources rapportent que des sociétés publiques telles que le Fonds d’Entretien Routier ont été citées pour un éventuel examen approfondi.
Deuxièmement, il a été question de l’explosion, le 17 décembre 2023, du dépôt central des hydrocarbures de Conakry. Une évaluation de l’impact économique de cette tragédie humaine a établi un besoin de 600 millions de dollars. La mission guinéenne a été informée de la volonté de la Banque mondiale de s’engager dans la reconstruction des bâtiments du dépôt, des infrastructures riveraines endommagées par l’explosion, ainsi que dans un programme de transfert monétaire pour les habitants du périmètre impacté.
Le troisième volet des discussions, qui conditionne le plus l’appui demandé, a été le plus délicat, selon nos informations. Il s’agit de la réforme de la politique énergétique. La Banque mondiale s’est montrée très préoccupée par l’incendie récent du dépôt de l’Électricité de Guinée, qui contenait 100 000 compteurs financés par le Groupe de la Banque mondiale et l’Agence Française de Développement à hauteur de 7 millions euros la valeur des pertes. Nos sources indiquent que pour obtenir une éventuelle assistance budgétaire visant à soulager les populations de la pauvreté extrême, une enquête sérieuse et indépendante sur les causes de cet incendie est nécessaire. D’autres sources affirment cependant qu’avant l’incendie, un opérateur économique en relation avec l’Électricité de Guinée aurait importé un million de compteurs.
Avec lepetitdebute.com